Passif humanitaire ou passe-temps de certains



Depuis que le Président de la République Mohamed Cheikh El Ghazouani, le 26 Avril 2022, a reçu en audience les collectifs des victimes signataires de la Feuille de Route pour le règlement du passif humanitaire et qu’une Commission a été mise en place à cette fin, le pays – pourtant assez désertique – est devenu une brousse d’où sort toute… sorte de loups, certains montrant les crocs, d’autres affichant un sourire de crocodile et, beaucoup, dans un concert de clameur, vitupèrent, vocifèrent et ruent dans les brancards au risque d’incommoder la cité.

Tous ces loups, devenus très vite des alliés de circonstance, se jettent, dans ce qui s’apparente à une curée, non pas sur ceux dont la barbarie a valu à la Mauritanie l’ignominie du passif humanitaire, mais, curieusement, sur les victimes.

A coup de dents acérées et de langues « lapantes », ils se relaient – sans précaution de langage ni figure de style – sur ceux qui ont souffert de l’injustice, enduré la précarité et qui, aujourd’hui que l’Etat consent à panser les plaies, cherchent à trouver une solution à la pénible épine fichée sur le derme de l’unité nationale.

Cette horde de contempteurs, dont certains ne voient pas au-delà de leur nombril, ont une stratégie similaire : aboyer dans la direction de tous ceux qui estiment que les plaies nées des années de plomb doivent être pansées.

Ils ont un objectif commun : le statu quo. Pour les uns, le passif est un cadavre encombrant qu’il ne faut point exhumer et pour les autres, il s’agit d’une dépouille qu’il faut promener partout et ne jamais inhumer. Entre les deux, il existe une catégorie d’individus, raisonnant en termes d’épiciers, qui se voient pousser de l’urticaire à l’idée qu’une seule victime puisse percevoir un sou à titre de droits.

Hélas, pour ces gens, le passif humanitaire n’est point un problème à résoudre mais plutôt un passe-temps à combler ; d’où ces hurlements, ces caquètements, ces échanges de bornes fontaines, ces glapissements, ces couinements de castrats dont le but avoué est d’éloigner toute solution. Certains s’agitent par déformation professionnelle (ce sont des idéologues, des pantins), d’autres veulent inscrire sur le front des victimes les mentions : « déportés de père en fils », « rescapés de génération en génération »…

Dans ce monde des réseaux sociaux, où le buzz propulse les insignifiants au firmament du tic et du toc ; et où « les vues » forgent des « héros WhatsApp », l’espace public est pollué par des hurluberlus se proclamant « activistes » avec des insultes en « live » et le dénigrement à la bouche… Il n’y a pas de problème sans solution ; il n’y a que des problèmes mal posés.

De grâce, cherchons les solutions dans la sérénité des hommes sages et non dans le ton excessif des « prophètes autoproclamés » qui assènent des sentences de marmiton.

Il est temps que ceux qui raisonnent s’activent à la place des « géo-trouve-tout » qui veulent coûte que coûte, au détriment du vivre-ensemble, tenir le pompon.

Rachid LY

Source : Rachid Ly

Jeudi 18 Décembre 2025
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