
Ouverte le 12 décembre écoulée, la session de formation des responsables syndicaux, des travailleuses domestiques et des agents multiplicateurs, s’est achevée le 13 décembre avec à la clé, l’identification d’axes de stratégies pour le centre guide afin qu’il puisse les aider les agents multiplicateurs pour le développement local et les femmes domestiques migrantes dans le domaine organisationnel.
Pour cela, les participantes à l’atelier de formation estiment que le centre guide doit œuvrer à ‘‘intégrer les soucis des travailleuses domestiques et des agents multiplicateurs dans ses programmes ; aider à la mise sur pied de réseaux des travailleuses domestiques et d’agents multiplicateurs pour le développement local ; cibler les associations de femmes domestiques et les coopératives des agents multiplicateurs existantes et les aider à se transformer en groupements et leur apporter aide et assistance ; développer des programmes de formation, d’information, de sensibilisation et d’orientation au profit de ces deux catégories de travailleurs ; renforcer leurs capacités professionnelles dans le domaine de leurs activités respectives ; appuyer, assister leurs organisations dans la mise en place de mutuelles de santé, coopératives d’épargne et de crédit pour un développement local à l’effet d’améliorer leurs conditions de vie et de travail’’.
Un travail syndical efficace
Au cours de ces deux jours d’atelier, plusieurs thèmes ont été développés et débattus à l’attention des participantes. La première journée a vu défiler deux thèmes présentés par M. Francisco Obrador Moratinos, chef du bureau régional de ISCOD en Afrique de l’Ouest et au Maghreb dont l’un porte sur la relation des travailleurs et travailleuses domestiques avec les migrations de main d’œuvre tandis que l’autre était relatif aux raisons pour lesquelles les syndicats doivent s’impliquer dans les questions de migration de main d’œuvre. Dans ce dernier thème de la première journée, M. Francisco Obrador Moratinos faisant référence à un manuel Actrav-Oit pour syndicalistes, a rappelé que les syndicats ont pour axe de base de leur activité, notamment : la liberté syndicale, la négociation collective et la protection sociale. Par conséquent, a-t-il expliqué, partant de ces trois aspects, l’activité syndicale dans les migrations doit avoir pour référence : la lutte contre la pauvreté, la défense d’un travail décent, l’emploi dans un monde globalisé et considérer la migration comme un facteur de développement des pays et de consolidation démocratique.
Selon lui, le déficit de travail décent est à la base des migrations dès lors que les candidats ne trouvent pas de travail dans leur pays d’origine. De ce fait, dit-il, le mouvement syndical doit surtout prêter attention à la lutte contre la pauvreté pour favoriser l’emploi décent avec tous ses droits. Pour cela, a-t-il ajouté, il est nécessaire que la législation du travail et les conventions collectives soient appliqués aux travailleurs migrants. Car, estime t-il, si on paie aux migrants les mêmes salaires que les nationaux ils ne pourront être utilisés pour miner la position des travailleurs nationaux du pays d’accueil. L’efficacité du travail syndical pour tout ce qui se réfère au marché du travail, passe d’après lui, par une coopération étroite entre ces organisations et les pays d’origine, d’accueil comme de transit. Dans un monde globalisé, dit-il, la solidarité internationale est une nécessité. Syndiquer les travailleurs migrants est aussi une clé pour obtenir l’amélioration de leur situation, a-t-il affirmé. Parlant du rôle du centre guide, il a indiqué que celui-ci devrait contribuer à la clarification des normes ; à préparer les conditions pour donner une solide formation aux dirigeants syndicaux ; lier de solides relations avec l’ensemble des institutions et organisations travaillant dans les questions de migration ; se doter de plates-formes de dialogue sur la problématique de la migration et tout cela dans le cadre et les lignes du BIT.
