L’indépendance… Un stimulant ?



L’indépendance… Un stimulant ?
Suffit-il à une nation d’être seulement indépendante pour résorber tous ses problèmes (sociaux, politiques et économiques) et assurer ses indispensables équilibres (justice sociale, système éducatif proéminent) ainsi que sa pleine participation dans son environnement sous régional, régional, continental et international dans un monde réduit à un village planétaire ?

Si tel est le cas, comment doit-on interpréter cette indépendance et quelles considérations doit-on lui attribuer pour qu’elle continue d’affermir l’unité nationale, de stimuler la marche indéfinie vers le progrès du pays et le bien être du peuple ?

Certes, l’indépendance de notre pays est la consécration de la volonté de nos aïeuls qui ne se sont jamais résignés, depuis le premier jour de la pénétration, à la colonisation, et lui ont apposé avec fougue et courage une double résistance, armée et intellectuelle, à jamais consignée, pour la mémoire, dans une page de l’histoire héroïque éblouissante.

Dans son excellent ouvrage « Le tambour des sables / Éditions France-Empire – 1983 » consacré à la Mauritanie, Gabriel Feral illustre joliment, avec une conscience et une honnêteté intellectuelle rares, doublées d’une impartialité exceptionnelle, la culture savante de nos aïeuls dont il a même dégagé brillamment un aspect au cours d’un célèbre face à face organisé par ses soins, à une époque où il était en poste au cercle du Brakna et installé au fort d’Aleg, entre un missionnaire jésuite dépêché par la métropole pour une évangélisation éventuelle des indigènes de Mauritanie et un lettré vite désigné pour ce duel déterminant.

Le niveau intellectuel épatant de Mohamed Abdellahi qui avait ébloui le parrain lui faisant dire « … S’il m’était donné de croire en un Dieu, je croirai sans hésiter à celui de Abdellahi », a laissé étonné un évangéliste humilié, quasiment désarçonné, et qui n’attendant plus ses restes avait demandé à repartir au plus vite à Saint Louis. Quant à La résistance armée, bien évidente, elle peuple suffisamment et brillamment toutes les facettes de notre riche culture, écrite, orale, chantée et versifiée.

Les noms inoubliables de nos héros et martyrs, dont la représentativité du pays dans son intégralité est certaine, nous donnent à travers leur opposition héroïque, à méditer aujourd’hui sur des thèmes aussi déterminants et indispensables que :

Le renforcement de l’unité et de la cohésion, sujets dont ils avaient d’ailleurs en leur temps merveilleusement usé et jouit,

L’édification de l’Etat moderne de droit dont ils ont pleinement jeté les bases. Cinquante années d’indépendance - soit un demi-siècle - sont passées, offrant ainsi une extraordinaire occasion et un moment favorable pour l’amorce d’un bilan général exhaustif dont les aboutissements doivent épouser l’ère du temps, l’objectivité et l’impartialité étant en cela les dispositifs appropriés.

Tous les problèmes qui fragilisent l’Etat de droit et grippent encore la machine du développement doivent être, sans tabou aucun, appréhendés, ouvertement débattus et trouver les solutions appropriées.

En cela, ce seront les grands efforts engagés depuis peu par l’Etat et sous tendus par une réelle volonté d’émancipation des mauritaniens, qui s’en verront fortement renforcés, et la Mauritanie longtemps meurtrie par des régimes instables, des politiques inappropriées à son cas particulier, l’indifférence de ses intellectuels qui frise l’incompréhensible et la déficience d’une classe politique très portée sur le seul pouvoir de la gouvernance, prendra la voie d’une réforme fortement recommandée en cette fin de la première décennie d’un 21ème siècle hors du commun

Dans quelques jours, notre pays va célébrer avec éclat le cinquantenaire de l’indépendance nationale. Tous les mauritaniens sont interpellés, quelques que soient leurs appartenances ethniques ou leurs divergences politiques, à donner à cet évènement sa juste valeur, à en méditer la signification profonde et à en soupeser l’importance majeure.

Il est certain que quand on célèbre ensemble un évènement commun cher à tous, les voies vers le compromis, l’entente, la concorde et la construction nationale ne peuvent pas être bien loin. Il suffirait pour les emprunter d’une volonté sincère ainsi que d’un amour profond de la patrie.

El Wely O. Sidi Haïba



Source: http://www.canalrim.

Samedi 16 Octobre 2010
Boolumbal Boolumbal
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