La Mauritanie entre deux parenthèses



La Mauritanie entre deux parenthèses
La Mauritanie est entre deux parenthèses : la parenthèse de l’Etat d’exception qui a du mal à se dissiper et celle de l’Etat de droit qui n’arrive pas à se réaliser. La première a duré plus de 20 ans. L’économie fonctionnait comme dans une foire à singes. Les institutions de la République paralysées étaient soumises à rudes épreuves par la force mégalomaniaque d’un homme entouré de ses sbires qu’il manipulait comme des pantins. La Mauritanie en tant que nation avait commencé sa petite marche titubante et à peine avait –elle pu se tenir sur ses pieds qu’elle a perdu l’usage de ses jambes pour s’ankyloser fatalement. Elle a été laminée par des courants idéologiques qui ont désorienté le peuple, éloigné la confiance entre les communautés nationales et vendu l’image du pays à des mercenaires internationaux. Si la nation se définit comme la volonté de vivre ensemble, de partager un destin commun
et de bâtir un avenir radieux, ce pari a été remis en cause par des facteurs multiples. Ould Daddah et ses amis avaient cette ambition de réaliser ce rêve. Ses discours traduisaient profondément sa vision éclairée du présent et de l’avenir de ce pays. Il est de notre devoir de rassembler tout ce trésor pour en faire une œuvre utile et une source de méditation. Le père de notre indépendance disait sans cesse « faisons ensemble la nation mauritanienne ». Ce qui signifie que la construction d’un pays doit être une chose collective. La nation mauritanienne se cherche encore et ses bâtisseurs ont fait leur part de l’édifice qui attend toujours des continuateurs. Y en a-t-il véritablement ? Ne perdons pas espoir car ce pays possède des fils valeureux capables de changer son destin mais ils sont victimes de ceux qui n’ont que la force pour s’imposer et non les idées pour diriger. Aujourd’hui le pays compte plus de cadres
expatriés qui louent leurs services à l’occident des produits s de qualité pour faire avancer son économie. Ces cerveaux veulent bien exercer leurs compétences dans leur pays mais ils ont peur de croiser l’inculture de leurs dirigeants ; la médiocrité du système, la clochardisation de l’élite réduite en valets de chambres. Nous avons dans chaque université du monde des professeurs de grande facture universitaire, dans chaque prétoire des magistrats de renom. Tous ces intellectuels ont quitté la Mauritanie pour poursuivre leurs cursus. Mais au fil des années l’espoir de retour s’est effrité. Aux USA, la diaspora mauritanienne est importante. En Europe nos docteurs et nos ingénieurs ne chôment pas dans des pays qui savent ce que valent les cadres. Toute cette force intellectuelle est en mesure de transformer ce pays et valoriser ses richesses. La première richesse d’un pays ce sont ses hommes. Les dragons d’Asie sont
là pour donner l’exemple s si nous savons imiter. Nous disions que cette première parenthèse d’un pouvoir d’exception est dans l’ombre de toutes institutions étatiques ne latence. C’est sur la ruine de l’ancien système qu’on a voulu bâtir un Etat de droit … maladroit ! (à suivre)

Cheikh Tidiane Dia

Source: http://le-renovateur

Jeudi 30 Septembre 2010
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