
Les partenaires économiques de la Mauritanie, anciens et nouveaux, font passer les affaires avant la politique. C'est en tout cas ce qui s'est dégagé de la récente crise politique quand la communauté internationale, l'Union européenne en tête, avait pris l'option d'isoler la Mauritanie, en suspendant toute coopération avec elle pour deux ans, alors que des entreprises françaises continuaient à défiler à Nouakchott avec la bénédiction de Paris !
Ainsi, dès le 24 octobre 2008, le groupe pétrolier Total -qui vient d'annoncer une importante découverte dans le bassin de Taoudenni- avait conclu un important accord avec le gouvernement nommé par le HCE, arrivé au pouvoir le 6 août dernier.
L'accord de partage de production pétrolière liant Total à la Mauritanie porte notamment sur les "bloc 7" et "bloc 8" du Bassin où la compagnie mène des forages, pour une production espérée en 2013-2014.
Loin des remous de la crise politique donc, les affaires continuent d'avoir cours. On peut aujourd'hui concéder à TOTAL de poursuivre un projet engagé depuis 2005 sous un autre régime. A ce titre, elle peut invoquer la continuité de l'Etat, pour faire valoir son droit de signer des accords, quel que soit le gouvernement en place. Et tous comptes faits, TOTAL ne manque pas d'arguments pour justifier le maintien de ses activités en Mauritanie.
TOTAL est, on le sait, un pilier du dispositif de la Françafrique. Avec sa force de frappe financière, elle influence largement certaines décisions politiques dans les pays où elle intervient. Le Gabon et le Congo Brazzaville sont emblématiques de ces relations troubles que la société entretient sur le continent, en étant une sorte d'interface entre dirigeants français et africains.
D'aucuns y voient un juste retour des choses, avec la prééminence des intérêts économiques de la France sur toutes les autres considérations.
L'arrivée en force des pétrodollars
L'Etat du Qatar est présent en Mauritanie depuis plusieurs années déjà. Ayant installé une structure économico financière à Nouakchott, Diyar Qataria, ce petit Etat du Golfe dont l'influence dans le monde arabe grandit de jour en jour, lorgne vers les secteurs du tourisme, des mines et du transport aérien. Un projet de lancement d'une compagnie aérienne sur les décombres d'Air Mauritanie a déjà été envisagé du temps du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi mais semble aujourd'hui remis aux calendes grecques. Le projet, ratifié, début janvier par l'Assemblée nationale prévoyait la création d'une compagnie aérienne avec des capitaux mauritaniens et qataris. Il était prévu que le Qatar prenne en charge 60% du capital de la future compagnie, l'Etat mauritanien 10% et deux banques mauritaniennes de la place 30%.
Mais la crise économique qui frappe le secteur du transport aérien et les incertitudes qui pèsent sur la rentabilité de l'affaire ont poussé les deux banques mauritaniennes à renoncer à cette prise de participation risquée par les temps qui courent. L'Etat qui s'est mis aussitôt à la recherche d'un nouveau partenaire pour les 30% restants œuvraient également pour que les travailleurs de la défunte Compagnie " Air Mauritanie " aient la priorité dans le recrutement. Une consolation qui s'est estompée avec le passage du Guide libyen Mouammar Khaddafi, le 11 mars dernier, quand le projet qatari a été supplanté, selon certaines sources, par celui que les Mauritaniens envisageraient de conclure avec Tripoli. Mais comme le projet de construction de l'Hôtel "El Vateh" à Nouakchott, on ignore actuellement ce qui retarde la mise en œuvre de ces deux axes de coopération sud-sud. D'autant que, mêmes si elles ont connues par le passé quelques zones de turbulences, les relations entre la République Islamique de Mauritanie et la Jamahiriya Arabe Libyenne sont fortes.
Déjà très ancienne puisqu'elle remonte au début des années 1970, la coopération entre les deux Etats était régie jusqu'en juin 2008, date de la dernière réunion de la grande commission mixte mauritano-libyenne par quatre accords, dont la signature remonte au début des années 70. Il s'agit d'un accord consulaire qui fixe le cadre d'échange des travailleurs entre les deux pays, un accord culturel, un accord technique et un accord économique.
Lors des travaux de la dernière grande commission mixte mauritano-libyenne qui se sont tenus en juin 2008 à Tripoli, un nouvel accord cadre de coopération a été signé. Celui-ci englobe des domaines de partenariat aussi variés que la concertation politique, le commerce, en passant par l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, la culture et la communication, la normalisation industrielle, la santé et la promotion de la femme, de l'enfance et de la famille.
