«Quand est-ce que nous pourrons tester votre patriotisme pour en connaitre l’enracinement ? Aux affaires, vous avez pillé les richesses du pays, instauré un système inique fait d’arbitraires, compromettant à jamais les fondements de son développement. Et maintenant, vous voilà refuser de le soutenir en des moments cruciaux… allant jusqu’à reprendre les termes de l’ennemi du moment».
C’est la réplique que quelqu’un a faite à l’un de nos intellectuels (politiques) qui tentait – vainement – de justifier des «scrupules» qui n’ont pas lieu d’être. Je la trouve à propos.
Une partie du regroupement de la Coordination des partis d’opposition (COD) a qualifié l’opération mauritanienne de «guerre par procuration ne se fondant sur aucune base légale ou consensus national». La même appréciation contenue dans le communiqué d’Al Qaeda au Maghreb Islamique, l’organisation terroriste responsable de : l’attaque de Lemghayti qui a coûté la vie à 15 soldats mauritaniens (juin 2005), l’attaque de Ghallawiya qui a coûté la vie à trois soldats mauritaniens (décembre 2007), l’attaque de Tourine qui a coûté la vie à 11 soldats et un guide civil mauritaniens (septembre 2008), sans compter l’assassinat sur notre sol national de quatre touristes français, d’un citoyen américain résident parmi nous, l’enlèvement sur le territoire nationale de trois Espagnols et deus Italiens, de deux opérations kamikaze dont l’objectif était de semer la mort, sans discernement…
Et l’on prétend après tous ses dommages le droit à la circonspection ! C’est grave. D’autant plus que nous apprenons que pendant les débats au sein des partis, le plus symbolique d’entre les leaders politiques aurait dit : «pas question de déclarer son soutien à cette Armée. Ce n’est pas l’Armée mauritanienne, c’est celle de Ould Abdel Aziz…» Rien de moins.
Les salafistes jihadistes n’ont pas de projet pour ce pays. Ni d’ailleurs pour nos sociétés. Rien que le chao. Semer la mort pour, au bout, instaurer un ordre fait d’exécutions sommaires, d’injustices, d’archaïsmes meurtriers, de visions sombres, de refus du progrès, de rejet de tout ce qui est humain en nous… Il n’y a pas lieu de les traiter comme s’il s’agissait d’un parti politique ou d’un groupe d’individus exprimant une opinion qui doit être entendue. Leur slogan : «eddem, eddem, eddem…» (le sang, le sang, le sang…).
Certains d’entre nous soutiennent, par lâcheté sans doute, que «cette guerre peut amener Al Qaeda à entreprendre des représailles contre le pays». Mais qu’est-ce que AQMI n’a pas fait pour la Mauritanie ? Tout ce qui a été fait de mal au pays, ne suffit apparemment pas pour convaincre les sceptiques de la justesse de la position mauritanienne. Ni les agressions contre les garnisons de l’Armée nationale, ni les kamikazes, ni l’assassinat de résidents chez nous.
«Le nord du Mali c’est l’est de la Mauritanie, le sud de l’Algérie et le l’ouest du Niger». C’est le Président ATT du Mali qui parlait ainsi. Dit autrement, ces immensités désertiques que se partagent ces pays sont chacun l’espace vital pour l’autre. Nous avions à le comprendre. Le prolongement historique et social de l’un et de l’autre des pays. Et c’est surtout vrai pour le Mali et la Mauritanie que rien n’a séparé justement. Ni les frontières héritées par la colonisation, ni l’instabilité récurrente dans la zone, ni les périodes troubles de relations entre les gouvernants, ni la concurrence entre des Etats riverains… le Mali est le seul voisin avec lequel la frontière n’a jamais été fermée, la relation n’a jamais atteint un point de rupture. Et ce n’est pas par hasard. C’est bien parce que trop de liens existent empêchant les gouvernants des deux pays de rompre la corde.
Cette relation est un atout dans cette guerre qui ne concerne pas la seule Mauritanie. Le Mali et le Niger ont perdu quelques-uns de leurs fils par les armes de AQMI. L’Algérie en perd chaque jour. Tout le Sahel est aujourd’hui déserté par la coopération humanitaire. C’est elle qui apportait ici un semblant de vie. Aux populations abandonnées à leur sort par des gouvernements lointains, ce sont les actions humanitaires, le tourisme qui donnaient espoir. Tout ça semble finir. C’est à voir, avec l’attaque d’Arlit, si les sociétés étrangères d’exploitation de minerais ne vont pas se retirer. La menace est trop grande. Surtout que dans son communiqué de revendication de l’enlèvement des cinq français, AQMI promet de «faire payer à toutes les sociétés de croisés leur exploitation inconsidérée des richesses des pays, leur mise à l’écart des populations dans le profit de l’usufruit, et l’exposition de cet espace aux dangers environnementaux liés à l’exploitation».
En ce moment particulier, aucun peuple de la région, aucune structure politique ou sociale de la région, ne peut se soustraire à la bataille. A plus forte raison rester indifférent. Car l’indifférence, c’est déjà l’alliance avec l’ennemi. L’ennemi des valeurs humanistes que nous avons fait nôtres, des fondements démocratiques dont nous nous voulons les défenseurs, des libertés… ennemi de la vie.
