Relations mauritano-algérienne:Qu’est ce qui ne va pas?



Relations mauritano-algérienne:Qu’est ce qui ne va pas?
La publication dans la presse électronique, samedi dernier, d’un article signé par le ministre de la Santé, Cheikh Ould Horma, et mettant en cause l’Algérie, suivi, le jour suivant, d’un autre article paru dans le journal algérien Echourough (proche du gouvernement à Alger) mettant lui aussi en cause l’engagement de notre pays dans la lutte contre AQMI…, tout cela provoque toutes les interrogations par rapport à l’état des relations entre les deux pays maghrébins. S’agit-il d’une guerre par instruments interposés ou s’agit-il tout simplement d’une polémique qui n’engage que ses auteurs ? Difficile de trancher cette question qui suscite trop de commentaires…
Les relations entre la Mauritanie et ses voisins maghrébins du Nord, l’Algérie et le Maroc, ont toujours été sensibles et complexes. Chacun des deux Etats suivant ses rapports avec Nouakchott en fonction de sa proximité avec l’autre voisin et de sa position par rapport au conflit du Sahara Occidental. Tout dernièrement, la guerre contre AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique) est devenue un autre axe sur lequel on peut juger, particulièrement, les relations entre Alger et Nouakchott. La récente bataille au nord Mali entre l’armée nationale et une branche des Jihadistes d’AQMI a été une nouvelle occasion pour tester les relations mauritano-algérienne. Les nouvelles du front propagées par la presse algérienne ou par la presse internationale sur la base de témoignages d’experts ou de sources militaires algériennes qui ‘’grossissaient’’ les pertes mauritaniennes n’avaient pas du tout plu à certains soutiens du pouvoir à Nouakchott. Certes, aucune source officielle mauritanienne n’a évoqué publiquement une quelconque appréciation de la position du frère et voisin algérien. Tout comme la partie algérienne n’a pas senti la nécessité de lever le petit doigt pour affirmer ou démentir ces accusations. Avec le temps, on croyait que cet état d’esprit aller disparaitre, sans vraiment faire de dégâts. Fausse impression !
Samedi dernier, ministre de la Santé, Cheikh Ould Horma, a créé la surprise en publiant sur l’un des sites électroniques de la place un article dans lequel il s’en prend à l’Algérie sans citer son nom. Il s’est suffi de parler d’un Etat voisin dont la ‘’presse s’est transformée en porte-parole des terroristes’’. Il va plus loin que cela en accusant ce voisin de ‘’voler les victoires de la Mauritanie, exagérer les pertes de son armée et chercher à se moquer d’elle’’. En plus de ces accusation, le ministre se demande que cherche la presse algérienne ‘’en bombardant la région pour aider les groupes terroristes pour des objectifs sombres que Dieu seul connait…’’.
La réaction algérienne ne s’est pas fait attendre. Elle est arrivée à travers le journal Chourough, très proche du gouvernement algérien. Le lendemain, dimanche, Chourough s’est attaqué sévèrement au ministre, mais elle l’avait largement dépassé en dénigrant le gouvernement et ses prises de position. D’entrée de jeu, le journal estime que les propos du ministre étaient ‘’ridicules et cherchaient à détourner l’opinion des révélations faites par les français qui accusent les mauritaniens d’aider les preneurs d’otages’’. Il enfonce le clou en écrivant que le ministre ‘’qui appartient au parti au pouvoir, au lieu de répondre aux français qui ont déclaré que l’armement et les voitures exposés dans la vidéo des terroristes appartiennent à la Mauritanie, a voulu allumer une guerre dans région en se demandant pourquoi Kadhafi n’a pas été autorisé à construire des puits et des hôpitaux pour les Azaouadis’’. Pour conclure, le journal algérien dit que ‘’les attaques des officiels mauritaniens contre l’Algérie, durant les derniers jours, étaient dangereux et irresponsables.

Guerre par procuration ?

Quelque soit la violence des attaques et contre attaques des unes et des autres, il est pourtant difficile de conclure à une détérioration des relations entre Alger et Nouakchott. Certes, la situation est troublante, mais l’on ne peut pas quand même pour autant ignorer les propos d’un membre du gouvernement mauritanien, quelque soit sa casquette, à l’égard d’un pays ‘’frère’’ de surcroit l’Algérie. Soit, le gouvernement mauritanien démentit ces propos et sanctionne l’intéressé ; soit il se tait et son silence ne pourra qu’être interprété comme étant une manière de bénir les déclarations de Ould Horma. Mais là aussi, on n’a pas vu une réaction officielle des algériens d’habitude très nerveux pour ne rien laisser passer…
En même temps, on a vu le président dépêchait son chef d’état major assister aux réunions de Tamanrasset entre les chefs des armées de quatre pays de la région. Une nouvelle manière même, pour certains, de reconnaitre un certain leadership de l’Algérie dans la région. Ce pays est hostile à toute intervention étrangère dans la zone. Ce qu’avait fait la Mauritanie en s’alliant avec la France pour attaquer une position d’AQMI. Alors, qui a rejoint l’autre ? Est-ce que se sont les mauritaniens qui sont revenus sur la position algérienne ou est-ce c’est Alger qui a changé de position ?

Mohamed Mahmoud Targui

Source: http://www.rmibiladi.com

Mardi 5 Octobre 2010
Boolumbal Boolumbal
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