De fortes pluies se sont abattues sur Nouakchott dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 septembre 2010. Les dégâts matériels sont importants surtout dans les quartiers périphériques.
Artères inondées, embouteillages constants, quartiers noyés, pannes d’électricité intempestives, la capitale essuie ces pluies torrentielles tant bien que mal et l’hivernage n’est pas terminée, la météo prévoit encore des orages jusqu’au mois d’octobre. Depuis toujours, l'hivernage à Nouakchott rime avec inondations. Les quartiers construits, souvent irrégulièrement depuis plusieurs années, sont sous les eaux.
Le pagne relevé jusqu'aux genoux, Vervoura se fraye un chemin dans l'eau verdâtre qui a envahit la cour de sa maison pour accéder à sa chambre. Cette année encore, la pluie a englouti une bonne partie de sa maison. Mère de six enfants et épouse d'un handicapé, cette résidente du quartier El Mina, raconte son quotidien difficile de sinistrée. "Je me lève chaque fois qu'il pleut pour évacuer l'eau jusqu'à ce que la pluie s'arrête. Je n'ose pas dormir quand il pleut par peur d'être envahie par l'eau. Mon époux est un handicapé et j'ai des jeunes enfants", déclare Vervoura. Pour aller faire ses courses, elle enferme ses gamins dans sa chambre pour, dit-elle, "éviter qu'ils ne se noient" dans sa cour inondée. "On superpose des briques jusqu'à une certaine hauteur pour pouvoir faire la cuisine et pour accéder à nos chambres", confie-t- elle. A une centaine de mètres de sa maison, l'école primaire du quartier flotte dans l'eau. "L'école est inondée chaque année et la situation s'aggrave d' année en année. Nous avons beaucoup d'élèves dans cette école qui ne compte pas beaucoup de classe.
Dans cette école, nous explique son voisin, président de l’association des parents d’élèves, les enseignants instaurent un système de rotation pour pouvoir satisfaire tous les élèves. "C'est une école qui roule à 100% parce qu'il n'y a pas assez de classe et on ne peut pas laisser les enfants dans la rue. Il y a une équipe d'élève qui travaille le matin, d'autres montent le soir. C’est le système de rotation que nous avons mis en place", indique t-il. Au milieu des ruelles défoncées par les eaux, plusieurs résidents du quartier nettoient leurs meubles abîmés par la pluie. Là, une vaste étendue d'eau, un véritable lac, s’est emparée de l’artère du garage Arafat. Tout autour traînent des tas d'immondices auprès de maisons inondées, abandonnés par leurs propriétaires. Plus loin, Aliou Sall, habitant un autre quartier d’El Mina, explique les difficiles conditions de vie. "Dans ce quartier, tout fonctionne au ralenti à cause des inondations. L'eau a envahi nos maisons, nos écoles et a rendu nos routes impraticables. On ne peut plus rien faire correctement ici à cause de l'eau. Nous abandonnons nos maisons le jour à cause des odeurs nauséabondes". Ici, même la mosquée est envahie par les eaux."C'est au début du mois de Ramadan que la mosquée a été inondée. Nous avons tout essayé mais on n'a pas pu évacuer l'eau. Alors on a décidé d'abandonner la mosquée jusque après l'hivernage", se dé sole l'imam. Entre eau verdâtre et nauséabonde, tas d'immondices, les habitants du quartier sont exposés à plusieurs sortes de maladies. Au centre de santé d’El Mina, dont l’entrée est submergée d’eau, une infirmière note beaucoup de cas de paludisme et de maladie dermique. "Actuellement la pathologie dominante c'est le paludisme à cause des inondations. Il y a aussi les maladies dermiques parce que les enfants jouent à côtés des flaques d'eau. Nous avons déjà enregistré plusieurs malades et la plupart ont le paludisme", indique-t-il.
De son côté, le gouvernement dépassé par l’ampleur de la situation et des urgences, se veut rassurant pour promettre de trouver rapidement des solutions. En attendant, les inondations continuent de causer d'énormes dégâts.
