L'OCVIDH reçoit Mme BA Adama Aissé dite Thilandy: Interview

"Tant que les noirs se laisseront marcher dessus, le problème racial continuera."
"Même les pays arabes ne considèrent pas la Mauritanie comme un pays arabe."



L'OCVIDH reçoit Mme BA Adama Aissé dite Thilandy: Interview
"Tant que les noirs se laisseront marcher dessus, le problème racial continuera."
"Même les pays arabes ne considèrent pas la Mauritanie comme un pays arabe."


OCVIDH. Bonjour Thilandy et bienvenue sur le site de L’OCVIDH! Pouvez-vous vous présentez à nos chers internautes ?
T.K:
Bonjour Youba,
Madame BA Adama Aïssé KANE dite Thilandy.

OCVIDH. Vous aviez organisé l’année dernière une manifestation (en partenariat avec d'autres associations mauritaniennes telle qu'OCVIDH)pour le souvenir de nos martyrs tués par le régime raciste d’Ould TAYA et ses acolytes. Quel bilan aviez-vous tiré de cette organisation?

T.K:
Cette manifestation est rentrée dans les annales de l’histoire et je pense que le bilan est positif, elle a permis de constater que les associations peuvent avancer la main dans la main.

OCVIDH. Cette expérience sera-t-elle réitérée cette année?
T.K:
j’espère, mais je laisse la décision aux membres de l’association.

OCVIDH. Quelle appréciation faites-vous de la situation actuelle du peuple noir de Mauritanie ?

T.K:
Elle est toujours pareille. C’est toujours les maures qui tiennent les reines du pouvoir. Le peuple noir reste toujours divisé et les maures savent comment utiliser cette situation. Ce peuple a du mal à s’organiser, à s’unir, à se battre pour un même but. C’est toujours chacun pour soi.

OCVIDH. Comment avez-vous réagi à la création d’une école militaire exclusivement réservée aux maures?
T.K:
L’état essaie de créer une élite au sein de l’armée. Car aujourd’hui la majorité de nos forces armées est composée de maures noirs donc il faut que les officiers soient des maures pour pouvoir les contrôler.

OCVIDH. Ould Abdel AZIZ mérite-t-il la confiance du bureau de L’AFMAF et la votre? Pourquoi ?

TH.K: Il reste toujours un militaire.


OCVIDH. Le coup d’Etat militaire d’août 2008 est une récidive des criminels arabo-berbères pour conserver coûte que coûte le pouvoir et échapper ainsi au jugement de leurs crimes. Quelle est la position de AFMAF sur le règne sans partage des maures en Mauritanie ?

TH.K:
Je pense d’une certaine manière le peuple noir est fautif. Car malgré les centaines de tribus que composent les maures, ils savent s’unir pour affronter les noirs, ce qui n’est pas notre cas. Aujourd’hui les villes maures bénéficient de toutes les aides. Par exemple Boghé ressemble à un village maure, mais combien y a-t-il eu de grands cadres sortant de cette ville. Qui juger en ce moment, car ceux qui font partis du pouvoir aujourd’hui, étaient là il y a plusieurs années. C’est toujours les mêmes personnes qui sont au pouvoir. Tout le système doit être jugé donc il faudrait une justice indépendante donc non mauritanienne.

OCVIDH. Des réfugiés négro-mauritaniens vivent toujours au Sénégal et au Mali dans l’indifférence totale de la communauté internationale et le régime en place juge que le problème de ces expulsés est réglé (avec la complicité de certains noirs). Avez-vous de l’espoir quant à leur retour un jour dans notre cher patrie ?
TH.K:
De l’espoir oui mais je n’espère pas dans les mêmes conditions que ceux qui sont déjà rentrés.
Ce retour a été une mascarade, comme vous dites avec la complicité de certains noirs voire de la communauté internationale. Quand on voit les conditions dans lesquels ces réfugiés vivent en ce moment, il fallait les laisser au Sénégal ou au Mali. Ils sont traités comme du bétail, dans des tantes.
Comme toujours, quelques se sont enrichis de ce pseudo-programme de retour.

