Sénégal : La course à la présidence est ouverte



Sénégal : La course à la présidence est ouverte
« Nous pensons, aujourd’hui, que le vent du changement est en train de souffler sur le Sénégal, et en 2012, tous nos efforts devront converger vers la victoire nationale ». Ainsi s’exprimait, sur les antennes de RFI, Me Aïssata Tall Sall, porte-parole du Parti socialiste sénégalais, à propos de la prochaine présidentielle. Une déclaration qui sonne comme un programme de campagne du Parti socialiste, membre de Benno Siggil Sénégaal (BSS), la coalition qui, lors des dernières élections locales, a remporté plusieurs mairies importantes, dont celle, très convoitée, de la capitale.


Après Tanor Dieng, premier secrétaire du Parti, et le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, Aïssata Tall Sall serait, sauf erreur, la troisième personnalité socialiste à dévoiler ses ambitions. En effet, dans un pays démocratique et résolument moderne, pourquoi le candidat de l’opposition ne serait-il pas une candidate, comme, avant elle, la socialiste française Ségolène Royal ? Maître Sall, qui ne s’est pas encore, loin s’en faut, portée officiellement candidate, ne manque ni de carrure ni de compétence pour porter haut le flambeau des transformations qu’elle appelle de tous ses voeux.

Il faut dire que, si d’aventure Aïssata Sall devait prétendre à l’investiture de l’opposition réunie au sein de la coalition Benno Siggil Senegaal, elle aurait fort à faire, rien que dans son propre parti : en effet, face à elle, il pourrait y avoir Ousmane Tanor Dieng, premier secrétaire et figure de proue du parti ; et la valeur montante du socialisme à la sénégalaise, Khalifa Ababacar Sall, le maire de la capitale, dont on dit qu’il pourrait faire de l’ombre à son aîné Tanor, tant sa victoire face à Karim Wade aux municipales de mars dernier a décuplé son assise populaire. Deux mastodontes politiques qui, sans l’ombre d’un doute, ont l’étoffe pour prétendre à la magistrature suprême du Sénégal face au candidat unique de la majorité, le président Abdoulaye Wade.

Et à l’heure où l’opposition et plus particulièrement le PS recense ses ténors, dans le camp du pouvoir, on semble être au rassemblement des forces, dispersées tantôt. Pas plus tard que la semaine dernière, le Parti démocratique sénégalais (PDS), avec à sa tête Abdoulaye Wade, a changé son fusil d’épaule, tirant les leçons de sa défaite aux élections locales de mars dernier et des dissensions qui avaient affaibli la maison libérale commune.

Et à la place du « Sopi », changement en wolof, on a préféré l’alliance « Sopi pour demain », histoire de faire bloc autour de la candidature du président sortant pour faire échec, par la même occasion, à « Benno », l’entente en wolof, si chère aux candidats de l’opposition.

L’union fait la force. Et le parti au pouvoir entend miser gros sur la carte de cette nouvelle alliance. Face à lui, l’opposition, forte de son succès local, se targue d’ambitions nationales, en oubliant un peu vite que sa seule force réside dans son unité et sa cohésion. Pourvu que Benno Siggil Senegaal ait suffisamment de force et d’entente pour atteindre 2012, la prochaine échéance, sans se fissurer. Peut-être alors désignera-t-elle un candidat unique pour briguer le fauteuil présidentiel.

H. Marie Ouédraogo

Source: L"observateur

Jeudi 26 Novembre 2009
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