
Le développement de l’Afrique passera nécessairement par l’utilisation de nos langues. C’est en tout cas l’avis des experts de l’Académie des langues (Acalan), une institution spécialisée de l’Union africaine créée en 2006, pour assurer la promotion des langues dites transfrontalières véhiculaires dont le Fulfulde. Des spécialistes venus des pays de la Cedeao et de la diaspora réfléchissent depuis hier, sur cette question, à Dakar.
Aucune nation au monde ne s’est développée avec la langue d’autrui. L’Afrique ne pourra pas faire exception à cette règle. Le développement du continent passera nécessairement par l’utilisation de nos langues, notamment celles dites transfrontalières qui constituent, à n’en pas douter, la voie royale pour l’intégration des peuples africains. C’est à cet exercice délicat que se livrent, depuis hier et ce pendant deux jours, les participants à l’atelier international de planification de Fulfulde (le Pulaar) qui se tient, en ce moment, à Dakar. Ces participants qui sont venus des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la diaspora, vont réfléchir, durant ces deux jours, sur le rôle que peut jouer le Fulfulde dans l’intégration des peuples de la sous-région. Ils procéderont, durant les travaux, à l’identification, à la planification et à l’analyse des activités prioritaires devant être mises en œuvre, dans les trois années à venir, par les Commissions des langues transfrontalières véhiculaires (Cltv). Ils devront en outre, réfléchir sur le rôle des communautés économiques régionales (Cer), des centres régionaux des langues (Crl) et des Organisations de la société civile, entre autres, dans le fonctionnement de ces Cltv.
Le Fulfulde a été choisi, à l’instar du Haoussa et du Mandinka, comme langue transfrontalière véhiculaire pour l’Afrique de l’Ouest. A vrai dire, l’espace pulaarophone dépasse largement la Cedeao. Il regroupe aujourd’hui une vingtaine de pays du continent. Il englobe, entre autres, le Sénégal, la Gambie, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Tchad, le Nigéria, le Cameroun, la République centrafricaine et le Soudan sans parler de la diaspora. Le Pulaar est parlé par près de 50 millions de personnes à travers le continent.
Le doute n’est plus permis aujourd’hui. L’Afrique doit accélérer le processus d’intégration si elle ne veut pas rester éternellement, à la traîne de l’humanité. Les langues transfrontalières constituent, de ce point de vue, un raccourci pour y parvenir. Car, comme l’avait si bien dit, un jour, l’ancien président malien, Alpha Oumar Konaté, ‘on ne peut prétendre au développement et à l’intégration du continent sans la prise en charge des langues africaines’. C’est aussi le sentiment du Professeur Sozinho Francisco Matsinhe, Secrétaire exécutif de l’Académie africaine des langues (Acalan). ‘Etant donné le rôle que joue la langue dans le développement et l’intégration, il a été recommandé d’organiser conjointement avec les communautés économiques régionales, dans chaque région d’Afrique, un atelier opérationnel afin de lancer les premières commissions de langues transfrontalières véhiculaires (….)’, a-t-il déclaré, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier. Il s’est dit convaincu que le développement de l’Afrique passera nécessairement par la promotion et la valorisation de nos langues.
Le directeur de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales, El Hadj Meissa Diop, abonde également dans le même sens. ‘Le salut de l’Afrique, dit-il, se trouve dans l’intégration par les langues. Nous n’avons jamais vu un pays ou un peuple qui s’est développé avec la langue d’autrui’. Selon lui, la promotion des langues nationales est déjà une réalité au Sénégal. Il fait ainsi allusion à l’utilisation, depuis quelques années, du Wolof, du Pulaar et du Serère à l’Assemblée nationale où certains députés préfèrent s’exprimer dans leur langue maternelle à la place du Français. Mais, il reste encore beaucoup à faire pour que nos langues aient véritablement droit de cité dans les lieux de travail, notamment au niveau de l’Administration.
La rencontre de Dakar est organisée par l’Académie sénégalaise des langues et la commission fulfulde en collaboration avec l’Académie africaine des langues (Acalan) qui est une institution spécialisée de l’Union africaine. Elle a été créée en 2006 lors du Sommet des chefs d’Etat et des gouvernements à Khartoum, au Soudan. Elle a pour vocation de promouvoir et valoriser les langues africaines notamment celles dites transfrontalières véhiculaires comme le Pulaar, le Haoussa et le Mandinka. L’objectif étant de faire de celles-ci des langues de travail tout en facilitant leur usage en Afrique. Ce qui pourrait ainsi contribuer au renforcement des échanges culturels et sociaux économiques entre les pays du continent.
Douze langues sur 41 ont été choisies pour faciliter l’intégration africaine
A noter que sur les 41 langues transfrontalières véhiculaires identifiées par l’Acalan, 12 ont été choisies pour la mise en place des Cltv. Il s’agit notamment de l’Arabe standard moderne et le Berbère pour l’Afrique du Nord ; le Haoussa, le Mandinka et le Fulfulde pour l’Afrique de l’ouest ; le Kiswahili, le Somali et le Madagasy pour l’Afrique orientale ; le Chichewa/chinyanja et le Setswana pour l’Afrique australe et enfin le Lingala et le Beti-fang pour l’Afrique centrale.
