
Dans une récente déclaration à la presse, le président français, monsieur Nicolas Sarkozy laissait entendre que les oisifs propriétaires de belles voitures devaient s’expliquer. Cette saillie est à remettre dans le cadre de la lutte contre les bonus colossaux que se tapent les traders, tandis que les banques pour lesquelles ils traficotent sont menacées de faillites. Leur attitude a, même, été jugée quelque peu immorale, par certains chefs d’Etat et de gouvernements, en Europe et aux USA. Balayons, donc, devant notre porte: cette réflexion du président Sarkozy vaut bien pour la Mauritanie qui enregistre, depuis quelques années, une prolifération de 4x4 de luxe. C’est devenu une anecdote, à Nouakchott: ne voiture dernier cri de publicité, un soir, sur les chaînes satellitaires arabes, se retrouve, le lendemain, à Nouakchott. Un ami français, venu passer quelques jours de vacances en Mauritanie, s’est écrié, devant le défilé de telles voitures, au carrefour de la BMD : «les Mauritaniens sont très riches! – Qu’est-ce qui te fait dire cela?», ai-je répondu, innocemment. «Ces grosses cylindrées coûtent des millions, en France, et l’on en voit que très peu circuler, chez nous.» Cette réflexion d’un visiteur taraude nombre de Mauritaniens. D’où sont, donc, venus ces 4x4? Grâce à quel argent ont-ils été acquis? Compte tenu des salaires de notre fonction publique, aucun agent de l’Etat ne peut s’acheter une 2 CV; à plus forte raison, une 190. A moins de contracter un prêt auprès d’une banque de la place. Difficile, donc, de répondre à la question; sinon, à supputer que ces signes de richesse, auxquels s’ajoute un train de vie sans commune mesure avec le traitement mensuel, ne seraient pas bien acquis. Détournements de deniers publics, surfacturations, surtout. Certains diront que la distribution, abusive, de licences de pêche, il y a quelques années, ne suffisent, même pas, à justifier ces ostentations. D’autres vous jurent, la main sur le cœur, que c’est la vente de drogue qui a fait exploser le marché des voitures de luxe et des châteaux de Tevragh Zeina.
Ceux qui fréquentent les différentes zones de ce quartier huppé de Nouakchott sont abasourdis par les bourses de véhicules, où sont garées de telles voitures, certaines depuis des mois, voire plus d’une année. Ils se demandent, ces passants, comment un seul individu peut détenir un tel stock. Payent-ils, à l’Etat, des taxes d’importation, les propriétaires de ces bourses dont bon nombre occupent, illégalement, l’espace public? A cette question, beaucoup de Mauritaniens répondent que non, parce que ces hommes sont passés, pour la plupart, maîtres ès-magouilles, spécialistes de la fraude fiscale et de la corruption. Tenez, pour illustrer cette affirmation, un inspecteur de police m’a affirmé qu’il a fait dédouaner, il y a quelques années, la voiture d’un cousin, à 150 UM. Comment? En passant voir le DG des douanes. Il ne m’a pas révélé, cependant, ce que celui-ci avait obtenu, en contrepartie, auprès de son cousin. Nous sommes un peuple de commerçants. Mais cela ne peut, aucunement, justifier cela.
Dans sa croisade contre la prévarication, la gabegie et la corruption, le général Ould Abdel Aziz doit intégrer ces voitures de luxe qui envahissent notre pays et polluent, gravement, notre atmosphère. Leurs propriétaires doivent s’expliquer, dire d’où proviennent ces palaces roulants. Les filières d’approvisionnement, via le Maroc, après celle du Sahara, doivent être strictement contrôlées. L’importation de ces engins doit être frappée de fortes taxes, leur dédouanement, comme leur vignette annuelle, révisé à la hausse. La réduction du train de vie de l’Etat, enclenchée par l’interdiction de circuler, après les heures de travail, dans les véhicules de fonction, doit s’accompagner de l’interdiction, à certains ministères et autres projets, d’acheter de nouveaux 4x4, pendant les cinq années à venir. En tarissant ces marchés, fruits de surfacturations et de grosses commissions, l’Etat pourra renflouer ses caisses et réaliser des projets au profit réel des citoyens qui attendent, eux, depuis longtemps, le minimum de services de base.
DL
Source: Le calame
Ceux qui fréquentent les différentes zones de ce quartier huppé de Nouakchott sont abasourdis par les bourses de véhicules, où sont garées de telles voitures, certaines depuis des mois, voire plus d’une année. Ils se demandent, ces passants, comment un seul individu peut détenir un tel stock. Payent-ils, à l’Etat, des taxes d’importation, les propriétaires de ces bourses dont bon nombre occupent, illégalement, l’espace public? A cette question, beaucoup de Mauritaniens répondent que non, parce que ces hommes sont passés, pour la plupart, maîtres ès-magouilles, spécialistes de la fraude fiscale et de la corruption. Tenez, pour illustrer cette affirmation, un inspecteur de police m’a affirmé qu’il a fait dédouaner, il y a quelques années, la voiture d’un cousin, à 150 UM. Comment? En passant voir le DG des douanes. Il ne m’a pas révélé, cependant, ce que celui-ci avait obtenu, en contrepartie, auprès de son cousin. Nous sommes un peuple de commerçants. Mais cela ne peut, aucunement, justifier cela.
Dans sa croisade contre la prévarication, la gabegie et la corruption, le général Ould Abdel Aziz doit intégrer ces voitures de luxe qui envahissent notre pays et polluent, gravement, notre atmosphère. Leurs propriétaires doivent s’expliquer, dire d’où proviennent ces palaces roulants. Les filières d’approvisionnement, via le Maroc, après celle du Sahara, doivent être strictement contrôlées. L’importation de ces engins doit être frappée de fortes taxes, leur dédouanement, comme leur vignette annuelle, révisé à la hausse. La réduction du train de vie de l’Etat, enclenchée par l’interdiction de circuler, après les heures de travail, dans les véhicules de fonction, doit s’accompagner de l’interdiction, à certains ministères et autres projets, d’acheter de nouveaux 4x4, pendant les cinq années à venir. En tarissant ces marchés, fruits de surfacturations et de grosses commissions, l’Etat pourra renflouer ses caisses et réaliser des projets au profit réel des citoyens qui attendent, eux, depuis longtemps, le minimum de services de base.
DL
Source: Le calame