
Taqadoumy a pu déterminer l'identité et le parcours du couple kidnappé vendredi soir dans l’Est de la Mauritanie. L'homme, italien, s'appelle Sergio Sicla ; son épouse, de la même nationalité mais née Burkinabée Faso, est Evry Danar. Le patronyme de leur chauffeur ivoirien n'est pas encore connu. Le couple venait d'Europe par voiture et traversait le Maroc, avant la Mauritanie, pour atteindre Ouagadougou, sa destination finale.
Selon les divers indices dont dispose notre rédaction, ni la doctrine officielle ni les moyens militaires, encore moins l'encadrement de ses soldats ne permettent, à la Mauritanie, d’affronter l'ampleur du défi terroriste ; d’ailleurs, les attentats et enlèvements récents ne constituent qu'un timide début de mise en œuvre, comme nous le répétions dans nos premières analyses du phénomène de la violence religieuse sur l’espace sahélien.
Rappelons qu'au delà de l'échec patent de l'ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi à traiter le péril islamiste, se dégage la responsabilité de son principal collaborateur militaire d'alors, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur d'un putsch puis élu, au motif constant de la lutte contre l'insécurité. D'ailleurs, c'est bien à ce titre que les démocraties de l'Occident ont fini par s'en accommoder.
Au lendemain de son investiture, Ould Cheikh Abdellahi répétait, aux interlocuteurs alarmés de l’imminence du danger, sa décision, irrévocable, de déléguer le dossier aux Généraux qui finiront par le déposer quelques mois plus tard. Ces derniers avaient pourtant reçu tous les moyens – armes et argent - en possession de l’Etat. Seulement voilà, ils n’avaient plus de réseau de renseignements fiables. Au lieu de le reconnaitre et y remédier, ils choisirent la fuite en avant de l’improvisation. Ils en oubliaient l’impératif crucial de connaitre son adversaire, prélude à toute polémologie.
Les deux précédents chefs de la police politique, en l’occurrence les commissaires de police Deddahi Ould Abdellahi et Mohamed Abdellahi Ould Taleb Abeïdi dit Addé, se sont gardé de transmettre la liste de leurs informateurs et méthodes de collecte. Du jour au lendemain, un trésor d’informations et de liens subtils s’effondrait aux pieds de militaires, bien plus friands de présence sur les sites que de renseignement humain. Aujourd’hui, la tendance s’inverse, en toute absurdité ; Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) alimente un réseau d’informateurs crédibles et réactifs, à des niveaux appréciables de l’appareil de sécurité, des douanes et des postes frontières ; ses observateurs oculaires, souvent colporteurs ou propriétaires d’échoppes dans une société ultra commerçante, veillent à proximités des aéroports, des gares routières, des banques et des lieux de tourisme. Grâce aux rançons, les salafistes rétribuent bien leurs indicateurs mais la plupart demeurent, d’abord, des volontaires. L’Organisation fantomatique s’offre même le luxe de s’approvisionner en eau, carburant et armes, à partir du sol mauritanien. L’ennemi est intime.
Aujourd’hui, le Président Ould Abdel Aziz manque d’alibi. La confiance teintée de crainte et l’énorme marge de manœuvre, toutes deux accordées, par son prédécesseur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, lui permettaient, alors, non pas de prévenir l’hypothèque de la violence armée mais de confisquer le pouvoir, sans coup férir.
En dépit de nombreuses alertes, Ould Abdel Aziz croit encore à une solution militaire dont il esquive sans cesse le coût en termes de purges au sein du Commandement. Au lieu d’apprendre de l’expérience des autres, il prétendra, - ô maladresse et péché d’adolescence politique - que le problème est désormais résolu en Mauritanie et ne subsisterait que dans les pays voisins. De même, exclut-il l'usage de l'amnistie-repentir, un mode de retournement aprouvé, avec succès, en Algérie, Tunisie, Indonésie et dans certaines monarchies du Golfe.
La recrudescence prévisible des activités salafistes en Mauritanie, constituera sans doute l’échec le plus cuisant du Président de la République cependant qu’il s’obstine à accorder sa protection aux dizaines d’officiers, parfois tortionnaires, presque tous dénués de la moindre aptitude à concevoir ni mener une longue guerre d’usure à un ennemi insaisissable.
Parce que la réitération relève de la pédagogie, nous redisons, sans acrimonie aucune, que les deux hommes-clef du dispositif sécuritaire de la Mauritanie doivent s’éclipser derrière des compétences moins précaires ; le Général Mohamed Ould Cheikh Ould Hadi, Directeur Général de la Sûreté Nationale (DGSN) et le Commissaire Mohamed Lemine Ould Ahmed, Directeur de la Sûreté de l’Etat (DSE) ont dépassé le temps d’essai, lequel se conclut par l’évidence de leur congé.
Avec ceux-là aux commandes de la police, vivre en Mauritanie devient un exercice quotidien de témérité ; ils mettent votre et vos biens entre parenthèses, d’un tracé flou. Le second ne sait pas mentir, le premier ne lui ressemble assez mais conserve l’avantage de cultiver une certaine familiarité avec les instances de l’Invisible. Jusqu’ici, le duo ne se complète que dans l’insuccès.
