Mauritanie/ Des pauvres opprimés dans leurs plus derniers retranchements : Où est donc celui qui se prévale d’en être le président ? (Reportage photos)



Mauritanie/ Des pauvres opprimés dans leurs plus derniers retranchements : Où est donc celui qui se prévale d’en être le président ? (Reportage photos)
N’est pas n’importe qui, peut prétendre dans notre monde sauvage et inhumain d’aujourd’hui être bienfaiteur, généreux, à fortiori soutien ou président des pauvres ; à moins qu’il ne s’agisse de quelques cupides politiques soucieux de puiser chez ce grand réservoir des voix pour être élu, dés lors où l’on est convaincu que cette population de démunies et de nécessiteux peut plébisciter l’homme qui pour elle incarne la fin de ses désespoirs.

C’est ce que les centaines de milliers de citoyens mauritaniens ont vu le 18 juillet 2009 chez Mohamed Ould Abdel Aziz, qui venu à leur rencontre dans les bidonvilles, dans les adwabas, gazras et villages s’était proclamé le sauveur des pauvres des régimes de la gabegie et de l’exclusion.

Mais malheureusement, après une année de la gestion du pays, Ould Abdel Aziz qui fait de son mieux pour incarner cette image du président des pauvres, n’arrive pas à matérialiser cet objectif, qui selon des analystes rodés à la longévité des systèmes politiques estiment que ce sont les masses de moufsidines qui se dressent avec toutes leurs forces contre la réalisation d’un tel but.


Pour donner un portrait frappant de cette interprétation contradictoire du concept du « président des pauvres », rendons nous au marché des poissons ou des fourneaux comme disent certains, qui se trouve à la limite des jardins séparant Sebkha du reste de la capitale.


Un visage hideux, traduisant l’anarchie véritable de la violence et de la répression administrative s’est traduit ce mardi 17 août sous nos yeux, avec cette opération d’évacuation menée conjointement par des éléments de la gendarmerie, de la garde et des agents de la Communauté Urbaine de Nouakchott, qui se sont abattues avec leur bulldozer sur les maigres étales de légumes ou de poissons des pauvres vendeurs des lieux.

Des vendeurs qui sont tous originaires des communautés harratines et négromauritaniennes, puisant régulièrement à la sueur de leurs fronts, grâce à des petits métiers informels, leur source de vie, loin des tracasseries politiques et du triste sort de la main tendue.


Des évacuations dont les soins ont été bizarrement confiées à un bulldozer que des témoins ont confirmé la similitude à celui qui a démoli les maisons des pauvres à Kiffa où l’anecdote populaire convient qu’il n’y a dans cette ville de l’intérieur du pays que « Rajlein », littéralement « deux puissants », dont « Samba Talli » (bulldozer) et Ould Boilil, avec la précision que c’est bien le dernier qui donne les ordres de ratissage au premier.

Ces évacuations opérées en ce contexte politique de soutien des pauvres ont-elles d’autres buts que de priver des pauvres de leur moyen de survie ? Pas forcément, à moins que ne servent d’autres desseins dissimilés que seuls les spéculateurs de l’affairisme mauritanien sans frontières peuvent sentir à des milliers de là.


Toujours est-il qu’à la première interprétation de ce portrait choquant, humiliant et désolant, le président des pauvres, censé les défendre là où ils sont, n’est pas au courant de ce qui se passe à moins d’un km du palais présidentiel.

C’est la seule option qu’on peut avancer, car un président qui répète jour après jour sa détermination de mettre fin aux souffrances des nécessiteux, d’écarter les prévaricateurs, ne peut rester indifférent devant un tableau aussi bouleversant que celui de bulldozers marchant sur des étales de femmes et hommes en guenilles, venues de Riyadh, de Dar Naim et d’ailleurs pour écouler des petites marchandises et s’approvisionner avant de rentrer à la maison.


Ce triste constat pousse certains commentateurs à appeler Ould Abdel Aziz dont le mandat présidentiel prend de la vitesse à changer catégoriquement d’orientation politique et d’axer son projet de société sur les pauvres « rien que les pauvres ».


Cette option permettra à Ould Abdel Aziz de s’attaquer immédiatement à ce grand mal, de le voir à la mosquée marocaine, au marché de Sebkha, dans les hôpitaux et du coup entreprendre immédiatement les réformes qui s’imposent.

Les autres objectifs politiques non liés à la pauvreté demandent d’habitude des mandats plus longs et sont donc moins réalisables que ceux afférant à la pauvreté galopante et généralisée dont le second visage vient d’apparaître avec les inondations qui ont détruit des dizaines de barrages dans le centre du pays.


Pour réaliser cet ambitieux projet de société, le président des pauvres, qui n’a pas encore prouvé le mérite de cette appellation, qui doit être conférée par la nature de l’action populiste proprement dit qu’adjugée sans précédent, doit impérativement gouverner avec des hommes probes et intègres.

La guerre commencée avec les moufcidines semble ne pas avoir mis à cette « fourmilière » de budgétivores qui se sont précipités dans ses bras au lendemain de son investiture et qui ne feront que ternir son image et fausser la crédibilité interne de son entourage, surtout en s’attaquant aux démunis dans leurs plus derniers retranchements.

Il doit donc se méfier de ces anciens prévaricateurs à la quête d’une virginité politique, mais qui ne sont mus au fond que par des intérêts égocentriques. Certes en initiant le dialogue politique avec ses opposants, le pouvoir réalise un exploit politique qui permet au pays de transcender l’impasse politique, mais, le fait de garder les mêmes pions, de ne pas faire une chasse à la sorcière aux caciques du système qui l’avaient mis à genoux, ne garantit pas au finish l’avènement d’une justice sociale qui demeure jusque ce jour le noyau dur de tous les problèmes de ce pays.

Le dialogue suppose aussi l’ouverture à tous, aux opposants qui ont toujours prouvés dans leur lutte une inclinaison à jouer les redresseurs de tort de la République bananière, à l’intérieur et à l’extérieur, pour que ces forces vives consolident davantage les chances de la cohésion et de l’unité nationale.
Ahmed Ould Bettar

Source: [http://www.foexgood.com/2010/08/mauritanie-des-pauvres-opprimes-dans.html

Mauritanie/ Des pauvres opprimés dans leurs plus derniers retranchements : Où est donc celui qui se prévale d’en être le président ? (Reportage photos)

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Mardi 17 Août 2010
Boolumbal Boolumbal
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