Identification des travailleuses
La seconde journée quant à elle avait été consacrée à deux autres thèmes tournant autour de l’identification des agents multiplicateurs, des travailleuses domestiques ; leurs caractéristiques ; les défis à relever et obstacles à l’organisation. Mme NDèye Khadi Diagne animatrice de ces thèmes a d’abord planté le décor du sujet à l’ordre du jour pour dire que ‘‘les conséquences des politiques d’ajustement structurel, le libéralisme économique et le démantèlement des tissus sociaux ont poussé des femmes à s’investir dans des activités informelles pour faire face à l’amenuisement des revenus de leur ménage’’. Souvent organisées en associations, coopératives ou groupements, ajoute t-elle, des femmes mauritaniennes, sans de réelles capacités pour les activités qu’elles exercent, sans technologies appropriées, ne bénéficiant d’aucun appui, n’ayant pas accès au crédit, s’investissent soit dans la riziculture, le maraîchage dans les zones rurales, soit dans l’artisanat d’art, la couture, la teinture, le petit commerce et offrent des services tels que : location de vaisselles, de tapis, de tentes, de chaises, de matériels de sonorisation, de podium etc’’. En outre, poursuit-elle, elles organisent des cérémonies et la cuisine au cours de celle-ci. Ces femmes, précise N’Dèye Khadi Diagne, sont concentrées dans les principales grandes viles que sont Nouakchott, Rosso, Nouadhibou, Kaédi, Aleg et autres. Elles sont appelées agents multiplicateurs pour le développement local. Quant au travail domestique, elle a indiqué que c’est un secteur qui englobe le travail ménager, les cuisinières, les lingères, les nurses etc. Elle précise que ce travail domestique regroupe aussi les personnes employées au service d’une famille, d’une maison. La conférencière a précisé que des femmes et des jeunes filles constituent la majeure partie de la main d’œuvre migrante du secteur d’activité domestique. Elles viennent du Sénégal, de la Guinée, du Mali, de la côte d’Ivoire, de la Guinée Bissau, du Burkina Faso, du Cameroun etc.
Leurs caractéristiques
Parlant des caractéristiques de ces deux catégories de travailleuses, l’animatrice de la conférence que s’agissant des agents multiplicateurs, elle a dit qu’elles travaillent pour leur propre compte, disposant d’un petit capital. Entre autres droits, elle a dit que ces agents ne bénéficient pas de la législation du travail ni de la protection sociale, encore moins de leurs droits fondamentaux et n’ayant pas la possibilité de les défendre. L’accès à la formation, à l’information, aux marchés, au financement à la formation et à la technologie, elles n’y ont pas droit non plus. Les femmes domestiques, dit-elle, ne sont ni reconnues, ni déclarées, ni protégées, ni respectées dans leur dignité humaine. N’Dèye Khadi Diagne a déroulé tout un chapelet de droits bafoués pour ces femmes. Elle n’a pas manqué d’évoquer l’article 2& de la constitution du 20 juillet 1991 qui garantit la ‘‘ la protection de tout étranger se trouvant sur le territoire national, l’article 5 du code du travail, la convention de l’OIT n° 29 sur le travail forcé, la convention n° 105 sur l’abolition du travail forcé, l’article 1er de la déclaration universelle des droits de l’homme, la convention des nations unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et les membres de leur famille et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Elle a fait noter que les conventions de l’OIT n° 97 et 143 relatives aux travailleurs migrants n’ont pas encore été ratifiées par la Mauritanie
Défis et obstacles à l’organisation
Pour relever les défis et apporter les changements qui s’imposent elle a dit qu’il faut encourager ces catégories de travailleurs à adhérer au syndicat afin de joindre leurs luttes à l’ensemble des luttes sociales ; à créer un groupe de pression au sein des centrales syndicales ; reconnaître leurs besoins spécifiques ; renforcer le rôle social des syndicats ; renforcer l’encadrement de leurs responsables et créer des cellules d’écoute pour que les syndicats puissent aider les femmes domestiques à recouvrer leurs droits. Mme N’Dèye Khadi Niang a également évoqué les obstacles qui empêchent l’organisation de ces travailleuses : difficultés d’identification, de contact, et de rassemblement ; leurs mobilités et l’absence d’un cadre propice à l’organisation.
