Abdou Maham, religieux et homme d’affaires mauritanien



Abdou Maham, religieux et homme d’affaires mauritanien
L’un des rares Mauritaniens à détenir la double casquette de religieux et d’homme d’affaires se nomme Abdou Maham qui avait une influence absolue sur l’ancien président mauritanien Maaouya Ould Taya dont il est un cousin de sang.

Certains vont même jusqu’à dire qu’il était le marabout du président qui le conseille en affaires religieuses mais aussi en politique et autres domaines de la vie. C’est lui, dit on qui a offert sa nièce, Aicha, à Yaya pour l’épouser après le décès de sa première femme Sadia.

Une chose est certaine : cheikh Abdou, puisque c’est ainsi que ses partisans aiment l’appeler, possédait une large assise populaire ayant des ramifications dans tous le pays.

Officiellement, il était le président de l’Association des mosquées et mahadra (école coranique), une ONG bénéficiant de gros financements et travaillant à la promotion des activités religieuses telles que la construction et l’équipement de mosquées et de mahadra, la paie d’imams et de cheikh de mahadra, etc…

Cette activité lui a permis de construire un vaste réseau de relations utilisées à merveilles dans le drainage des appuis électoraux au régime du président Taya durant ses longues années de règne (1984 – 2005).

Il est fréquent de voir l’homme dans la mosquée Ibn Abbass, au premier rang, assis sur une "rocking chair", chaise orthopédique utilisée par les personnes souffrant de mal de dos ou ayant des problèmes à la colonne vertébrale.

Physiquement frêle et d’un certain âge (la soixante dizaine), Abdou Maham affiche généralement la discrétion, aussi bien en affaires qu’en politique.

Dans le domaine des affaires, son activité préférée réside dans l’importation de produits alimentaires qu’il ne trouve pas de mal à écouler en profitant, selon ses détracteurs, d’avantages fiscaux lui donnant un pouvoir certain de compétitivité ainsi que de faveurs sur le plan de la concession des marchés.

Il est également le premier importateur privé de médicaments dans le pays, sans compter sa fortune immobilière impressionnante dans la capitale Nouakchott.

Politiquement, cheikh Abdou était le meneur de l’aile modérée des islamistes mauritaniens, en d’autres termes ceux qui soutenaient son cousin Taya contre l’aile dure qui reprochait à celui-ci ses relations avec Israël et son alliance avec l’Occident en général.

Après le renversement de Taya, il a observé un profil bas avant de resurgir comme farouche opposant à son tombeur, Mohamed Ould Abdelaziz, à l’occasion de l’élection de juillet dernier.

Mais il ne disposait plus des armes d’antan, la plupart de ses « disciples » d’autrefois l’ayant déserté après l’éviction de l’ancien président Taya, de surcroît son cousin.

Aujourd’hui, le cheikh est accusé d’avoir bénéficié de « virements illicites » de la Banque centrale de Mauritanie vers des comptes personnels dans des banques privées entre 2001 et 2002 pendant la présidence de Taya.

Source : APA



Samedi 5 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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