Par ailleurs, au cours de la même session, les deux pays se sont engagés à mettre en place, dans les plus brefs délais, les conditions nécessaires à la mise en place d'investissements libyens en Mauritanie à hauteur de 500 millions de dollars US dans les domaines de la production animale (transformation et exportation des viandes rouges, produits laitiers, peaux etc.), du tourisme, des banques, de la pêche, de l'électricité, de l'agriculture, des mines et du pétrole (prospection et production), ainsi que dans la commercialisation et le stockage des hydrocarbures.
De même, la Jamahiriya arabe libyenne a décidé d'annuler les intérêts de la dette de la Mauritanie et la reconversion des fonds initiaux de celle-ci pour financer des projets de développement.
La Jamahiriya s'est également engagée à réaliser plusieurs autres volets : la viabilisation et le forage de puits pour un seuil de financement de 250 millions de dollars, la construction de centres préscolaires pour un financement global de 1.000.000 de dollars, l'octroi d'un montant de deux millions de dollars comme participation initiale dans le préfinancement de la construction de la Faculté de sciences humaines à Nouakchott, la construction de dix unités sanitaires pour un financement global de 1.000.000 de dollars, la mise à disposition de dix tracteurs, entièrement pris en charge par la Libye, pour appuyer l'effort de la Mauritanie en matière d'agriculture, la mise à disposition d'une aide alimentaire d'urgence. Des engagements et une coopération qui, s'ils s'inscrivent dans le cadre des grands projets de l'UMA, peuvent bien contribuer à donner un nouvel élan à celle-ci.
La palme d'or aux Chinois
Les Chinois sont en train de bousculer l'hégémonie européenne et américaine en Afrique en revenant en force avec des investissements colossaux dans le domaine des infrastructures. L'extension du Port autonome de Nouakchott pour un coût global de 288,489 millions USD (environ 75 milliards d'ouguiya) au titre d'un prêt préférentiel remboursables en 20 ans, avec un taux d'intérêt de 2%, place sans doute la Chine en tête des investisseurs étrangers en Mauritanie. Les travaux d'extension qui dure 36 mois doivent permettre au PANPA de "mieux se positionner dans cette rude concurrence et de faire face aux nouveaux défis et opportunités de la globalisation des ports qui sont de plus en plus appelés à répondre comme centres de transport intégrés et de plate formes logistiques", a indiqué le ministre mauritanien de l'Equipement et des Transports, lors de la pose de la première pierre de ce projet.
Faisant sienne la devise qui dit qu'il ne faut pas miser sur un seul cheval, la Mauritanie aspire à des relations de partenariat très fortes et solides avec la Chine, et ce partant de ses potentialités énormes et de ses perspectives prometteuses dans différents domaines tels que le pétrole, l'exploitation du cuivre, de l'or, des phosphates et la pêche maritime.
Souce: l'authentique
Ainsi, dès le 24 octobre 2008, le groupe pétrolier Total -qui vient d'annoncer une importante découverte dans le bassin de Taoudenni- avait conclu un important accord avec le gouvernement nommé par le HCE, arrivé au pouvoir le 6 août dernier.
L'accord de partage de production pétrolière liant Total à la Mauritanie porte notamment sur les "bloc 7" et "bloc 8" du Bassin où la compagnie mène des forages, pour une production espérée en 2013-2014.
Loin des remous de la crise politique donc, les affaires continuent d'avoir cours. On peut aujourd'hui concéder à TOTAL de poursuivre un projet engagé depuis 2005 sous un autre régime. A ce titre, elle peut invoquer la continuité de l'Etat, pour faire valoir son droit de signer des accords, quel que soit le gouvernement en place. Et tous comptes faits, TOTAL ne manque pas d'arguments pour justifier le maintien de ses activités en Mauritanie.
TOTAL est, on le sait, un pilier du dispositif de la Françafrique. Avec sa force de frappe financière, elle influence largement certaines décisions politiques dans les pays où elle intervient. Le Gabon et le Congo Brazzaville sont emblématiques de ces relations troubles que la société entretient sur le continent, en étant une sorte d'interface entre dirigeants français et africains.
D'aucuns y voient un juste retour des choses, avec la prééminence des intérêts économiques de la France sur toutes les autres considérations.
L'arrivée en force des pétrodollars
L'Etat du Qatar est présent en Mauritanie depuis plusieurs années déjà. Ayant installé une structure économico financière à Nouakchott, Diyar Qataria, ce petit Etat du Golfe dont l'influence dans le monde arabe grandit de jour en jour, lorgne vers les secteurs du tourisme, des mines et du transport aérien. Un projet de lancement d'une compagnie aérienne sur les décombres d'Air Mauritanie a déjà été envisagé du temps du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi mais semble aujourd'hui remis aux calendes grecques. Le projet, ratifié, début janvier par l'Assemblée nationale prévoyait la création d'une compagnie aérienne avec des capitaux mauritaniens et qataris. Il était prévu que le Qatar prenne en charge 60% du capital de la future compagnie, l'Etat mauritanien 10% et deux banques mauritaniennes de la place 30%.
