
Nouakchott, le 22-11-2009, Biladi - Plusieurs convergences sont notées aujourd’hui entre le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz, issu de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009 et les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), un mouvement de la diaspora, qui a été à la pointe de l’opposition historique au régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya.
Une organisation de la diaspora dont singularité est d’avoir, à son corps défendant, servi d’épouvantail dans la commission de crimes à grande échelle et d’une extrême gravité contre la communauté noire de Mauritanie pendant les années 1987 (complot des officiers noirs) -à 1991 (exécutions judiciaires de militaires négro africains dans plusieurs casernes du pays). Une certaine et non moins nouvelle identité de vue venue chasser la farouche opposition des FLAM au coup d’état du 6 août 2009, malicieusement appelé mouvement de la rectification au pays des hommes bleus.
Ainsi, dressant un bilan des 100 premiers jours de Mohamed Ould Abdel Aziz, investi le 5 août 2009, l’organisation de la diaspora note « un certain nombre d’actes significatifs » dans une déclaration publiée lundi. Il s’agit notamment de la poursuite du programme de rapatriement des déportés, entamé par le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, de l’amorce de solution au dossier des enseignants déportés et des efforts notables de redressement et de moralisation de l’administration publique ».
Les FLAM « se félicitent de ces actes positifs, qui doivent être poursuivis et renforcés ».
Toutefois, dans la même sortie, les amis du président Samba Thiam, apportent un bémol en jetant un grain de sable dans la sauce d’un gouvernement dont ils remarquent « l’attitude peu d’empressée à résoudre la question urgente et explosive des terres paysans déportés, toujours confisquées » et s’insurgent contre « la démarche singulière suivie dans le cadre du règlement du passif humanitaire, consistant à solder un problème de fond par des réparations pécuniaires et matérielles ».
Le mouvement estime que pour sortir du tunnel que représente cette épineuse question, il faut trouver « un équilibre entre le refus de l’impunité, l’exigence de vérité, les réparation » et « la nécessité du pardon » qui devrait être le dernier palier, l’aboutissement final d’un long processus.
Pendant tout son règne, et en dépit d’une démocratisation « au forceps » résultat du discours de la Baule, le pouvoir de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya n’a jamais eu l’intelligence et le sens politique de poser des actes de nature à restaurer une unité nationale dont la postérité retient qu’il a été le plus grand fossoyeur.
Le régime de la transition 2005-2007 est resté très « frileux » par rapport à la question accordant la priorité à un processus électoral, qu’il aura du reste mené avec un incontestable succès.
Elu à la magistrature suprême fin mars 2007, le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été le précurseur sur le long et douloureux chemin de la restauration d’une unité nationale totalement en lambeaux. Il endosse le costume du premier chef de l’état mauritanien à reconnaître les crimes commis vis-à-vis de la communauté négro africaine.
De la même manière, il a pris la courageuse initiative de rencontrer le président des FLAM, organisation jadis diabolisée auprès de l’opinion maure. Démarche politiquement recommandable dans la conduite des affaires publiques sous un régime démocratique. Episode qui lui a donné l’occasion de prendre connaissance de la vision du mouvement et de son point de vue par rapport à la situation du pays.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a suivi une démarche presque similaire, avec comme temps fort la prière aux morts et la déclaration de Kaédi, le 27 mars 2009.
Reste la question de fond
Les actes posés par Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, poursuivis et approfondis par Mohamed Ould Abdel Aziz, « ont permis la décrispation du climat politique ». Un préalable nécessaire dans le cas de la Mauritanie, pays qui a traversé une zone de hautes turbulences pendant plusieurs années.
Cependant, la grande interrogation de fond, liée à la cohabitation communautaire dans notre pays « n’a pas encore été abordée et reste en suspens » déclare le porte parole des FLAM, Kaw Touré.
Considérant l’urgence du traitement de la question, qui doit commencer par un état des états sans complaisance, le mouvement invite le pouvoir et toutes les forces vives du pays à un large débat pour solder de manière juste et équitable les comptes d’un passé douloureux.
Seule voie pour aborder un avenir commun offrant toutes les garanties et chances d’un développement harmonieux pour le pays et au profit de toutes les communautés nationales dans leur diversité, source de richesse, estime Touré.
Cheikh Sidya
FLAM : Déclaration de Presse
"Arrivé au pouvoir par un putsch, puis investi le 06 Aoùt 2009 suite à des élections contestées, Mohamed Ould Abdel Aziz vient de clore ses 100 jours à la Présidence de la République, en posant, tout de même, un certain nombre d'actes significatifs;
Il s'agit, entre autres, de la poursuite du programme de rapatriement des déportés entamé par le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, de l'amorce de solution au dossier des enseignants- déportés, et enfin des efforts notables de redressement et de moralisation de l'Administration publique. Les FLAM se félicitent de ces actes positifs qui doivent être renforcés et poursuivis.
