Sénatoriales : l'argent coute à flot dans l'Inchiri



Sénatoriales : l'argent coute à flot dans l'Inchiri
Le Colonel Mohamed Ould Mohamed Znagui, Chef d'Etat-major Adjoint de l'Armée Nationale vient de séjourner à Akjoujt, capitale de l'Inchiri, afin de mener campagne pour son frère, le Sénateur Cheikh Ould Mohamed Znagui, candidat à sa propre succession.

Afin d'assurer le succès du susdit, le Colonel Ould Znagui, par ailleurs membre du Conseil supérieur de la défense nationale (avatar de l'ex junte), a lancé un appel à contribution ; les hommes d'affaires de la région y ont répondu favorablement, ce qui a permis d'amasser 21 millions, réparti ainsi :

Le milliardaire Mohamed Ould Bouamatou a offert 5 millions d'ouguiyas, Maurice Benza et Brahim (dit Bahaye) Ould Ghadde 3 millions chacun, Mrabih Ould Weli et Mohamed Ould Abidine respectivement 2 millions. Mohamed Lemine Ould Ebne, Sidi Mohamed Ould Hamadi, Ali Ould Dewlé, Chache Ould Dye, Mohamed Lemine Ould Beïbatt et Mohamed Yahya Ould Kharchi s’en sont tenus, individuellement, à 1 million d'ouguiya.

Concernant l'organigramme de la campagne, le Colonel a mis en place une commission politique présidée par Mrabih Ould Weli et une autre chargée des affaires financières sous la conduite d’un triumvirat constitué de Maurice Benza, Mohamed Yahya Ould Horma (dit Hayatou) et Abdellahi Ould Ahmed Damou.

Puis les conjurés ont étudié le profil des différents conseillers municipaux appelés à départager les prétendants au siège de Sénateur. Le cas de Seyida Mint Bettar n'a manifestement posé aucun problème puisqu'expédié en quelques minutes : elle aura 2 millions.

Le conseiller Ahmed Ould Kerkoub, qualifié par la plupart de "gourmand", recevrait, quant à lui, 3 millions en contrepartie de son suffrage.

Un autre point de l'ordre du jour faisait débat ; il s'agit d'une demande, par le conseiller municipal Hamani Ould Hmeïmid, qui manifestait sa disposition à voter pour Ould Znagui, mais à condition de décrocher une audience avec Mohamed Ould Abdel Aziz.

Finalement, tout le monde s'est rangé à l'avis de Maurice Benza : Ould Hmeïmid est insignifiant et ne mérite pas de voir le Président, par conséquent il suffit de lui donner 5 millions, prix d’ailleurs surfait, de sa voix.

Mais le record revient au conseiller Dahi Ould Khoumani qui est resté intraitable : son vote coutera 7 millions d'ouguiya, que la commission a décidé de régler, après une longue négociation.

Taqadoumy a réussi à approcher certains conseillers présumés véreux. Sans surprise, tous apportent un démenti formel à nos informations, que nous maintenons malgré ces dénégations au demeurant très prévisibles.

Ould Znagui, de l'Union pour la République (UPR, majorité parlementaire), est loin d'être sûr de sa réélection. Outre celui du parti El Bedil de Mohamed Yehdidh Ould Moktar El Hacen, un autre candidat a le vent en poupe, il s'agit de El Kory Ould Addad, président de la Fédération nationale des boulangers, sous les couleurs délavées du Parti républicain démocratique pour le renouveau (PRDR), résidu étique de l’ère Ould Taya.

Dans une conférence organisée jeudi dernier à Nouakchott, Ould Addad rappelait son soutien à Ould Abdel Aziz lors de la campagne présidentielle ; il estime que ce dernier est le chef de tous les mauritaniens ; par conséquent, il serait déloyal, de la part de certains concurrents, de l'impliquer dans une compétition d’enjeu local.

Ould Addad a également révélé que Sidi Mohamed Ould Ghadde (frère de Bahaye) est venu le voir, dans son bureau de l'Union du patronat mauritanien pour lui "suggérer" un choix : ou bien il retire sa candidature au Sénat ou il démissionne de la présidence de la Fédération des boulangers, dont Ould Ghadde, propriétaire de plusieurs établis dans le pays, reste l'un des membres les plus influents.

Ould Addad répond avoir été élu à la tête de la Fédération des boulangers de manière légale ; il n'a pas l'intention de renoncer à son mandat, ce qui ne l'empêche pas de briguer un siège au Sénat.

A la fin de sa conférence, Ould Addad a renouvelé son soutien au Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, tout en conservant le droit à participer à une compétition politique saine, au titre de l'un des partis de la majorité présidentielle.
Il a également lancé un appel, aux hommes d'affaires et aux hauts fonctionnaires, de laisser la compétition se dérouler normalement, dans un cadre local, et ce au respect des règlementations en vigueur, loin de l'achat des consciences et des pressions sur les élus municipaux.


Source: Taqadoumy

Mardi 3 Novembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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