OCVIDH. Quels sont vos rapports avec les associations mauritaniennes basées ici en France ?
TH.K:
Notre association a de bons rapports avec les autres associations.

OCVIDH. Pourquoi à votre avis, la diaspora mauritanienne qui constitue une force de frappe terrible pour les noirs n’arrive-t-elle pas à utiliser ses potentialités?
TH.K:
La division. Le chacun pour soi. L’appât du gain. Vous n’avez qu’à choisir la bonne expression. Il y a aussi un manque de communication qui date de longtemps entre ceux qui ont soutenu le pouvoir et ceux qui étaient dans l’opposition. Et cette division persiste jusqu’à présent.
Il y a un manque de coordination au niveau de la jeunesse aussi, pas de vision à long terme.

OCVIDH. Pour vous, la Mauritanie est-elle un pays arabe comme disait l’autre (le premier ministre mauritanien)? Pourquoi ?
TH.K:
Il ne l’est pas et ne le sera jamais. Il ne suffit pas d’avoir la langue pour l’être. Même les pays arabes ne considèrent pas la Mauritanie comme un pays arabe. Malheureusement le peuple noir a été assez naïf pour laisser passer plusieurs réformes permettant la langue arabe d’être prédominante. Dans l’éducation toutes les matières sont en arabe sauf les scientifiques.

OCVIDH. Quelle est la vision de L’AFMAF sur la cohabitation dans notre pays ? En clair, négros-mauritaniens et maures peuvent-ils vivre en paix dans ce pays vu le problème racial que nous rencontrons ?
TH.K:
Tant que les noirs se laisseront marcher dessus, le problème racial continuera. Mais on commence à assister au réveil des maures noirs. Ils sont plus organiser que les noirs et dans quelques années ils deviendront la première force politique de ce pays et là on assistera à un changement décisif pour ce pays.
Car c’est la population la plus méprisée du pays, considérés comme des esclaves par les maures.
La question est de savoir quelle sera leur réaction une fois au pouvoir.

OCVIDH. Des mauritaniens noirs ont applaudi et soutenu d’Ould AZIZ jusqu'à son accession au pouvoir en le considérant comme l’Homme providentiel pour les négros-mauritaniens. Certains ont même été reçus par lui en audience aussi bien au pays que lors de son séjour en France. Que pense AFMAF de ce soutien des noirs à AZIZ qui jusqu’à présent n'apporte de solutions définitives aux souffrances de nos parents, devenus des exilés chez eux ?

TH.K:
Nous, les noirs, on applaudit toujours celui qui prend le pouvoir. Histoire de ne pas être oublié au moment de la distribution des postes.

OCVIDH. Un Barak OBAMA est-il possible un jour en Mauritanie ?
TH.K:
Oui et c’est pour très bientôt. Il est fort possible qu’il soit un maure noir.

OCVIDH. Que pensez-vous de la question de l’esclavage exploité et pérennisé par les Maures pour assujettir de plus en plus nos frères harratins ? Avez-vous une solution par rapport à cette lancinante question ?
TH.K:
Ils commencent à s’organiser. Ils commencent à prendre conscience de leur force. Cette population manque de jeunes leaders en ce moment. On sait qu’elle réagi toujours d’une seule voix. Soit il faut les traiter avec respect, soit il y aura une guerre civile en Mauritanie et ils sortiront vainqueurs.

OCVIDH. Quels sont vos derniers propos à l'égard de nos chers internautes et quels conseils

prodigueriez-vous à l'ensemble de la diaspora mauritanienn?

TH.K:
Il faudrait qu’on pense tous à notre retour pour que nos enfants soient les cadres de la Mauritanie de demain.
OCVIDH. Merci Madame la secrétaire de nous avoir accordé un instant de votre précieux temps.
TH.K:
Merci Youba est à bientôt.
L’OCVIDH . Encore une fois merci beaucoup.

Propos reccueilis par Dianka Youba , secrétaire général de l'OCVIDH


Source: http://www.ocvidh.org

Vendredi 17 Septembre 2010
Boolumbal Boolumbal
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