Reportage Moussa Diop
Source: Le quotidien Nouakchott
Pour cela, les participantes à l’atelier de formation estiment que le centre guide doit œuvrer à ‘‘intégrer les soucis des travailleuses domestiques et des agents multiplicateurs dans ses programmes ; aider à la mise sur pied de réseaux des travailleuses domestiques et d’agents multiplicateurs pour le développement local ; cibler les associations de femmes domestiques et les coopératives des agents multiplicateurs existantes et les aider à se transformer en groupements et leur apporter aide et assistance ; développer des programmes de formation, d’information, de sensibilisation et d’orientation au profit de ces deux catégories de travailleurs ; renforcer leurs capacités professionnelles dans le domaine de leurs activités respectives ; appuyer, assister leurs organisations dans la mise en place de mutuelles de santé, coopératives d’épargne et de crédit pour un développement local à l’effet d’améliorer leurs conditions de vie et de travail’’.
Un travail syndical efficace
Au cours de ces deux jours d’atelier, plusieurs thèmes ont été développés et débattus à l’attention des participantes. La première journée a vu défiler deux thèmes présentés par M. Francisco Obrador Moratinos, chef du bureau régional de ISCOD en Afrique de l’Ouest et au Maghreb dont l’un porte sur la relation des travailleurs et travailleuses domestiques avec les migrations de main d’œuvre tandis que l’autre était relatif aux raisons pour lesquelles les syndicats doivent s’impliquer dans les questions de migration de main d’œuvre. Dans ce dernier thème de la première journée, M. Francisco Obrador Moratinos faisant référence à un manuel Actrav-Oit pour syndicalistes, a rappelé que les syndicats ont pour axe de base de leur activité, notamment : la liberté syndicale, la négociation collective et la protection sociale. Par conséquent, a-t-il expliqué, partant de ces trois aspects, l’activité syndicale dans les migrations doit avoir pour référence : la lutte contre la pauvreté, la défense d’un travail décent, l’emploi dans un monde globalisé et considérer la migration comme un facteur de développement des pays et de consolidation démocratique.
Selon lui, le déficit de travail décent est à la base des migrations dès lors que les candidats ne trouvent pas de travail dans leur pays d’origine. De ce fait, dit-il, le mouvement syndical doit surtout prêter attention à la lutte contre la pauvreté pour favoriser l’emploi décent avec tous ses droits. Pour cela, a-t-il ajouté, il est nécessaire que la législation du travail et les conventions collectives soient appliqués aux travailleurs migrants. Car, estime t-il, si on paie aux migrants les mêmes salaires que les nationaux ils ne pourront être utilisés pour miner la position des travailleurs nationaux du pays d’accueil. L’efficacité du travail syndical pour tout ce qui se réfère au marché du travail, passe d’après lui, par une coopération étroite entre ces organisations et les pays d’origine, d’accueil comme de transit. Dans un monde globalisé, dit-il, la solidarité internationale est une nécessité. Syndiquer les travailleurs migrants est aussi une clé pour obtenir l’amélioration de leur situation, a-t-il affirmé. Parlant du rôle du centre guide, il a indiqué que celui-ci devrait contribuer à la clarification des normes ; à préparer les conditions pour donner une solide formation aux dirigeants syndicaux ; lier de solides relations avec l’ensemble des institutions et organisations travaillant dans les questions de migration ; se doter de plates-formes de dialogue sur la problématique de la migration et tout cela dans le cadre et les lignes du BIT.
