Interview de Ould Abdel Aziz sur "Jeune Afrique"



Interview de Ould Abdel Aziz sur "Jeune Afrique"
Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz aborde plusieurs aspects de la vie nationale dont l’éventualité d’un futur remaniement ministériel et d’une amnistie au profit de certains prisonniers salafistes.
Pour la question de renouvellement de l’équipe gouvernementale, le président de la République dit qu’il s’agit là d’une option naturelle dans tous les Etats pour des dirigeants qui ont des mandats présidentiels précis, mais qu’il n’a pas encore décidé sur ce sujet, indiquant que c’est toujours une chose possible pour un gouvernement chargé de mener à bien la mission dont il a été investi.
Quoiqu’il en soit, même si un nouveau gouvernement est nommé, rien ne changera réellement dans le fonctionnement du pouvoir, étant donné que les probables promus seront désignés des mêmes réservoirs politiques que leurs prédécesseurs.
Par ailleurs, l’autre problème qui se pose est celui qui porte sur les prérogatives des ministres, qui selon des analystes sont confisquées aux membres du gouvernement, toujours contraints d’attendre le feu vert du haut pour prendre des décisions, parfois urgentes, devant être prises immédiatement.
Sur un autre plan et dans le contexte de dialogue politique qui prévaut actuellement depuis quelques semaines, la formation d’un nouveau gouvernement serait insensée dans une telle orientation, si elle ne tend par vers la constitution d’un gouvernement d’union nationale (GUN), pour que le pouvoir puisse montrer à l’opinion publique nationale et internationale que tous les mauritaniens sont égaux devant les impératifs de la bonne gestion du pays et que seul compte l’acquisition de compétences.


A ce titre, il est utile de rappeler qu’autant la majorité doit réaliser que la Mauritanie n’est pas pour un groupe politique précis, autant l’opposition doit reconnaitre les résultats de l’élection du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz.
Il est aussi du devoir du président de la République de nommer à des hautes fonctions de responsabilité et au sein du gouvernement, les cadres supposés être opposés au pouvoir, qui présentent les compétences requises à leur cooptation à de tels postes convoités.
A propos de l’autre aspect de l’entretien du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, relatif à la possible promulgation d’une amnistie présidentielle au profit de certains détenus salafistes, une fois le procès global de ces derniers terminé, cette orientation serait selon des commentateurs contraire aux options clairement exprimées par les hautes autorités dont le Premier ministre, les ministres de l’Intérieur et de la Communication selon lesquelles "point de négoce avec les terroristes".
Avec le transfert d’Omar sahraoui au Mali, qui ne fait plus de doute, et la possible transaction qui sera faite de ce cerveau de la menace terroriste dans la sous-région contre la libération des otages espagnols, la Mauritanie ne fait-elle pas marche arrière sur ces décisions fortement médiatisées, selon lesquelles elle refuse de se soumettre à la politique dangereuse des échanges des prisonniers et du versement des rançons.
Une politique qui a d’ailleurs suscité de grandes puissances comme les Etats-Unis de féliciter Nouakchott dans sa croisade contre l’AQMI. Pour terminer, tout ce portrait laisse sceptique des mauritaniens qui étonnés de ce retournement de veste, s’interrogent désormais sur les reproches faits par Nouakchott à Bamako, qui tombent à l’eau avec la remise d’Omar sahraoui aux maliens.


Source: Jeune Afrique


Mardi 17 Août 2010
Boolumbal Boolumbal
Lu 527 fois



Recherche


Inscription à la newsletter