Si vous ne disposez d’un Bataillon de Sécurité Présidentielle ou d’une compagnie aérienne, fuyez, faites halte loin, ça va chauffer !
Source: Taqadoumy
Selon les divers indices dont dispose notre rédaction, ni la doctrine officielle ni les moyens militaires, encore moins l'encadrement de ses soldats ne permettent, à la Mauritanie, d’affronter l'ampleur du défi terroriste ; d’ailleurs, les attentats et enlèvements récents ne constituent qu'un timide début de mise en œuvre, comme nous le répétions dans nos premières analyses du phénomène de la violence religieuse sur l’espace sahélien.
Rappelons qu'au delà de l'échec patent de l'ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi à traiter le péril islamiste, se dégage la responsabilité de son principal collaborateur militaire d'alors, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur d'un putsch puis élu, au motif constant de la lutte contre l'insécurité. D'ailleurs, c'est bien à ce titre que les démocraties de l'Occident ont fini par s'en accommoder.
Au lendemain de son investiture, Ould Cheikh Abdellahi répétait, aux interlocuteurs alarmés de l’imminence du danger, sa décision, irrévocable, de déléguer le dossier aux Généraux qui finiront par le déposer quelques mois plus tard. Ces derniers avaient pourtant reçu tous les moyens – armes et argent - en possession de l’Etat. Seulement voilà, ils n’avaient plus de réseau de renseignements fiables. Au lieu de le reconnaitre et y remédier, ils choisirent la fuite en avant de l’improvisation. Ils en oubliaient l’impératif crucial de connaitre son adversaire, prélude à toute polémologie.
Les deux précédents chefs de la police politique, en l’occurrence les commissaires de police Deddahi Ould Abdellahi et Mohamed Abdellahi Ould Taleb Abeïdi dit Addé, se sont gardé de transmettre la liste de leurs informateurs et méthodes de collecte. Du jour au lendemain, un trésor d’informations et de liens subtils s’effondrait aux pieds de militaires, bien plus friands de présence sur les sites que de renseignement humain. Aujourd’hui, la tendance s’inverse, en toute absurdité ; Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) alimente un réseau d’informateurs crédibles et réactifs, à des niveaux appréciables de l’appareil de sécurité, des douanes et des postes frontières ; ses observateurs oculaires, souvent colporteurs ou propriétaires d’échoppes dans une société ultra commerçante, veillent à proximités des aéroports, des gares routières, des banques et des lieux de tourisme. Grâce aux rançons, les salafistes rétribuent bien leurs indicateurs mais la plupart demeurent, d’abord, des volontaires. L’Organisation fantomatique s’offre même le luxe de s’approvisionner en eau, carburant et armes, à partir du sol mauritanien. L’ennemi est intime.
Aujourd’hui, le Président Ould Abdel Aziz manque d’alibi. La confiance teintée de crainte et l’énorme marge de manœuvre, toutes deux accordées, par son prédécesseur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, lui permettaient, alors, non pas de prévenir l’hypothèque de la violence armée mais de confisquer le pouvoir, sans coup férir.
En dépit de nombreuses alertes, Ould Abdel Aziz croit encore à une solution militaire dont il esquive sans cesse le coût en termes de purges au sein du Commandement. Au lieu d’apprendre de l’expérience des autres, il prétendra, - ô maladresse et péché d’adolescence politique - que le problème est désormais résolu en Mauritanie et ne subsisterait que dans les pays voisins. De même, exclut-il l'usage de l'amnistie-repentir, un mode de retournement aprouvé, avec succès, en Algérie, Tunisie, Indonésie et dans certaines monarchies du Golfe.
La recrudescence prévisible des activités salafistes en Mauritanie, constituera sans doute l’échec le plus cuisant du Président de la République cependant qu’il s’obstine à accorder sa protection aux dizaines d’officiers, parfois tortionnaires, presque tous dénués de la moindre aptitude à concevoir ni mener une longue guerre d’usure à un ennemi insaisissable.
Parce que la réitération relève de la pédagogie, nous redisons, sans acrimonie aucune, que les deux hommes-clef du dispositif sécuritaire de la Mauritanie doivent s’éclipser derrière des compétences moins précaires ; le Général Mohamed Ould Cheikh Ould Hadi, Directeur Général de la Sûreté Nationale (DGSN) et le Commissaire Mohamed Lemine Ould Ahmed, Directeur de la Sûreté de l’Etat (DSE) ont dépassé le temps d’essai, lequel se conclut par l’évidence de leur congé.
Avec ceux-là aux commandes de la police, vivre en Mauritanie devient un exercice quotidien de témérité ; ils mettent votre et vos biens entre parenthèses, d’un tracé flou. Le second ne sait pas mentir, le premier ne lui ressemble assez mais conserve l’avantage de cultiver une certaine familiarité avec les instances de l’Invisible. Jusqu’ici, le duo ne se complète que dans l’insuccès.
Si vous ne disposez d’un Bataillon de Sécurité Présidentielle ou d’une compagnie aérienne, fuyez, faites halte loin, ça va chauffer !
Source: Taqadoumy