Moussa Diop
Source: http://amadel.vox.com
Artères inondées, embouteillages constants, quartiers noyés, pannes d’électricité intempestives, la capitale essuie ces pluies torrentielles tant bien que mal et l’hivernage n’est pas terminée, la météo prévoit encore des orages jusqu’au mois d’octobre. Depuis toujours, l'hivernage à Nouakchott rime avec inondations. Les quartiers construits, souvent irrégulièrement depuis plusieurs années, sont sous les eaux.
Le pagne relevé jusqu'aux genoux, Vervoura se fraye un chemin dans l'eau verdâtre qui a envahit la cour de sa maison pour accéder à sa chambre. Cette année encore, la pluie a englouti une bonne partie de sa maison. Mère de six enfants et épouse d'un handicapé, cette résidente du quartier El Mina, raconte son quotidien difficile de sinistrée. "Je me lève chaque fois qu'il pleut pour évacuer l'eau jusqu'à ce que la pluie s'arrête. Je n'ose pas dormir quand il pleut par peur d'être envahie par l'eau. Mon époux est un handicapé et j'ai des jeunes enfants", déclare Vervoura. Pour aller faire ses courses, elle enferme ses gamins dans sa chambre pour, dit-elle, "éviter qu'ils ne se noient" dans sa cour inondée. "On superpose des briques jusqu'à une certaine hauteur pour pouvoir faire la cuisine et pour accéder à nos chambres", confie-t- elle. A une centaine de mètres de sa maison, l'école primaire du quartier flotte dans l'eau. "L'école est inondée chaque année et la situation s'aggrave d' année en année. Nous avons beaucoup d'élèves dans cette école qui ne compte pas beaucoup de classe.
Dans cette école, nous explique son voisin, président de l’association des parents d’élèves, les enseignants instaurent un système de rotation pour pouvoir satisfaire tous les élèves. "C'est une école qui roule à 100% parce qu'il n'y a pas assez de classe et on ne peut pas laisser les enfants dans la rue. Il y a une équipe d'élève qui travaille le matin, d'autres montent le soir. C’est le système de rotation que nous avons mis en place", indique t-il. Au milieu des ruelles défoncées par les eaux, plusieurs résidents du quartier nettoient leurs meubles abîmés par la pluie. Là, une vaste étendue d'eau, un véritable lac, s’est emparée de l’artère du garage Arafat. Tout autour traînent des tas d'immondices auprès de maisons inondées, abandonnés par leurs propriétaires. Plus loin, Aliou Sall, habitant un autre quartier d’El Mina, explique les difficiles conditions de vie. "Dans ce quartier, tout fonctionne au ralenti à cause des inondations. L'eau a envahi nos maisons, nos écoles et a rendu nos routes impraticables. On ne peut plus rien faire correctement ici à cause de l'eau. Nous abandonnons nos maisons le jour à cause des odeurs nauséabondes". Ici, même la mosquée est envahie par les eaux."C'est au début du mois de Ramadan que la mosquée a été inondée. Nous avons tout essayé mais on n'a pas pu évacuer l'eau. Alors on a décidé d'abandonner la mosquée jusque après l'hivernage", se dé sole l'imam. Entre eau verdâtre et nauséabonde, tas d'immondices, les habitants du quartier sont exposés à plusieurs sortes de maladies. Au centre de santé d’El Mina, dont l’entrée est submergée d’eau, une infirmière note beaucoup de cas de paludisme et de maladie dermique. "Actuellement la pathologie dominante c'est le paludisme à cause des inondations. Il y a aussi les maladies dermiques parce que les enfants jouent à côtés des flaques d'eau. Nous avons déjà enregistré plusieurs malades et la plupart ont le paludisme", indique-t-il.
De son côté, le gouvernement dépassé par l’ampleur de la situation et des urgences, se veut rassurant pour promettre de trouver rapidement des solutions. En attendant, les inondations continuent de causer d'énormes dégâts.
Moussa Diop
Source: http://amadel.vox.com
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