
Entretien avec Abdoulaye Samba Diop, candidat de l’APP aux élections partielles de Mbagne.
« Il n’y a pas un fils du département plus valeureux qu’un autre… »
Représentant de la section Association Internationale du Pullar en Mauritanie, Abdoulaye samba Diop dit Kaya, frère de feu Mourtodo, est candidat aux élections municipales partielles de M’bagne.
Militant de l’APP depuis plus de trente ans, il a sillonné tous les villages du département depuis 20 ans et il ambitionne aujourd’hui d’apporter sa pierre à l’édifice pour son développement
Quotidien de Nouakchott : Pourquoi cette candidature ? Vous semblez marcher aujourd’hui sur les pas de votre frère, feu Mourtodo ?
Je n’ai jamais cherché à être candidat. Ma candidature a été proposée par l’APP. Je suis avec Messoud Ould Belkheir depuis plus de trente ans. Je suis avec un parti qui se bat tous les jours pour que tous les mauritaniens puissent accéder aux richesses du pays, parce que le pays est très riche, mais une poignée de gens seulement en profite.
Quotidien de Nouakchott : Pourtant vous semblez être un inconnu du grand public ?
Depuis plus de vingt ans, j’ai regagné le terroir pour des raisons que tout le monde connaît, d’abord mes parents sont très vieux, le grand frère (Mourtodo) était en Europe, alors il fallait que je regagne le village pour assister les parents. Depuis lors, je me bats comme tout le monde, je suis dans les travaux champêtres, avec les jeunes, partout où il est nécessaire d’apporter ma contribution.
Quotidien de Nouakchott : Quels sont les problèmes récurrents dont souffre le département de Mbagne ?
Les problèmes les plus importants sont d’abord liés à l’état civil. Parce que quelqu’un qui n’a pas d’état civil, ne peut pas se considérer comme citoyen. Tous les jours, les jeunes se présentent devant le bureau de recensement, on les enregistre, mais ils ne reçoivent jamais leurs dossiers.
Cette année à Mbagne il y a plus 1200 personnes inscrits au bureau de l’état civil, mais une soixante seulement a été acceptée, les autres ont été rejetées.
A Mbagne, la population est constituée essentiellement d’éleveurs, d’agriculteurs et de pêcheurs. En ce qui concerne l’agriculteur, les gens sont confrontés à d’énormes difficultés liées aux troupeaux qui envahissent les champs au moment de la récolte.
Quand les populations réclament une fourrière, les éleveurs essaient de les corrompre avec du bétail ou des sommes d’argent. Ainsi les champs sont toujours dévastés et jamais protégés ; des problèmes, à mon avis qu’il faudrait corriger.
Mbagne, capitale départementale est enclavée depuis l’indépendance, car le village n’est relié à la route de l’espoir que par un tronçon long de 15 km. Depuis 1968, l’année de la visite de Moctar Ould Daddah à Mbagne, les notables du village avaient demandé au Président de faire en sorte que ce tronçon soit goudronné, mais en vain.
En 2005, on a réactualisé le problème en demandant au Président Maaouya de faire tous les moyens possibles pour bitumer le tronçon. Il avait donné promesse en envoyant un entrepreneur qui a malheureusement traité un sous marché avec un autre entrepreneur. Il parait qu’on les avait remis 800 millions UM pour les frais du bitumage, mais ces derniers n’ont fait que remblayé la route.
Le département de Mbagne manque de projets orientés vers l’agriculteur et la pêche. Ce qui permettrait d’ailleurs aux jeunes des villages environnants de rester au terroir, car ces projets les empêcheront d’aller vadrouiller dans la capitale ou de risquer leur vie dans la mer.
Au niveau de la santé, Mbagne manque d’ambulances, de pharmacies, de médicaments et d’hôpital. Il y a qu’un seul centre médical qui remonte d’ailleurs à l’année 1923, alors que tout le département se repose sur ce centre médical qui ne compte qu’un infirmier d’état et son suppléant et d’un médecin novice qui manque encore d’expérience.
Coté éducation, c’est là où le bas blesse. On constate que les élèves de primaire qui devaient avoir une formation de base solide sont livrés à eux même. Les enseignants sont incompétents et jamais fixés au lieu de travail. Ils viennent tardivement après les ouvertures et les programmes qu’ils dispensent ne sont pas adaptés. Depuis que le programme a été changé, le niveau des élèves baisse. Ce problème, bien que national, n’est pas pris en compte par les autorités.
