
« La Mauritanie a une musique quasi inexistante dans la mesure où il s’agit d’une musique communautariste, à savoir hal poularène, wolof, soninké et hassania. Nous n’avons pas encore une musique qui représente toutes les communautés que j’appellerai « pièce d’identité » ».
L’Authentique : comment est venue l’idée de créer « Cultures Métisses » ?
Lamine Kane : l’idée de création Cultures Métisse m’est venue après la formation de quelques jeunes mauritaniens en pratique instrumentale. Avant de les libérer, il fallait leur montrer les obstacles qui allaient se présenter à eux une fois sur le terrain professionnel à savoir, se prendre, se mettre en valeur… Cela porte sur le montage des dossiers de présentation, la maîtrise de l’outil informatique, celle de la composition musicale et de l’arrangement, puis de la technique d’écriture et de transcription. Tout cela se fait dans des ateliers, des formations, des résidences et des rencontres professionnelles. Cultures Métisses sera aussi renforcé avec la venue d’artistes internationaux qui apporteront leur expertise.
L’Authentique : pouvez-vous nous faire un bilan de la deuxième édition ?
Lamine Kane : par rapport à la première édition, je peux dire que le bilan est largement positif. Je suis très content parce que la première édition était concentrée à l’Institut Français de Mauritanie qui est mon principal partenaire. Par contre la deuxième édition s’est étalée dans plusieurs lieux de Nouakchott et cela pendant quatre jours durant lesquels les jeunes ont suivi un programme assez chargé. Ils ont eu à monter sur des scènes professionnelles pour pouvoir présenter leur création musicale et s’approprier l’espace scénique avec le public. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai 37 jeunes formés à la pratique instrumentale, à la lecture musicale en vu, à la transcription musicale. Depuis vendredi, j’ai eu une vague de jeunes qui sont venus s’inscrire au centre parce qu’ils ont vu la production de mes élèves sur les scènes du 30 et 31 octobre. C’est un résultat positif. Forcément, il ya eu des imperfections. Je vais essayer de ne pas reprendre les mêmes erreurs pour la troisième édition 2015.
es enseignements tirés de cette édition sont nombreux : j’essayerai de ne pas répéter les mêmes erreurs. On peut en faire d’autres mais ne pas reprendre les mêmes, es déjà un progrès. Je vais essayer de reconstituer une équipe dynamique avec plus de volonté, avec pour seul objectif, la réussite de l’activité.
L’Authentique : parlez-nous de la troisième édition ?
Lamine Kane : pour la troisième édition, je vais tout simplement reprendre les artistes internationaux qui devaient venir cette année. Ils m’ont tous confirmé leur engagement, leur volonté de participer à la prochaine édition.il s’agit entre autres de Tata Quintana, Rio Mandingue, Guonéyi de St Louis, Taf’lheust de Tombouctou, Zayen franco-algérien. Il y avait aussi Souleymane Faye, l’artiste sénégalais qui était notre invité d’honneur. J’espère les reconduire. La particularité, c’est le métissage des genres et les sonorités. Ça c’est le plus important. Ce que nous recherchons c’est de tomber sur une sonorité typique mauritanienne. La Mauritanie a une musique quasi inexistante dans la mesure où il s’agit d’une musique communautaire à savoir hal poularène, wolof, soninké et hassania. Nous n’avons pas encore une musique qui représente toutes les communautés que j’appellerai « pièce d’identité ». Cultures Métisses tend à créer une musique, un son, une sonorité typique mauritanienne représentative. Pour arriver à ce stade, il faudrait beaucoup de travail, de répétitions, d’investissements entre autres. Si les conditions le permettent, j’espère introduire une nouvelle rubrique qui s’appellerait le « Tremplin Cultures Métisses ».
L’Authentique : regrets et déceptions ?
Lamine Kane : mon seul regret, c’est de ne pas avoir le soutien de la Mauritanie à savoir les institutions pour m’accompagner. Je remercie la Communauté Urbaine de Nouakchott qui a répondu favorablement à notre demande de mise en disposition d’un camion et des barrières, et le Centre culturel de la ville. J’espère avoir plus tard, le soutien du ministre de la Culture et de l’Artisanat après une bonne réorganisation de son organigramme. L’apport considérable de l’institut Français de Mauritanie que nous ne pouvons chiffrer est aussi à saluer.
Sans l’IFM, le festival Cultures Métisses n’aurait pas eu lieu aujourd’hui. Je salue aussi le soutien de l’Ambassade de France par le biais du SCAC. Ma seule déception, c’était la scène du 31 à l’ancienne Maison des Jeunes. La faute incombe au manque de professionnalisme de nos artistes musiciens. Un enseignement particulier a été tiré de cet événement : on voit que le hip hop draine plus de monde que la musique traditionnelle et moderne. Maintenant pour revenir à un niveau, il faudra retravailler le fond c’est-à-dire décentraliser les spectacles dans les banlieues. Montrer une nouvelle forme de musique qui n’est pas une musique commerciale, de cacophonie ou de quincaillerie. Une musique centrée au niveau des textes sur des thèmes d’actualité. Une musique beaucoup plus riches, beaucoup plus fouinée. Par conséquent on pourra reconquérir, rééduquer, recenser le public perdu.
