El Mina et Sebkha :I ncroyable mais vrai, des fosses sceptiques vidangées en pleine rue !



El Mina et Sebkha :I ncroyable mais vrai, des fosses sceptiques vidangées en pleine rue !
Attention aux eaux de ruissellement en cette période de saison des pluies ! C’est bien le retour de la saison des pluies à Nouakchott. Il y a longtemps que l’on avait plus vu cela dans la capitale. Il pleut au jour le jour maintenant et cela installe des habitudes inciviques défiant toute morale.

Du coup, les arrondissements de Sebkha et El Mina sont sous l’eau. Pas une maison, rue, ruelle ou artère dans ces deux arrondissements n’est épargnée par des inondations. Sont –ils les seuls d’ailleurs dans cette situation ? En fait les neuf arrondissements de la capitale sont plongés dans le chaos. Conséquence, cette situation a entraîné un retour à de très mauvaises habitudes chez certains habitants. En effet, certains petits malins en profitent pour ouvrir les écluses de leurs fosses septiques pour le vidange. Dans le quartier populaire d’El Mina, non loin du garage « Arafat » où nous sommes ‘‘coincés’’, il est impossible de pointer le nez dehors car les rues sont englouties par les eaux de ruissellement. Malgré la forte pluie, une odeur nauséabonde plane dans l’air. Dans un premier temps, nous pensons à un tas d’ordures en putréfaction mais rien à notre approche. L’odeur est toujours tenace et ressemble plus à celle des déjections humaines. C’est alors que nous apercevons distinctement des individus s’affairant autour d’une fosse septique.



Qui l’aurait cru ?

La fosse est ouverte et à notre grande surprise son contenu est en train d’être sorti à l’aide d’un seau ! Où ira donc le contenu de la fosse puisqu’il n’y pas à proximité un puits creusé pour l’évacuation ? La réponse est connue. Les déchets sont déversés dans les eaux de pluie stagnantes qui ont envahi les lieux. Tous les passants ont le nez bouché, mais personne ne semble scandalisé par cela. Pas même les agents de police présents sur la route et qui observent de loin la scène. Ce n’est pas surprenant pour qui connaît l’insouciance des mauritaniens pour leur cadre de vie. Ce genre de pratiques est monnaie courante par les temps qui courent. Avec tout ce que cela comporte comme conséquences – très graves – pour la santé des populations. Aux services techniques de la Mairie d’El Mina et de Sebkha, impossible de trouver un interlocuteur. Balancé d’un endroit à l’autre, nous finissons par comprendre que seul le maire est habilité à parler à la presse. Mais trouver le maire est une autre paire de manche, tellement les obstacles à franchir sont nombreux. Au fait, même rencontré, que nous aurait-elle dit sur la situation, sinon des balivernes à dormir debout.

M. Aldiouma, un citoyen ordinaire croisé à la commune de Sebkha lance énervé : « voilà une semaine que je fais des va-et-vient entre mon domicile et la mairie pour chercher à voir le maire mais je n’arrive pas. Ma maison est inondée d’eaux et pour ne rien arranger mon voisin a vidé sa fosse dans la rue, tant et si bien que les déjections empestent tout le coin. Nous n’arrivons pas à respirer. J’ai été avant à la police me plaindre et elle m’a renvoyé à la mairie ».

C’est une réalité, dans la ville, pour vider les toilettes pleines, il est de coutume dans la plupart des cas d’aménager des fosses septiques. Cependant, si cette pratique rend service, elle peut causer des désagréments. Surtout que les opérations ne sont pas généralement faites dans les règles de l’art. Comme chacun le sait, l’hygiène est la précaution la moins partagée dans ces quartiers populeux d’El Mina et Sebkha. Il est à se demander si au delà de la menace sur l’environnement, les pouvoirs publics sont conscients que c’est aussi et surtout, la santé des populations qui est en jeu. Parce que ceux qui s’emploient à vider leurs fosses dans la rue, oublient qu’après la pluie il y a le beau temps. Par conséquent, les déchets accumulés dans les rues offrent un nid douillet aux mouches qui viennent y déposer leurs asticots. Dès lors, il ne faut pas être surpris de voir des moustiques et des mouches pulluler partout avec les germes de maladies typhiques et parasitaires sur leurs pattes.



Où sont les pouvoirs publics ?


Le vidange à ciel ouvert permet à bon nombre de foyer de faire des économies. D’autant que le vidange manuel coûte 6.000 ouguiyas. La taxe de la commune s’élève à 3.000 ouguiyas. Il arrive –comme c’est le cas actuellement dans certains quartiers- que le prix de vidange atteigne des pics variant entre 8 et 10.000 ouguiyas. Plus cher encore, le vidange par citerne qui coûte 15.000 ouguiyas. Là aussi, le coût peut aller jusqu’à 20.000 ouguiyas. Mais est-ce une raison suffisante pour détériorer notre cadre de vie ? Assurément non, car en cette période de saison des pluies, il est plus que jamais vital d’éviter des actions qui nuisent à notre propre santé. L’Etat et les mairies sont interpellés sur la problématique !




Moussa Diop


Source: http://amadel.vox.com/

Mardi 14 Septembre 2010
Boolumbal Boolumbal
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