Enjeux et Perspectives du retour des rapatriés : Atelier de Réflexion sur le rapatriement des réfugiés



Enjeux et Perspectives du retour des rapatriés : Atelier de Réflexion sur le rapatriement des réfugiés
En partenariat avec l’Institut pour les Droits Humains et le Développement en Afrique (IHRDA et grâce à l’appui d’Open Society Justice Initiative New York, le Forum des Organisations Nationales des Droits humains en Mauritanie (FONADH) a organisé un atelier de réflexion sur le rapatriement des réfugiés notamment sur les enjeux et perspectives de leur retour.


Une rencontre qui s’est déroulée du 12 au 13 décembre 2009 à l’Hôtel Tfeila sous la présence effective du président du FONADH, M Mamadaou Sarr, de Mme Sheila, Directrice de l’IHRDA et des représentants de corps diplomatique.
Ainsi, pendant deux jours, une quarantaine de participants issus d’organisations de la Société Civile et des institutions gouvernementales vont réfléchir sur les enjeux et les perspectives du retour des réfugiés et le sens qu’il faut accorder à cette étape significative dans le cadre de la réconciliation nationale.
Dans son discours d’ouverture le Président du FONADH, M Mamadou Sarr a rappelé l’engagement du gouvernement mauritanien à assurer le retour volontaire des réfugiés déportés au Sénégal et au Mali depuis 1989
« Depuis 2008, 75 convois ont donc été acheminés vers la terre de leur ancêtre, c'est-à-dire 18000 rapatriés (hommes femmes et enfants). Et certains ont regagné leur terroir d’origine et se sont réinstallés sur le site où le village qui a été détruit lors des événements tragiques de 1989. ».
Cet engagement du gouvernement mauritanien dit –il est d’assurer le retour des réfugiés dans la dignité et la restitution de document et d’état civil et de leurs biens spoliés, de même que leur intégration a été positivement appréciée par la Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP).
Selon lui ces opérations de rapatriement ont été rendues possible grâce à la signature d’accord tripartite entre le gouvernement mauritanien, le gouvernement sénégalais et le HCR en novembre 2007
« Ces opérations sont le résultat d’une lutte ininterrompue des réfugiés, d’un consensus national et le fruits des journées nationales de concertation et de sensibilisation pour le retour des réfugiés. »

Il ajoute que « Le retour de nos compatriotes constitue un pas important dans le traitement du dossier du passif humanitaire, malgré la manque de volonté du Gouvernement mauritanien de rouvrir le dossier de l’impunité contrairement aux journées de concertations de novembre 2007 qui recommandaient la création d’une commission indépendante chargé d’établir la vérité ».
« Des inquiétudes demeurent chez les rapatriés ainsi que les organisations de la Société Civile »
Evoquant l’effort du gouvernement pour régler ce problème épineux, le président du FONADH a déclaré que « Le gouvernement mauritanien a fait beaucoup d’efforts à travers l’Agence Nationale d’Appui et d’Insertion des Réfugiés (ANAIR) pour respecter ses engagements vis-à-vis des rapatriés malgré un climat socio-économique difficile. »
Des efforts qui se sont traduits, selon lui, par l’accélération des documents d’identité aux intéressés et la réintégration annoncée des fonctionnaires et agents de l’Etat dans la fonction publique.
Cependant, M Sarr a souligné que des inquiétudes demeurent chez les rapatriés ainsi que les organisations de la Société Civile à quelques semaines de la fin des opérations du HCR de rapatriement des réfugiés du Sénégal prévue le 31 décembre 2009.
Selon lui, les rapatriés déplorent leurs conditions de vie dans les sites et le manque de volonté politique des autorités locales pour la récupération de leurs terres de culture, mais aussi, ils se sentent livrés à eux -mêmes du fait de l’absence de communication entre eux et les représentants de l’Etat (hakem et Wali) qui dans « certaines localités ne daignent même pas venir leur souhaiter la bienvenu. « Ce qui entraîne la « multiplication des conflits fonciers ouverts ou latent dans plusieurs sites de rapatriement. » note t-il
Itou pour les rapatriés mauritaniens établis au Mali à qui il s’inquiète « Leurs modalités de rapatriement volontaire demeurent incertaine ; d’autant qu’aucun accord entre la Mauritanie, le Mali et le HCR n’est encore signé. »
« Or sans accord tripartite le HCR ne dispose pas de cadre juridique lui permettant de procéder à leur rapatriement volontaire » renchérit t-il
Enfin, il a félicité l’IHRDA et l’OSIWA pour leur soutien sans faille durant ces deux jours.
La directrice de l’IHRDA, Mme Sheila pour sa part a remercié l’engagement des ONG civiles pour le retour des réfugiés en Mauritanie. Selon cet atelier représente « Un autre jalon dans notre cheminement auprès de ceux qui ont connu l’exil pendant plus de 20 ans » contribuer à la réflexion sur les voies et moyens d’améliorer les conditions de vie des réfugiés,

Pour contribuer à la réflexion sur les voies et moyens d’améliorer les conditions de vie des réfugiés, le FONADH et l’IHRDA comptent
à partir de cet atelier : assurer l’accès des rapatriés à la terre sans laquelle ils ne peuvent recouvrer leur dignité, restaurer les droits fondamentaux des rapatriés notamment leurs droits à la propriété, à la nationalité et leur insertion dans la société mauritanienne en tant que citoyen à par entière.
Pour arriver à ce résultat ; le FONADH et l’IHRDA envisage de plaidoyer pour la réconciliation nationale et la consolidation des acquis auprès des autorités étatiques mauritaniennes, du HCR et de l’opinion publique nationale et internationale.
A la lumière des conclusions qui seront tirées de cet atelier, le FONADH, l’IHRDA et leurs partenaires concernés continueront le plaidoyer pour la réintégration effective des rapatriés, la promotion de leurs droits fondamentaux, le recours au dialogue et aux autres moyens pacifiques de résolution des conflits liés à la terre grâce à des sessions de restitution avec les responsables de sites et des leaders de rapatriés.
Durant deux jours, les participants auront le privilège d’assister à différents exposés sur les réfugiés dont : le retour volontaire et protection internationale, présenté par Souleymane Sané membre de l’IHRDA et du FONADH, de la terre comme enjeux de paix et de cohésion nationale, présenté par Dia Amadou Oumar, sur le rôle de la société civile africaine et mauritanienne dans la protection des droits des réfugiés, présenté par M Mbow de l’AMDH. Mais aussi sur la restauration des droits des rapatriés, défis, obstacles et avancées de
Ndiawar Kane (GERDES-ANAIR), sur la justice et la réconciliation nationale de Bocar Ngaidé et enfin sur les stratégies pour une Mauritanie réconciliée de Me Isselmou Abdel Kader.

Compte-rendu Dialtabé


Source: Le quotidien Nktt

Dimanche 13 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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