Discours du président du CCR/Europe/USA , Maître Abou Kalidou N'DIAYE au 25 éme session du Comité des disparitions forcées.



Genève, 11 septembre 2023


Mesdames, Messieurs,

Chers Président du Comité des Disparitions forcées (CED), honorables invités,
Nous, CCRM/Europe/USA (Cadre de Concertation des Rescapés Mauritaniens Europe USA), sommes aujourd’hui, en cette 25e session du Comité des disparitions forcées , honorés d’être devant vous, avec humilité et respect, pour porter la voix des victimes des atrocités innommables des années de braises en Mauritanie.
Ces crimes qualifiés de crimes contre l’humanité et de génocide, perpétrés par des régimes successifs tous appartement à un même système discriminatoire, d’arabisation à outrance et génocidaire, de 1986 à nos jours. Ce système n’a jamais faibli, il s’est plutôt exacerbé, ignorant complètement les cris de cœur et les revendications des victimes tous azimuts (veuves, orphelins, rescapés civils et militaires, société civile en général…).
Conformément à ce qui est dit dans sa contribution, le CCRM/Europe/ USA, regroupant 8
organisations de droits de l’homme et dont le seul but est de mettre fin définitivement au triste dossier dit du Passif humanitaire, sous la forme bien Adaptée de la Justice transitionnelle.
Malgré une volonté sans égale et consensuelle ( demande d’audience au Président de la république et une présentation succincte d’une feuille de route bien élaborée), le régime actuel ferme la porte en refusant de transcrire sa position, de dire la vérité, de faire justice, de déconstruire le système gangrené par de mauvaises pratiques de gestion des affaires publiques (crimes économiques dont l’ex chef d’état Mauritanien Mohamed OULD ABDEL AZIZ est aujourd’hui poursuivi par l’entremise d’une enquête parlementaire), de discriminations diverses à l’endroit des negro-Mauritaniens (génocide biométrique, hold-up électoraux, notamment celle ayant installée l’actuel chef de l’Etat OULD GHAZOUANI en 2019), des maltraitances psychologiques et physiques ( répressions sauvages à l’endroit de la société civile), violences policières et crimes à sang froid au sein des commissariats (assassinats du jeune Lamine MANGANE, d’Abass Rougui DIALLO et tout récemment de Souvi OULD CHEINE, Oumar DIOP et Mohamed Lemine Ould Samba. Humiliés,, torturés, et assassinés au sein de commissariats mouroirs de Nouakchott.
Aujourd’hui, il s’agit surtout, Honorable assistance, de parler des disparitions forcées perpétrées par le système génocidaire Mauritaniens, dont certains parmi tant d’autres sont aujourd’hui devant vous.
Les arrestations massives de militaires negro-mauritaniens à partir du 22 octobre 1987 par leurs frères d’arme, les massacres d’Avril 1989, ainsi que les déportations d’innombrables personnes vers le Sénégal et le Mali, principalement, ont résolument marqué la mémoire collective de nos compatriotes et généré diverses plateformes revendicatives et de résistance. Le CCRM/E/USA en est une émanation très consciente et active, décidé, par tous moyens à régler ce dossier dit du passif humanitaire.
Il n’a jamais ménagé ses efforts pour proposer des pistes de résolution (feuille de route du 26/04/2022, revue à plusieurs fois, pour une justice adaptée, satisfaisant les 4 devoirs : de vérité, de justice, de réparation et de mémoire.
L’état mauritanien actuel n’a à ce jour aucune volonté de résolution du dossier, en refusant l’irréfutable (dire la vérité et faire justice avant tout).
Le régime mauritanien ne veut non plus entendre parler des réfugiés mauritaniens arrachés de leurs terres et espaces vitaux durant 34 ans et vivant aux frontières sénégalaises et maliennes.et de l’abrogation de la loi dite d’amnistie numéro 93-23 du 14 juin 1993, accordant amnistie totale aux bourreaux et commanditaires des massacres des années de braises.
Le système foule du pied les recommandations des Nations-Unies, il s’évertue, avec mépris, en installant le 29/06/2023, au perchoir de l’hémicycle Mauritanien, un homme accusé d’être un des artisans les plus chevronnés de sa machine de mort.
Nous accompagnons d’ailleurs aujourd’hui l’orpheline Aissata TAMBADOU, fille de feu le Lieutenant Abdoulaye TAMBADOU, officier de la marine nationale Mauritanienne, assassiné froidement le 26/11/1990 par Mohamed OULD MEGUETT, accusé selon des témoignages concordants.
Nous réitérons notre demande au régime mauritanien, afin qu’il arrête de faire les sourds-muets, en narguant à la fois la mémoire collective des victimes et les organisations internationales.
La Mauritanie doit respecter les droits de l’homme et les résolutions des Nations-Unies qui l’obligent par les conventions dûment signées.
En terme de respect des droits de l’homme, il y’a plutôt une aggravation dangereuse des atteintes aux libertés publiques et aux droits fondamentaux des citoyens, particulièrement ceux des négros-Mauritaniens.
Nous vous remercions pour votre attention.
Pour le Cadre de concertation des Rescapés Mauritaniens en Europe et aux USA,

Le Président,
Maître Abou Kalidou N’DIAYE

Samedi 28 Octobre 2023
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