Quotidien de Nouakchott : Quels seront vos projets pour le département, une fois élu à la tête de la municipalité ?
Mon premier projet est que je me battrais de tous mes moyens possibles pour que la population départementale puisse accéder à l’état civil. Il faut qu’ils se sentent mauritaniens dans leurs pays. Ensuite il faut que tous nos champs soient sécurisés, car nous ne vivons que de l’agriculteur. J’essayerai de faire tous les moyens possibles pour créer des minis projets qui permettront aux jeunes de travailler. Il faut qu’ils aient du boulot dans le lieu ou ils habitent et je sais comment faire pour leur trouver quelque chose, j’userai de tous les moyens nécessaires pour que ces minis projets puissent être actualisés.
Quotidien de Nouakchott : Le parti de Mourtodo (Dekalem) n’est pas toujours reconnu par l’Etat ?
Le pouvoir refuse de reconnaître le parti Dekalem, alors que son dossier se trouvedans les locaux du ministère de l’intérieur depuis 14 mois. Des partis qui ont déposés après Dekalem ont été reconnu par l’Etat ; nous ne connaissons pas les raisons pour lesquelles Dekalem n’est pas reconnu comme les autres partis. Le problème a été posé au Président Ould Abdel Aziz, lors du décès de Mourtodo. Il nous avait promis qu’une fois sur Nouakchott, qu’il ferait tout son possible pour qu’il soit reconnu.
Après son départ de Mbagne, on a été deux fois au ministère de l’intérieur pour reposer le problème, mais jusqu'à présent, on n’a pas eu une réponse positive.
Quotidien de Nouakchott : Quels messages lancerez-vous aux électeurs le jour du scrutin ?
C’est de leur dire que le fait d’organiser des élections municipales ne doit pas être un facteur de division entre nous. La mairie est une tâche très lourde. S’ils sont francs, les candidats qui se tiraillent pour reprendre le trône, doivent savoir qu’ils doivent le faire dans le respect. Il n’y a pas un fils du département plus valeureux que l’autre, qu’ils se respectent, car c’est une compétition et que le meilleur gagne.
Propos recueillis par Dialtabé
source:le quotidien de Nuakchott
« Il n’y a pas un fils du département plus valeureux qu’un autre… »
Représentant de la section Association Internationale du Pullar en Mauritanie, Abdoulaye samba Diop dit Kaya, frère de feu Mourtodo, est candidat aux élections municipales partielles de M’bagne.
Militant de l’APP depuis plus de trente ans, il a sillonné tous les villages du département depuis 20 ans et il ambitionne aujourd’hui d’apporter sa pierre à l’édifice pour son développement
Quotidien de Nouakchott : Pourquoi cette candidature ? Vous semblez marcher aujourd’hui sur les pas de votre frère, feu Mourtodo ?
Je n’ai jamais cherché à être candidat. Ma candidature a été proposée par l’APP. Je suis avec Messoud Ould Belkheir depuis plus de trente ans. Je suis avec un parti qui se bat tous les jours pour que tous les mauritaniens puissent accéder aux richesses du pays, parce que le pays est très riche, mais une poignée de gens seulement en profite.
Quotidien de Nouakchott : Pourtant vous semblez être un inconnu du grand public ?
Depuis plus de vingt ans, j’ai regagné le terroir pour des raisons que tout le monde connaît, d’abord mes parents sont très vieux, le grand frère (Mourtodo) était en Europe, alors il fallait que je regagne le village pour assister les parents. Depuis lors, je me bats comme tout le monde, je suis dans les travaux champêtres, avec les jeunes, partout où il est nécessaire d’apporter ma contribution.
Quotidien de Nouakchott : Quels sont les problèmes récurrents dont souffre le département de Mbagne ?
Les problèmes les plus importants sont d’abord liés à l’état civil. Parce que quelqu’un qui n’a pas d’état civil, ne peut pas se considérer comme citoyen. Tous les jours, les jeunes se présentent devant le bureau de recensement, on les enregistre, mais ils ne reçoivent jamais leurs dossiers.
Cette année à Mbagne il y a plus 1200 personnes inscrits au bureau de l’état civil, mais une soixante seulement a été acceptée, les autres ont été rejetées.
