Vers une institutionnalisation des coups d’Etats



Vers une institutionnalisation des coups d’Etats
« (…) Les élections du 18 Juillet sont un acquis qu’on doit préserver (…). »

Je ne peux pas m’empêcher de revenir sur ces propos qui sont ceux d’un (ancien) fervent pourfendeur du pouvoir en place. D’un opposant de la première heure au régime dictatorial d’Ould Taya, de l’éternel de défenseur de la cause harratine dans ce pays… Pas la peine de citer son nom. Son discours a fait couler tellement d’encre qu’il est désormais familier. Qui aurait pu penser pareille attitude d’un monsieur d’un aussi grand gabarit politique ? Qui aurait pu imaginer un seul instant, les députés du FNDD et du RFD entrer dans un hémicycle sur lequel plane l’ombre d’un pouvoir qu’ils ont combattu plus d’un an durant, et qu’ils n’ont pas reconnu ? On est en droit de se demander si notre classe politique ne souffre-t-elle pas d’une schizophrénie politicienne ?

Les sirènes du pouvoir sont apparemment hypnotisantes. L’appel du pied du régime en place a été hypothétiquement un catalyseur de cette volte face de l’opposition. La lassitude de s’opposer en est peut être pour quelque chose. Plus de vingt ans de bras de fer avec des pouvoirs tenaces et sourds est usant. Ont – ils, peut être, eu marre de cette confrontation directe avec un pouvoir fort et doté du «monopole légitime de la violence. »

Se rappellent-ils peut être des manifestations contre le HCE comme d’un amer cauchemar qu’il est temps d’oublier, comme une agitation qui n’avait pas lieu d’être, comme un refus obstinément anachronique ou comme une aspiration démocratique, prématurée et fougueuse. Tant de suppositions qui, avec le recul ont certainement mené à la réponse qui figure dans le fameux discours du président de l’Assemblée Nationale. Lui qui s’est farouchement insurgé contre une ‘fraude intelligente et sophistiquée’ opérée par le camp du Général, parle aujourd’hui du haut de son ‘trône’, de l’élection comme d’un ‘acquis’.

J’ai toujours considéré, et je pense que ce n’est pas la première fois que je le dis, que la Mauritanie est par excellence le pays des paradoxes. Le Temps suffit toujours à séparer la graine de l’ivraie. Mais on est en mesure de se demander où est la graine de l’opposition. Il est maintenant clair, qu’après le 18 Juillet elle se confond avec l’ivraie.

Mais le plus grave dans tout ce mic mac politique nauséabond, c’est qu’on se dirige, sans le savoir peut être, vers une institutionnalisation des coups de force dans ce pays. L’opposition serait-elle en train d’avaliser et d’amender ce ‘projet de loi’ ?


Source: http://barrada.unblog.fr/

Mercredi 25 Novembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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