Mais la crise économique qui frappe le secteur du transport aérien et les incertitudes qui pèsent sur la rentabilité de l'affaire ont poussé les deux banques mauritaniennes à renoncer à cette prise de participation risquée par les temps qui courent. L'Etat qui s'est mis aussitôt à la recherche d'un nouveau partenaire pour les 30% restants œuvraient également pour que les travailleurs de la défunte Compagnie " Air Mauritanie " aient la priorité dans le recrutement. Une consolation qui s'est estompée avec le passage du Guide libyen Mouammar Khaddafi, le 11 mars dernier, quand le projet qatari a été supplanté, selon certaines sources, par celui que les Mauritaniens envisageraient de conclure avec Tripoli. Mais comme le projet de construction de l'Hôtel "El Vateh" à Nouakchott, on ignore actuellement ce qui retarde la mise en œuvre de ces deux axes de coopération sud-sud. D'autant que, mêmes si elles ont connues par le passé quelques zones de turbulences, les relations entre la République Islamique de Mauritanie et la Jamahiriya Arabe Libyenne sont fortes.
Déjà très ancienne puisqu'elle remonte au début des années 1970, la coopération entre les deux Etats était régie jusqu'en juin 2008, date de la dernière réunion de la grande commission mixte mauritano-libyenne par quatre accords, dont la signature remonte au début des années 70. Il s'agit d'un accord consulaire qui fixe le cadre d'échange des travailleurs entre les deux pays, un accord culturel, un accord technique et un accord économique.
Lors des travaux de la dernière grande commission mixte mauritano-libyenne qui se sont tenus en juin 2008 à Tripoli, un nouvel accord cadre de coopération a été signé. Celui-ci englobe des domaines de partenariat aussi variés que la concertation politique, le commerce, en passant par l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, la culture et la communication, la normalisation industrielle, la santé et la promotion de la femme, de l'enfance et de la famille.
Par ailleurs, au cours de la même session, les deux pays se sont engagés à mettre en place, dans les plus brefs délais, les conditions nécessaires à la mise en place d'investissements libyens en Mauritanie à hauteur de 500 millions de dollars US dans les domaines de la production animale (transformation et exportation des viandes rouges, produits laitiers, peaux etc.), du tourisme, des banques, de la pêche, de l'électricité, de l'agriculture, des mines et du pétrole (prospection et production), ainsi que dans la commercialisation et le stockage des hydrocarbures.
De même, la Jamahiriya arabe libyenne a décidé d'annuler les intérêts de la dette de la Mauritanie et la reconversion des fonds initiaux de celle-ci pour financer des projets de développement.
La Jamahiriya s'est également engagée à réaliser plusieurs autres volets : la viabilisation et le forage de puits pour un seuil de financement de 250 millions de dollars, la construction de centres préscolaires pour un financement global de 1.000.000 de dollars, l'octroi d'un montant de deux millions de dollars comme participation initiale dans le préfinancement de la construction de la Faculté de sciences humaines à Nouakchott, la construction de dix unités sanitaires pour un financement global de 1.000.000 de dollars, la mise à disposition de dix tracteurs, entièrement pris en charge par la Libye, pour appuyer l'effort de la Mauritanie en matière d'agriculture, la mise à disposition d'une aide alimentaire d'urgence. Des engagements et une coopération qui, s'ils s'inscrivent dans le cadre des grands projets de l'UMA, peuvent bien contribuer à donner un nouvel élan à celle-ci.
La palme d'or aux Chinois
Les Chinois sont en train de bousculer l'hégémonie européenne et américaine en Afrique en revenant en force avec des investissements colossaux dans le domaine des infrastructures. L'extension du Port autonome de Nouakchott pour un coût global de 288,489 millions USD (environ 75 milliards d'ouguiya) au titre d'un prêt préférentiel remboursables en 20 ans, avec un taux d'intérêt de 2%, place sans doute la Chine en tête des investisseurs étrangers en Mauritanie. Les travaux d'extension qui dure 36 mois doivent permettre au PANPA de "mieux se positionner dans cette rude concurrence et de faire face aux nouveaux défis et opportunités de la globalisation des ports qui sont de plus en plus appelés à répondre comme centres de transport intégrés et de plate formes logistiques", a indiqué le ministre mauritanien de l'Equipement et des Transports, lors de la pose de la première pierre de ce projet.
Faisant sienne la devise qui dit qu'il ne faut pas miser sur un seul cheval, la Mauritanie aspire à des relations de partenariat très fortes et solides avec la Chine, et ce partant de ses potentialités énormes et de ses perspectives prometteuses dans différents domaines tels que le pétrole, l'exploitation du cuivre, de l'or, des phosphates et la pêche maritime.
Souce: l'authentique