«Nous ne sommes pas mandatés pour aller régler les problèmes de français en territoire malien»
Ladji Traoré est le secrétaire général de l’Alliance populaire progressiste. Il s’exprime sur la récente incursion de l’armée mauritanienne en territoire malien et sur l’accord cadre de Dakar. Biladi : En dénonçant la récente incursion de l’armée mauritanienne en territoire malien, n’avez-vous pas le sentiment d’en faire trop, d’autant plus qu’à cette date Bamako n’a formulé aucun reproche vis-à-vis de Nouakchott ?
Ladji Traoré (L.A) : Absolument pas. Nous savons qu’il y a eu récemment des accords entre la Mauritanie, le Mali et l’Algérie relatifs questions sécuritaires dont le contenu n’a pas été révélé. Mais il est exclu à priori qu’il puisse avoir des accords qui prévoient l’incursion des troupes mauritaniennes en terre malienne, encadrées par des officiers français donnant à nos soldats l’image des goumiers de temps modernes. D’où la grande polémique à laquelle nous assistons aujourd’hui entre officiels mauritaniens et français.
Biladi : Vous exigez le maintien de nos forces armées dans leur mission sacrée de défense de l’intégrité territoriale et de la sécurité des populations. Mais libérer l’otage Michel Germaneau n’est-ce pas éviter le versement d’une rançon avec laquelle l’Aqmi compte financer son «djihad» et par ricochet défendre l’intégrité territoriale et de la sécurité des populations?
L.T : Nous ne sommes pas mandatés pour aller régler les problèmes de français en territoire malien. Le rôle de nos troupes est de préserver l’intégrité et la sécurité des populations civiles y compris les étrangers vivant dans notre pays ?
Biladi : A l’image des partis politiques composant la Coordination de l’opposition démocratique, l’alliance populaire progressiste (A.P.P) insiste aujourd’hui sur l’application de l’accord de Dakar. En quoi cette application est-elle salutaire pour la Mauritanie ?
L.T: Les dispositions de l’accord de Dakar était d’amèner les mauritaniens à un consensus pour éviter le pire c‘est-à-dire la violence. Mais comme le dit un homme politique contemporain le tout n’est pas les élections. Pour gérer un pays il faut prendre en charge l’ensemble des problèmes de la société. Les dispositions de l’accord de Dakar prévoyaient à cet effet la poursuite d’un dialogue inclusif pour régler les problèmes qui ne pouvaient pas l’être uniquement par des élections. Et parmi ces problèmes il y a l’enracinement des institutions démocratiques dans notre pays, le dépassement du cycle des coups d’État répétitifs.
Il convient de définir la place et le rôle de l’armée dans un véritable État démocratique et de Droit. Or comme tout le monde le sait le HCE reste en réalité le véritable pouvoir qui règle les destinées de ce pays. Autrement dit au fond, comme notamment dans les pays arabes, vous pouvez avoir des institutions « démocratiques » et électives de façade alors que la réalité du pouvoir reste aux mains d’une institution militaire ou d’un groupe d’officiers. Il reste à régler les questions liées à l’unité nationale telles que le passif humanitaire, le retour et la réinsertion sociale des déportés, le règlement des rapports de cohabitation entre les différentes communautés, l’abolition de l’esclavage, la révision du système éducatif et de l’institution de santé publique. Une révision du cadre électoral et institutions électorales telles que la CENI, le découpage électoral est nécessaire. Une solution de ces problèmes serait le plus grand apport que porterait la classe politique mauritanienne au peuple.
Propos recueillis par Samba Camara
Source: Biladi
Ladji Traoré est le secrétaire général de l’Alliance populaire progressiste. Il s’exprime sur la récente incursion de l’armée mauritanienne en territoire malien et sur l’accord cadre de Dakar. Biladi : En dénonçant la récente incursion de l’armée mauritanienne en territoire malien, n’avez-vous pas le sentiment d’en faire trop, d’autant plus qu’à cette date Bamako n’a formulé aucun reproche vis-à-vis de Nouakchott ?
Ladji Traoré (L.A) : Absolument pas. Nous savons qu’il y a eu récemment des accords entre la Mauritanie, le Mali et l’Algérie relatifs questions sécuritaires dont le contenu n’a pas été révélé. Mais il est exclu à priori qu’il puisse avoir des accords qui prévoient l’incursion des troupes mauritaniennes en terre malienne, encadrées par des officiers français donnant à nos soldats l’image des goumiers de temps modernes. D’où la grande polémique à laquelle nous assistons aujourd’hui entre officiels mauritaniens et français.
Biladi : Vous exigez le maintien de nos forces armées dans leur mission sacrée de défense de l’intégrité territoriale et de la sécurité des populations. Mais libérer l’otage Michel Germaneau n’est-ce pas éviter le versement d’une rançon avec laquelle l’Aqmi compte financer son «djihad» et par ricochet défendre l’intégrité territoriale et de la sécurité des populations?
L.T : Nous ne sommes pas mandatés pour aller régler les problèmes de français en territoire malien. Le rôle de nos troupes est de préserver l’intégrité et la sécurité des populations civiles y compris les étrangers vivant dans notre pays ?
Biladi : A l’image des partis politiques composant la Coordination de l’opposition démocratique, l’alliance populaire progressiste (A.P.P) insiste aujourd’hui sur l’application de l’accord de Dakar. En quoi cette application est-elle salutaire pour la Mauritanie ?
L.T: Les dispositions de l’accord de Dakar était d’amèner les mauritaniens à un consensus pour éviter le pire c‘est-à-dire la violence. Mais comme le dit un homme politique contemporain le tout n’est pas les élections. Pour gérer un pays il faut prendre en charge l’ensemble des problèmes de la société. Les dispositions de l’accord de Dakar prévoyaient à cet effet la poursuite d’un dialogue inclusif pour régler les problèmes qui ne pouvaient pas l’être uniquement par des élections. Et parmi ces problèmes il y a l’enracinement des institutions démocratiques dans notre pays, le dépassement du cycle des coups d’État répétitifs.
Il convient de définir la place et le rôle de l’armée dans un véritable État démocratique et de Droit. Or comme tout le monde le sait le HCE reste en réalité le véritable pouvoir qui règle les destinées de ce pays. Autrement dit au fond, comme notamment dans les pays arabes, vous pouvez avoir des institutions « démocratiques » et électives de façade alors que la réalité du pouvoir reste aux mains d’une institution militaire ou d’un groupe d’officiers. Il reste à régler les questions liées à l’unité nationale telles que le passif humanitaire, le retour et la réinsertion sociale des déportés, le règlement des rapports de cohabitation entre les différentes communautés, l’abolition de l’esclavage, la révision du système éducatif et de l’institution de santé publique. Une révision du cadre électoral et institutions électorales telles que la CENI, le découpage électoral est nécessaire. Une solution de ces problèmes serait le plus grand apport que porterait la classe politique mauritanienne au peuple.
Propos recueillis par Samba Camara
Source: Biladi
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