Toujours pas de trace des Espagnols enlevés en Mauritanie



Toujours pas de trace des Espagnols enlevés en Mauritanie
Des informations, contradictoires et démenties, ont circulé, mardi 1er décembre, au sujet des trois humanitaires espagnols kidnappés dimanche dernier sur la route qui relie Nouakchott à Nouadhibou. Les autorités espagnoles pensent qu’il s’agit d’une action du réseau al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), mais aucune confirmation crédible n’a été formulée au sujet de cet enlèvement.

Des informations confuses ont ainsi circulé le mardi 1er décembre. Au Maroc, les forces de sécurité ont annoncé que les Espagnols auraient été abandonnés par les ravisseurs, ce qui a été immédiatement démenti par le gouvernement à Rabat. D'autres informations avaient circulé disant que les otages avaient été localisés. Ce qui est sûr, c’est que les autorités mauritaniennes, qui sont en contact avec le gouvernement espagnol, gardent pour l'instant le silence.

Le convoi de ces trois humanitaires espagnols enlevés – deux hommes et une femme appartenant à l’association Barcelona Accio solidaria - a été braqué par des hommes armés. Leur voiture a été abandonnée sur la route avec, à l'intérieur, du matériel et de l'argent. Pour les autorités espagnoles, tout laisse penser que les humanitaires ont été kidnappés par Aqmi. D'ailleurs, le chef de la diplomatie espagnole a clairement évoqué « un acte terroriste ». Cet enlèvement montre bien qu'il y a bel et bien un risque islamiste en Mauritanie.

Dès la fin de la matinée de mardi, les sites internet mauritaniens reprenaient la nouvelle selon laquelle les ravisseurs des espagnols seraient localisés et cernés. Mais, au fil de la journée, deux hypothèses contraires sur cette localisation sont apparues. Selon la première hypothèse, les otages se trouveraient en plein désert, à 150 kilomètres au nord de Nouakchott. La deuxième hypothèse signalait qu’ils seraient dans la région d’Aguouimite, au nord de la frontière mauritanienne, une zone contrôlée par le Front Polisario.

Une succession d’informations, puis de rétractations, ont ainsi surgi, jusque sur les sites internet des journaux espagnols qui suivent l’affaire de près. Mardi après-midi, c’était au tour du quotidien El Pais d’indiquer que le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz aurait lui-même démenti une quelconque localisation des Espagnols, lors d’une réunion avec l’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie. La conférence de presse donnée dans la foulée par ce même diplomate a rajouté à la confusion puisqu’il a souligné ne pouvoir ni infirmer ni confirmer la localisation des otages, afin de garantir leur sécurité.

Enfin, dans la soirée, une source sécuritaire marocaine, relayée par l’Agence France presse, a annoncé la libération des Espagnols dans la région d’Aguouimite. Cette nouvelle a été rapidement démentie par le gouvernement marocain et l’AFP. Face à ce flot d’informations non confirmées, les autorités mauritaniennes restent muettes. Aucune déclaration officielle n’a été faite depuis l’enlèvement des Espagnols qui n’a toujours pas été revendiqué.

Un membre du gouvernement espagnol, secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement Josep Puxeu, a été reçu mardi soir par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a déclaré que Nouakchott faisait « tout son possible » pour aboutir à la libération des trois Espagnols enlevés. A Paris, le ministère des Affaires étrangères conseille « fortement » aux Français amenés à se rendre en Mauritanie d’être particulièrement vigilants et d’éviter tout voyage ou séjour isolé. On est également sans nouvelles non plus de Pierre Camatte, ce Français de 61 ans qui a été enlevé il y a une semaine dans le nord du Mali. Il n’y a pas eu davantage de revendication.

Source: RFI

Mercredi 2 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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