Elles déplorent, toutefois, l'attitude peu empressée du gouvernement à résoudre la question urgente et explosive des terres des déportés- paysans toujours confisquées, et s'insurgent contre la démarche singulière choisie pour le règlement du passif humanitaire,
Consistant à solder un problème de fond par des réparations pécuniaires et matérielles; le règlement du passif humanitaire doit plutôt reposer sur l'équilibre à trouver entre le refus de l'impunité, les exigences de vérité et des réparations et la nécessité du pardon, au bout.
Les FLAM rappellent que la solution correcte à ces deux problèmes et des mesures énergiques pour mettre fin à l'esclavage sont essentielles à l'apaisement des esprits, si utile à la réconciliation nationale Les FLAM espèrent que les actes posés et les propos rassurants du Président de la République, tenus ici et là, traduisent une réelle volonté politique de rupture, progressive, devant fonder un changement profond et global pour un partage équitable du pouvoir;
Changement qui devra s'étendre à la fois au secteur de l'Education, en échec, et à celui de la justice et des forces armées et de police, à réformer au plus vite, afin d'avancer vers le règlement de la question cruciale de Cohabitation. Elles rappellent que le souci de consolidation de l'unité nationale dans le respect de nos diversités doit aller au-delà des déclarations d'intention, et se traduire tant dans l'orientation politique générale de l'Etat, que dans les actes concrets du gouvernement.
Inquiètes par ailleurs, au vu des atteintes graves à la liberté et à la diversité d´expression, l´emprisonnement des journalistes et du glissement vers un retour au parti-Etat et au monopole des médias d'Etat, les FLAM invitent, enfin, le Président de la République, pour convaincre du caractère civil de son régime, à redresser rapidement la barre afin de restaurer et consolider les libertés fondamentales, la démocratie et le pluralisme.
Les FLAM, animées par la même volonté de dialogue exprimée dès 1986 à travers le "Manifeste du Négro-mauritanien opprimé", réaffirment leur disponibilité à participer à toute œuvre de refondation, pour une Mauritanie nouvelle, égalitaire, démocratique et respectueuse de sa diversité.
La lutte continue!
Stockholm
Le 16 novembre 2009
Pour le Bureau Exécutif National
Le département de la Communication"
Source: Biladi
Une organisation de la diaspora dont singularité est d’avoir, à son corps défendant, servi d’épouvantail dans la commission de crimes à grande échelle et d’une extrême gravité contre la communauté noire de Mauritanie pendant les années 1987 (complot des officiers noirs) -à 1991 (exécutions judiciaires de militaires négro africains dans plusieurs casernes du pays). Une certaine et non moins nouvelle identité de vue venue chasser la farouche opposition des FLAM au coup d’état du 6 août 2009, malicieusement appelé mouvement de la rectification au pays des hommes bleus.
Ainsi, dressant un bilan des 100 premiers jours de Mohamed Ould Abdel Aziz, investi le 5 août 2009, l’organisation de la diaspora note « un certain nombre d’actes significatifs » dans une déclaration publiée lundi. Il s’agit notamment de la poursuite du programme de rapatriement des déportés, entamé par le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, de l’amorce de solution au dossier des enseignants déportés et des efforts notables de redressement et de moralisation de l’administration publique ».
Les FLAM « se félicitent de ces actes positifs, qui doivent être poursuivis et renforcés ».
Toutefois, dans la même sortie, les amis du président Samba Thiam, apportent un bémol en jetant un grain de sable dans la sauce d’un gouvernement dont ils remarquent « l’attitude peu d’empressée à résoudre la question urgente et explosive des terres paysans déportés, toujours confisquées » et s’insurgent contre « la démarche singulière suivie dans le cadre du règlement du passif humanitaire, consistant à solder un problème de fond par des réparations pécuniaires et matérielles ».
Le mouvement estime que pour sortir du tunnel que représente cette épineuse question, il faut trouver « un équilibre entre le refus de l’impunité, l’exigence de vérité, les réparation » et « la nécessité du pardon » qui devrait être le dernier palier, l’aboutissement final d’un long processus.
Pendant tout son règne, et en dépit d’une démocratisation « au forceps » résultat du discours de la Baule, le pouvoir de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya n’a jamais eu l’intelligence et le sens politique de poser des actes de nature à restaurer une unité nationale dont la postérité retient qu’il a été le plus grand fossoyeur.
Le régime de la transition 2005-2007 est resté très « frileux » par rapport à la question accordant la priorité à un processus électoral, qu’il aura du reste mené avec un incontestable succès.