Identification des travailleuses
La seconde journée quant à elle avait été consacrée à deux autres thèmes tournant autour de l’identification des agents multiplicateurs, des travailleuses domestiques ; leurs caractéristiques ; les défis à relever et obstacles à l’organisation. Mme NDèye Khadi Diagne animatrice de ces thèmes a d’abord planté le décor du sujet à l’ordre du jour pour dire que ‘‘les conséquences des politiques d’ajustement structurel, le libéralisme économique et le démantèlement des tissus sociaux ont poussé des femmes à s’investir dans des activités informelles pour faire face à l’amenuisement des revenus de leur ménage’’. Souvent organisées en associations, coopératives ou groupements, ajoute t-elle, des femmes mauritaniennes, sans de réelles capacités pour les activités qu’elles exercent, sans technologies appropriées, ne bénéficiant d’aucun appui, n’ayant pas accès au crédit, s’investissent soit dans la riziculture, le maraîchage dans les zones rurales, soit dans l’artisanat d’art, la couture, la teinture, le petit commerce et offrent des services tels que : location de vaisselles, de tapis, de tentes, de chaises, de matériels de sonorisation, de podium etc’’. En outre, poursuit-elle, elles organisent des cérémonies et la cuisine au cours de celle-ci. Ces femmes, précise N’Dèye Khadi Diagne, sont concentrées dans les principales grandes viles que sont Nouakchott, Rosso, Nouadhibou, Kaédi, Aleg et autres. Elles sont appelées agents multiplicateurs pour le développement local. Quant au travail domestique, elle a indiqué que c’est un secteur qui englobe le travail ménager, les cuisinières, les lingères, les nurses etc. Elle précise que ce travail domestique regroupe aussi les personnes employées au service d’une famille, d’une maison. La conférencière a précisé que des femmes et des jeunes filles constituent la majeure partie de la main d’œuvre migrante du secteur d’activité domestique. Elles viennent du Sénégal, de la Guinée, du Mali, de la côte d’Ivoire, de la Guinée Bissau, du Burkina Faso, du Cameroun etc.
Leurs caractéristiques
Parlant des caractéristiques de ces deux catégories de travailleuses, l’animatrice de la conférence que s’agissant des agents multiplicateurs, elle a dit qu’elles travaillent pour leur propre compte, disposant d’un petit capital. Entre autres droits, elle a dit que ces agents ne bénéficient pas de la législation du travail ni de la protection sociale, encore moins de leurs droits fondamentaux et n’ayant pas la possibilité de les défendre. L’accès à la formation, à l’information, aux marchés, au financement à la formation et à la technologie, elles n’y ont pas droit non plus. Les femmes domestiques, dit-elle, ne sont ni reconnues, ni déclarées, ni protégées, ni respectées dans leur dignité humaine. N’Dèye Khadi Diagne a déroulé tout un chapelet de droits bafoués pour ces femmes. Elle n’a pas manqué d’évoquer l’article 2& de la constitution du 20 juillet 1991 qui garantit la ‘‘ la protection de tout étranger se trouvant sur le territoire national, l’article 5 du code du travail, la convention de l’OIT n° 29 sur le travail forcé, la convention n° 105 sur l’abolition du travail forcé, l’article 1er de la déclaration universelle des droits de l’homme, la convention des nations unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et les membres de leur famille et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Elle a fait noter que les conventions de l’OIT n° 97 et 143 relatives aux travailleurs migrants n’ont pas encore été ratifiées par la Mauritanie
Défis et obstacles à l’organisation
Pour relever les défis et apporter les changements qui s’imposent elle a dit qu’il faut encourager ces catégories de travailleurs à adhérer au syndicat afin de joindre leurs luttes à l’ensemble des luttes sociales ; à créer un groupe de pression au sein des centrales syndicales ; reconnaître leurs besoins spécifiques ; renforcer le rôle social des syndicats ; renforcer l’encadrement de leurs responsables et créer des cellules d’écoute pour que les syndicats puissent aider les femmes domestiques à recouvrer leurs droits. Mme N’Dèye Khadi Niang a également évoqué les obstacles qui empêchent l’organisation de ces travailleuses : difficultés d’identification, de contact, et de rassemblement ; leurs mobilités et l’absence d’un cadre propice à l’organisation.
Reportage Moussa Diop
Source: Le quotidien Nouakchott