Mamadou Aliou DIALLO
Source: http://www.walf.sn
Aucune nation au monde ne s’est développée avec la langue d’autrui. L’Afrique ne pourra pas faire exception à cette règle. Le développement du continent passera nécessairement par l’utilisation de nos langues, notamment celles dites transfrontalières qui constituent, à n’en pas douter, la voie royale pour l’intégration des peuples africains. C’est à cet exercice délicat que se livrent, depuis hier et ce pendant deux jours, les participants à l’atelier international de planification de Fulfulde (le Pulaar) qui se tient, en ce moment, à Dakar. Ces participants qui sont venus des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la diaspora, vont réfléchir, durant ces deux jours, sur le rôle que peut jouer le Fulfulde dans l’intégration des peuples de la sous-région. Ils procéderont, durant les travaux, à l’identification, à la planification et à l’analyse des activités prioritaires devant être mises en œuvre, dans les trois années à venir, par les Commissions des langues transfrontalières véhiculaires (Cltv). Ils devront en outre, réfléchir sur le rôle des communautés économiques régionales (Cer), des centres régionaux des langues (Crl) et des Organisations de la société civile, entre autres, dans le fonctionnement de ces Cltv.
Le Fulfulde a été choisi, à l’instar du Haoussa et du Mandinka, comme langue transfrontalière véhiculaire pour l’Afrique de l’Ouest. A vrai dire, l’espace pulaarophone dépasse largement la Cedeao. Il regroupe aujourd’hui une vingtaine de pays du continent. Il englobe, entre autres, le Sénégal, la Gambie, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Tchad, le Nigéria, le Cameroun, la République centrafricaine et le Soudan sans parler de la diaspora. Le Pulaar est parlé par près de 50 millions de personnes à travers le continent.
Le doute n’est plus permis aujourd’hui. L’Afrique doit accélérer le processus d’intégration si elle ne veut pas rester éternellement, à la traîne de l’humanité. Les langues transfrontalières constituent, de ce point de vue, un raccourci pour y parvenir. Car, comme l’avait si bien dit, un jour, l’ancien président malien, Alpha Oumar Konaté, ‘on ne peut prétendre au développement et à l’intégration du continent sans la prise en charge des langues africaines’. C’est aussi le sentiment du Professeur Sozinho Francisco Matsinhe, Secrétaire exécutif de l’Académie africaine des langues (Acalan). ‘Etant donné le rôle que joue la langue dans le développement et l’intégration, il a été recommandé d’organiser conjointement avec les communautés économiques régionales, dans chaque région d’Afrique, un atelier opérationnel afin de lancer les premières commissions de langues transfrontalières véhiculaires (….)’, a-t-il déclaré, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier. Il s’est dit convaincu que le développement de l’Afrique passera nécessairement par la promotion et la valorisation de nos langues.
Le directeur de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales, El Hadj Meissa Diop, abonde également dans le même sens. ‘Le salut de l’Afrique, dit-il, se trouve dans l’intégration par les langues. Nous n’avons jamais vu un pays ou un peuple qui s’est développé avec la langue d’autrui’. Selon lui, la promotion des langues nationales est déjà une réalité au Sénégal. Il fait ainsi allusion à l’utilisation, depuis quelques années, du Wolof, du Pulaar et du Serère à l’Assemblée nationale où certains députés préfèrent s’exprimer dans leur langue maternelle à la place du Français. Mais, il reste encore beaucoup à faire pour que nos langues aient véritablement droit de cité dans les lieux de travail, notamment au niveau de l’Administration.
La rencontre de Dakar est organisée par l’Académie sénégalaise des langues et la commission fulfulde en collaboration avec l’Académie africaine des langues (Acalan) qui est une institution spécialisée de l’Union africaine. Elle a été créée en 2006 lors du Sommet des chefs d’Etat et des gouvernements à Khartoum, au Soudan. Elle a pour vocation de promouvoir et valoriser les langues africaines notamment celles dites transfrontalières véhiculaires comme le Pulaar, le Haoussa et le Mandinka. L’objectif étant de faire de celles-ci des langues de travail tout en facilitant leur usage en Afrique. Ce qui pourrait ainsi contribuer au renforcement des échanges culturels et sociaux économiques entre les pays du continent.
Douze langues sur 41 ont été choisies pour faciliter l’intégration africaine
A noter que sur les 41 langues transfrontalières véhiculaires identifiées par l’Acalan, 12 ont été choisies pour la mise en place des Cltv. Il s’agit notamment de l’Arabe standard moderne et le Berbère pour l’Afrique du Nord ; le Haoussa, le Mandinka et le Fulfulde pour l’Afrique de l’ouest ; le Kiswahili, le Somali et le Madagasy pour l’Afrique orientale ; le Chichewa/chinyanja et le Setswana pour l’Afrique australe et enfin le Lingala et le Beti-fang pour l’Afrique centrale.
Mamadou Aliou DIALLO
Source: http://www.walf.sn