Elu à la magistrature suprême fin mars 2007, le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été le précurseur sur le long et douloureux chemin de la restauration d’une unité nationale totalement en lambeaux. Il endosse le costume du premier chef de l’état mauritanien à reconnaître les crimes commis vis-à-vis de la communauté négro africaine.
De la même manière, il a pris la courageuse initiative de rencontrer le président des FLAM, organisation jadis diabolisée auprès de l’opinion maure. Démarche politiquement recommandable dans la conduite des affaires publiques sous un régime démocratique. Episode qui lui a donné l’occasion de prendre connaissance de la vision du mouvement et de son point de vue par rapport à la situation du pays.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a suivi une démarche presque similaire, avec comme temps fort la prière aux morts et la déclaration de Kaédi, le 27 mars 2009.
Reste la question de fond
Les actes posés par Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, poursuivis et approfondis par Mohamed Ould Abdel Aziz, « ont permis la décrispation du climat politique ». Un préalable nécessaire dans le cas de la Mauritanie, pays qui a traversé une zone de hautes turbulences pendant plusieurs années.
Cependant, la grande interrogation de fond, liée à la cohabitation communautaire dans notre pays « n’a pas encore été abordée et reste en suspens » déclare le porte parole des FLAM, Kaw Touré.
Considérant l’urgence du traitement de la question, qui doit commencer par un état des états sans complaisance, le mouvement invite le pouvoir et toutes les forces vives du pays à un large débat pour solder de manière juste et équitable les comptes d’un passé douloureux.
Seule voie pour aborder un avenir commun offrant toutes les garanties et chances d’un développement harmonieux pour le pays et au profit de toutes les communautés nationales dans leur diversité, source de richesse, estime Touré.
Cheikh Sidya
FLAM : Déclaration de Presse
"Arrivé au pouvoir par un putsch, puis investi le 06 Aoùt 2009 suite à des élections contestées, Mohamed Ould Abdel Aziz vient de clore ses 100 jours à la Présidence de la République, en posant, tout de même, un certain nombre d'actes significatifs;
Il s'agit, entre autres, de la poursuite du programme de rapatriement des déportés entamé par le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, de l'amorce de solution au dossier des enseignants- déportés, et enfin des efforts notables de redressement et de moralisation de l'Administration publique. Les FLAM se félicitent de ces actes positifs qui doivent être renforcés et poursuivis.
Elles déplorent, toutefois, l'attitude peu empressée du gouvernement à résoudre la question urgente et explosive des terres des déportés- paysans toujours confisquées, et s'insurgent contre la démarche singulière choisie pour le règlement du passif humanitaire,
Consistant à solder un problème de fond par des réparations pécuniaires et matérielles; le règlement du passif humanitaire doit plutôt reposer sur l'équilibre à trouver entre le refus de l'impunité, les exigences de vérité et des réparations et la nécessité du pardon, au bout.
Les FLAM rappellent que la solution correcte à ces deux problèmes et des mesures énergiques pour mettre fin à l'esclavage sont essentielles à l'apaisement des esprits, si utile à la réconciliation nationale Les FLAM espèrent que les actes posés et les propos rassurants du Président de la République, tenus ici et là, traduisent une réelle volonté politique de rupture, progressive, devant fonder un changement profond et global pour un partage équitable du pouvoir;
Changement qui devra s'étendre à la fois au secteur de l'Education, en échec, et à celui de la justice et des forces armées et de police, à réformer au plus vite, afin d'avancer vers le règlement de la question cruciale de Cohabitation. Elles rappellent que le souci de consolidation de l'unité nationale dans le respect de nos diversités doit aller au-delà des déclarations d'intention, et se traduire tant dans l'orientation politique générale de l'Etat, que dans les actes concrets du gouvernement.
Inquiètes par ailleurs, au vu des atteintes graves à la liberté et à la diversité d´expression, l´emprisonnement des journalistes et du glissement vers un retour au parti-Etat et au monopole des médias d'Etat, les FLAM invitent, enfin, le Président de la République, pour convaincre du caractère civil de son régime, à redresser rapidement la barre afin de restaurer et consolider les libertés fondamentales, la démocratie et le pluralisme.
Les FLAM, animées par la même volonté de dialogue exprimée dès 1986 à travers le "Manifeste du Négro-mauritanien opprimé", réaffirment leur disponibilité à participer à toute œuvre de refondation, pour une Mauritanie nouvelle, égalitaire, démocratique et respectueuse de sa diversité.
La lutte continue!
Stockholm
Le 16 novembre 2009
Pour le Bureau Exécutif National
Le département de la Communication"
Source: Biladi