MFO
La Tribune N°518 du 27 septembre 2010
Source:Taqadoumy
C’est la réplique que quelqu’un a faite à l’un de nos intellectuels (politiques) qui tentait – vainement – de justifier des «scrupules» qui n’ont pas lieu d’être. Je la trouve à propos.
Une partie du regroupement de la Coordination des partis d’opposition (COD) a qualifié l’opération mauritanienne de «guerre par procuration ne se fondant sur aucune base légale ou consensus national». La même appréciation contenue dans le communiqué d’Al Qaeda au Maghreb Islamique, l’organisation terroriste responsable de : l’attaque de Lemghayti qui a coûté la vie à 15 soldats mauritaniens (juin 2005), l’attaque de Ghallawiya qui a coûté la vie à trois soldats mauritaniens (décembre 2007), l’attaque de Tourine qui a coûté la vie à 11 soldats et un guide civil mauritaniens (septembre 2008), sans compter l’assassinat sur notre sol national de quatre touristes français, d’un citoyen américain résident parmi nous, l’enlèvement sur le territoire nationale de trois Espagnols et deus Italiens, de deux opérations kamikaze dont l’objectif était de semer la mort, sans discernement…
Et l’on prétend après tous ses dommages le droit à la circonspection ! C’est grave. D’autant plus que nous apprenons que pendant les débats au sein des partis, le plus symbolique d’entre les leaders politiques aurait dit : «pas question de déclarer son soutien à cette Armée. Ce n’est pas l’Armée mauritanienne, c’est celle de Ould Abdel Aziz…» Rien de moins.
Les salafistes jihadistes n’ont pas de projet pour ce pays. Ni d’ailleurs pour nos sociétés. Rien que le chao. Semer la mort pour, au bout, instaurer un ordre fait d’exécutions sommaires, d’injustices, d’archaïsmes meurtriers, de visions sombres, de refus du progrès, de rejet de tout ce qui est humain en nous… Il n’y a pas lieu de les traiter comme s’il s’agissait d’un parti politique ou d’un groupe d’individus exprimant une opinion qui doit être entendue. Leur slogan : «eddem, eddem, eddem…» (le sang, le sang, le sang…).
Certains d’entre nous soutiennent, par lâcheté sans doute, que «cette guerre peut amener Al Qaeda à entreprendre des représailles contre le pays». Mais qu’est-ce que AQMI n’a pas fait pour la Mauritanie ? Tout ce qui a été fait de mal au pays, ne suffit apparemment pas pour convaincre les sceptiques de la justesse de la position mauritanienne. Ni les agressions contre les garnisons de l’Armée nationale, ni les kamikazes, ni l’assassinat de résidents chez nous.
«Le nord du Mali c’est l’est de la Mauritanie, le sud de l’Algérie et le l’ouest du Niger». C’est le Président ATT du Mali qui parlait ainsi. Dit autrement, ces immensités désertiques que se partagent ces pays sont chacun l’espace vital pour l’autre. Nous avions à le comprendre. Le prolongement historique et social de l’un et de l’autre des pays. Et c’est surtout vrai pour le Mali et la Mauritanie que rien n’a séparé justement. Ni les frontières héritées par la colonisation, ni l’instabilité récurrente dans la zone, ni les périodes troubles de relations entre les gouvernants, ni la concurrence entre des Etats riverains… le Mali est le seul voisin avec lequel la frontière n’a jamais été fermée, la relation n’a jamais atteint un point de rupture. Et ce n’est pas par hasard. C’est bien parce que trop de liens existent empêchant les gouvernants des deux pays de rompre la corde.
Cette relation est un atout dans cette guerre qui ne concerne pas la seule Mauritanie. Le Mali et le Niger ont perdu quelques-uns de leurs fils par les armes de AQMI. L’Algérie en perd chaque jour. Tout le Sahel est aujourd’hui déserté par la coopération humanitaire. C’est elle qui apportait ici un semblant de vie. Aux populations abandonnées à leur sort par des gouvernements lointains, ce sont les actions humanitaires, le tourisme qui donnaient espoir. Tout ça semble finir. C’est à voir, avec l’attaque d’Arlit, si les sociétés étrangères d’exploitation de minerais ne vont pas se retirer. La menace est trop grande. Surtout que dans son communiqué de revendication de l’enlèvement des cinq français, AQMI promet de «faire payer à toutes les sociétés de croisés leur exploitation inconsidérée des richesses des pays, leur mise à l’écart des populations dans le profit de l’usufruit, et l’exposition de cet espace aux dangers environnementaux liés à l’exploitation».
En ce moment particulier, aucun peuple de la région, aucune structure politique ou sociale de la région, ne peut se soustraire à la bataille. A plus forte raison rester indifférent. Car l’indifférence, c’est déjà l’alliance avec l’ennemi. L’ennemi des valeurs humanistes que nous avons fait nôtres, des fondements démocratiques dont nous nous voulons les défenseurs, des libertés… ennemi de la vie.
MFO
La Tribune N°518 du 27 septembre 2010
Source:Taqadoumy
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