Propos recueillis par Cheikh Oumar NDiaye
Source: http://lauthentic.info
L’Authentique : comment est venue l’idée de créer « Cultures Métisses » ?
Lamine Kane : l’idée de création Cultures Métisse m’est venue après la formation de quelques jeunes mauritaniens en pratique instrumentale. Avant de les libérer, il fallait leur montrer les obstacles qui allaient se présenter à eux une fois sur le terrain professionnel à savoir, se prendre, se mettre en valeur… Cela porte sur le montage des dossiers de présentation, la maîtrise de l’outil informatique, celle de la composition musicale et de l’arrangement, puis de la technique d’écriture et de transcription. Tout cela se fait dans des ateliers, des formations, des résidences et des rencontres professionnelles. Cultures Métisses sera aussi renforcé avec la venue d’artistes internationaux qui apporteront leur expertise.
L’Authentique : pouvez-vous nous faire un bilan de la deuxième édition ?
Lamine Kane : par rapport à la première édition, je peux dire que le bilan est largement positif. Je suis très content parce que la première édition était concentrée à l’Institut Français de Mauritanie qui est mon principal partenaire. Par contre la deuxième édition s’est étalée dans plusieurs lieux de Nouakchott et cela pendant quatre jours durant lesquels les jeunes ont suivi un programme assez chargé. Ils ont eu à monter sur des scènes professionnelles pour pouvoir présenter leur création musicale et s’approprier l’espace scénique avec le public. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai 37 jeunes formés à la pratique instrumentale, à la lecture musicale en vu, à la transcription musicale. Depuis vendredi, j’ai eu une vague de jeunes qui sont venus s’inscrire au centre parce qu’ils ont vu la production de mes élèves sur les scènes du 30 et 31 octobre. C’est un résultat positif. Forcément, il ya eu des imperfections. Je vais essayer de ne pas reprendre les mêmes erreurs pour la troisième édition 2015.
es enseignements tirés de cette édition sont nombreux : j’essayerai de ne pas répéter les mêmes erreurs. On peut en faire d’autres mais ne pas reprendre les mêmes, es déjà un progrès. Je vais essayer de reconstituer une équipe dynamique avec plus de volonté, avec pour seul objectif, la réussite de l’activité.
L’Authentique : parlez-nous de la troisième édition ?
Lamine Kane : pour la troisième édition, je vais tout simplement reprendre les artistes internationaux qui devaient venir cette année. Ils m’ont tous confirmé leur engagement, leur volonté de participer à la prochaine édition.il s’agit entre autres de Tata Quintana, Rio Mandingue, Guonéyi de St Louis, Taf’lheust de Tombouctou, Zayen franco-algérien. Il y avait aussi Souleymane Faye, l’artiste sénégalais qui était notre invité d’honneur. J’espère les reconduire. La particularité, c’est le métissage des genres et les sonorités. Ça c’est le plus important. Ce que nous recherchons c’est de tomber sur une sonorité typique mauritanienne. La Mauritanie a une musique quasi inexistante dans la mesure où il s’agit d’une musique communautaire à savoir hal poularène, wolof, soninké et hassania. Nous n’avons pas encore une musique qui représente toutes les communautés que j’appellerai « pièce d’identité ». Cultures Métisses tend à créer une musique, un son, une sonorité typique mauritanienne représentative. Pour arriver à ce stade, il faudrait beaucoup de travail, de répétitions, d’investissements entre autres. Si les conditions le permettent, j’espère introduire une nouvelle rubrique qui s’appellerait le « Tremplin Cultures Métisses ».
L’Authentique : regrets et déceptions ?
Lamine Kane : mon seul regret, c’est de ne pas avoir le soutien de la Mauritanie à savoir les institutions pour m’accompagner. Je remercie la Communauté Urbaine de Nouakchott qui a répondu favorablement à notre demande de mise en disposition d’un camion et des barrières, et le Centre culturel de la ville. J’espère avoir plus tard, le soutien du ministre de la Culture et de l’Artisanat après une bonne réorganisation de son organigramme. L’apport considérable de l’institut Français de Mauritanie que nous ne pouvons chiffrer est aussi à saluer.
Sans l’IFM, le festival Cultures Métisses n’aurait pas eu lieu aujourd’hui. Je salue aussi le soutien de l’Ambassade de France par le biais du SCAC. Ma seule déception, c’était la scène du 31 à l’ancienne Maison des Jeunes. La faute incombe au manque de professionnalisme de nos artistes musiciens. Un enseignement particulier a été tiré de cet événement : on voit que le hip hop draine plus de monde que la musique traditionnelle et moderne. Maintenant pour revenir à un niveau, il faudra retravailler le fond c’est-à-dire décentraliser les spectacles dans les banlieues. Montrer une nouvelle forme de musique qui n’est pas une musique commerciale, de cacophonie ou de quincaillerie. Une musique centrée au niveau des textes sur des thèmes d’actualité. Une musique beaucoup plus riches, beaucoup plus fouinée. Par conséquent on pourra reconquérir, rééduquer, recenser le public perdu.
Propos recueillis par Cheikh Oumar NDiaye
Source: http://lauthentic.info