Mamadou Bocar annonce le boycott du dialogue et dénonce une « mauvaise gestion généralisée »



Le président du parti Alliance pour la Justice et la Démocratie / Mouvement de Rénovation, Mamadou Bocar, a officiellement annoncé le boycott du dialogue politique attendu, estimant que les garanties minimales quant à son sérieux et à l’application de ses résultats ne sont pas réunies.

Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Nouakchott, il a déclaré que le pouvoir n’a montré « aucun comportement » laissant penser qu’il compte respecter les conditions posées par son parti, ajoutant que des mesures immédiates pourraient être entreprises pour apaiser le climat politique tendu.

Mamadou Bocar a accusé les autorités de « poursuivre la stratégie d’étouffement des libertés » à travers l’arrestation de militants des droits humains et de leaders d’opinion, pour leurs simples prises de parole.

Il a salué la publication du rapport de la Cour des comptes, qui révèle selon lui « une mauvaise gestion au sein des institutions nationales et un niveau alarmant de corruption », soulignant qu’il s’agit « au minimum d’un gaspillage manifeste des deniers publics ».

Le dirigeant politique a appelé à des sanctions fermes contre les responsables de ces irrégularités, affirmant que son parti suivra de près l’évolution du dossier et reviendra sur ce sujet autant que nécessaire.

S’exprimant sur les négociations en cours concernant le « passif humanitaire », Mamadou Bocar a estimé qu’elles visent à « clore ce dossier tout en tentant de le vider de tout contenu politique », s’interrogeant sur « l’avenir du dialogue annoncé ».

Il a rappelé que les victimes des événements survenus entre 1986 et 1991 sont en discussion avec le gouvernement pour obtenir réparations et justice, tout en soutenant que les causes profondes de ces drames « persistent toujours » et concernent tous les Mauritaniens.

Le président de l’AJD/MR a plaidé pour une justice transitionnelle afin d’éliminer les racines structurelles des violences ethniques ayant ébranlé l’unité nationale. Il a également remis en question la loi d’amnistie de 1993, la décrivant comme « un obstacle majeur à la vérité », avant d’insister que « aucune compensation ne devrait être versée sans que les responsabilités ne soient clairement établies ».

Concernant la gestion migratoire, il l’a jugée « catastrophique » et « nuisible aux relations régionales », citant l’exemple de fermetures de commerces appartenant à des Mauritaniens dans des pays voisins.

Il a enfin dénoncé des arrestations récurrentes visant « des citoyens noirs », rappelant que le député de Nouadhibou, Khalidou Sow, avait obtenu récemment la libération de Mauritaniens soupçonnés à tort d’être des étrangers.

Mardi 28 Octobre 2025
Boolumbal Boolumbal
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