A Mbagne, la population est constituée essentiellement d’éleveurs, d’agriculteurs et de pêcheurs. En ce qui concerne l’agriculteur, les gens sont confrontés à d’énormes difficultés liées aux troupeaux qui envahissent les champs au moment de la récolte.
Quand les populations réclament une fourrière, les éleveurs essaient de les corrompre avec du bétail ou des sommes d’argent. Ainsi les champs sont toujours dévastés et jamais protégés ; des problèmes, à mon avis qu’il faudrait corriger.
Mbagne, capitale départementale est enclavée depuis l’indépendance, car le village n’est relié à la route de l’espoir que par un tronçon long de 15 km. Depuis 1968, l’année de la visite de Moctar Ould Daddah à Mbagne, les notables du village avaient demandé au Président de faire en sorte que ce tronçon soit goudronné, mais en vain.
En 2005, on a réactualisé le problème en demandant au Président Maaouya de faire tous les moyens possibles pour bitumer le tronçon. Il avait donné promesse en envoyant un entrepreneur qui a malheureusement traité un sous marché avec un autre entrepreneur. Il parait qu’on les avait remis 800 millions UM pour les frais du bitumage, mais ces derniers n’ont fait que remblayé la route.
Le département de Mbagne manque de projets orientés vers l’agriculteur et la pêche. Ce qui permettrait d’ailleurs aux jeunes des villages environnants de rester au terroir, car ces projets les empêcheront d’aller vadrouiller dans la capitale ou de risquer leur vie dans la mer.
Au niveau de la santé, Mbagne manque d’ambulances, de pharmacies, de médicaments et d’hôpital. Il y a qu’un seul centre médical qui remonte d’ailleurs à l’année 1923, alors que tout le département se repose sur ce centre médical qui ne compte qu’un infirmier d’état et son suppléant et d’un médecin novice qui manque encore d’expérience.
Coté éducation, c’est là où le bas blesse. On constate que les élèves de primaire qui devaient avoir une formation de base solide sont livrés à eux même. Les enseignants sont incompétents et jamais fixés au lieu de travail. Ils viennent tardivement après les ouvertures et les programmes qu’ils dispensent ne sont pas adaptés. Depuis que le programme a été changé, le niveau des élèves baisse. Ce problème, bien que national, n’est pas pris en compte par les autorités.
Quotidien de Nouakchott : Quels seront vos projets pour le département, une fois élu à la tête de la municipalité ?
Mon premier projet est que je me battrais de tous mes moyens possibles pour que la population départementale puisse accéder à l’état civil. Il faut qu’ils se sentent mauritaniens dans leurs pays. Ensuite il faut que tous nos champs soient sécurisés, car nous ne vivons que de l’agriculteur. J’essayerai de faire tous les moyens possibles pour créer des minis projets qui permettront aux jeunes de travailler. Il faut qu’ils aient du boulot dans le lieu ou ils habitent et je sais comment faire pour leur trouver quelque chose, j’userai de tous les moyens nécessaires pour que ces minis projets puissent être actualisés.
Quotidien de Nouakchott : Le parti de Mourtodo (Dekalem) n’est pas toujours reconnu par l’Etat ?
Le pouvoir refuse de reconnaître le parti Dekalem, alors que son dossier se trouvedans les locaux du ministère de l’intérieur depuis 14 mois. Des partis qui ont déposés après Dekalem ont été reconnu par l’Etat ; nous ne connaissons pas les raisons pour lesquelles Dekalem n’est pas reconnu comme les autres partis. Le problème a été posé au Président Ould Abdel Aziz, lors du décès de Mourtodo. Il nous avait promis qu’une fois sur Nouakchott, qu’il ferait tout son possible pour qu’il soit reconnu.
Après son départ de Mbagne, on a été deux fois au ministère de l’intérieur pour reposer le problème, mais jusqu'à présent, on n’a pas eu une réponse positive.
Quotidien de Nouakchott : Quels messages lancerez-vous aux électeurs le jour du scrutin ?
C’est de leur dire que le fait d’organiser des élections municipales ne doit pas être un facteur de division entre nous. La mairie est une tâche très lourde. S’ils sont francs, les candidats qui se tiraillent pour reprendre le trône, doivent savoir qu’ils doivent le faire dans le respect. Il n’y a pas un fils du département plus valeureux que l’autre, qu’ils se respectent, car c’est une compétition et que le meilleur gagne.
Propos recueillis par Dialtabé
source:le quotidien de Nuakchott