Le BR de la discorde ou une histoire de levain



Le BR de la discorde ou une histoire de levain
Lors d'une rencontre avec ses proches, le Général Mohamed Ould Ghazouani, Chef d’Etat-major de l’Armée nationale évoque le gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf dont il critique sévèrement le rendement.

L'un des convives lui fait remarquer que, selon les proches du Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, ce gouvernement n'est que "la première fournée" (El hargé lewleu, en hassaniya), allusion à la rumeur d’un remaniement imminent.

Ce à quoi Ould ghazouani réplique : "ils savent certainement de quoi ils parlent. Les boulangers, c'est eux".

Personne n'aurait relevé le propos assez explicite : la tribu de Ould Abdel Aziz est réputée avoir la mainmise sur la plupart des boulangeries du pays et la mécanique automobile.

Le mot d’esprit, vrai ou faux, parvient aux oreilles du Général Mohamed Ould Hadi, Directeur général de la sûreté nationale (DGSN). Trop content d'écorner l'image de son ennemi Ould Ghazouani, il s'empresse d’envoyer un rapport à Ould Abdel Aziz.

La réaction du Président n'a pas tardé. Il profite d'une réunion avec le haut commandement militaire pour tancer son "ami" Ould Ghazouani.

Dès le début de l’échange, Ould Abdel Aziz critique la gestion par Ould Ghazouani et lui reproche, surtout, de ne pas avoir suffisamment œuvré, afin d'empêcher la candidature de l'ancien Chef de l'Etat Ely Ould Mohamed Vall à la magistrature suprême.

Il ajoutera, à l'intention de Ould Ghazouani : "J'avais demandé que l'Etat-major envoie, au Conseil constitutionnel, un dossier complet, preuves juridiques à l'appui, sur l’inéligibilité de Ely. Au lieu de ça, tu t'es contenté d'écrire une lettre sans intérêt que, d'ailleurs, tu t'es empressé de démentir en t'excusant auprès d'Ely".

S'adressant à l'assistance : "Certains, parmi vous, pensent que je m'enferme dans la Présidence et que je ne me tien pas au courant. Qu'ils se détrompent, je suis au courant du moindre détail relatif à la gestion des affaires du pays".

Ensuite, il fixe son regard sur Ould Ghazouani : "Cela fait un moment que j'aimerais évoquer ce dossier avec toi mais je n'en ai jamais eu l'occasion". Le Général morigéné garde son sang-froid et le silence.

Puis, il se lève, brusquement, et met ainsi un terme à la réunion. Quand il quitte la salle, l’on apercevait, sur ses talons, un Ould Hadi, qui avait manifestement du mal à cacher un sourire de triomphe sous son abondante moustache.



Source: Tadadoumy

Lundi 5 Octobre 2009
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