Dialogue Pouvoir Opposition : l’émissaire de l’Onu risque de prêcher dans le désert



Dialogue Pouvoir Opposition :  l’émissaire de l’Onu risque de prêcher dans le désert
Said Jinnit, représentant spécial de l’Onu en Afrique de l’ouest est arrivé à Nouakchott mardi dernier. Dès mercredi il a entamé l’agenda de son programme de rencontres qui a débuté par l’audience que lui a accordée au palais présidentiel, Mohamed Ould Abdel Aziz avec lequel il s’est entretenu, avant de recevoir trois leaders de la COD dans les locaux de la résidence du PNUD à Nouakchott.

Objectif, tenter de relancer le dialogue entre le Pouvoir et l’Opposition conformément aux accords de Dakar que les protagonistes de la crise politique née du putsch du 6 août 2008 contre Sidi Ould Cheikh Abdellahi avaient signé. Nul doute que la tâche de l’émissaire de l’Onu reste ardue. Pourra t-il faire entendre raison aux uns et aux autres sur la question ? Pas si sûr ! Car, la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) reste plus que jamais divisée. Pour cause, Ahmed Ould Daddah a reconnu la légitimité du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce qui n’est certainement pas pour plaire à l’UFP et à l’APP ses deux alliés traditionnels dans l’opposition. Et le chef de file de l’Opposition n’en a cure des reproches qui lui sont faites, estimant « qu’il est l’un des derniers leaders des forces de l’opposition à reconnaître Mohamed Ould Abdel Aziz comme Président de la République, faisant part de ses réserves de principe de parler des résultats des élections et des conditions dans lesquelles celles-ci se sont déroulées ». Mieux, pour lui, « il est inutile de persister sur cette position du refus à un moment où le pays fait face à des défis sécuritaires énormes et dangereux, à des relations régionales tendues, à une situation sociale et économique peu satisfaisante ; l’essentiel étant de réaliser une sorte d’accalmie entre les acteurs politiques ».

A l’en croire, « il ne veut pas de la part de Ould Abdel Aziz des remerciements ou des strapontins pour cette prise de position, qu’il dit ne pas avoir fait sienne pour plaire à l’homme fort de Nouakchott, mais uniquement parce qu’il est convaincu qu’elle sert efficacement l’intérêt suprême du pays ».

Ainsi par cette nouvelle approche politique, le RFD semble changer son fusil d’épaule depuis un certain temps. La COD dans sa version actuelle ne serait qu’un regroupement de dupes. Le parti Wiam de Boïdiel Ould Hoummeid, même s’il est membre de la COD et dit s’ancrer dans une opposition modérée, n’inspire pas confiance à l’Opposition traditionnelle, encore moins Adil de l’ancien premier ministre Ould Waghef. Boïdiel qui a claqué la porte de Adil est un ancien baron du PRDS associé à Louleid Ould Weddad du RDPM et Mohamed Yehdy Ould Mokhtar Hassen, deux autres barons du même parti défunt pour créer Wiam. Ils veulent aller à la soupe de Aziz du « changement constructif » pourvu que le raïs leur ouvre la porte. Or de ce trio, Ould Abdel Aziz n’est disposé à composer qu’avec Boïdiel Ould Hoummeid. Pour ce qui concerne le parti Adil, idem, en dehors de Ould Waghef et certains de ses compagnons, aucun autre ne semble l’intéresser, et surtout pas Ahmed Ould Sidi Baba au risque de courroucer le général Hadi. Les autres portes flingues du redoutable Taya ne semblent pas l’intéresser. Quant à l’APP de Messaoud Ould Boulkheir, son problème reste entier dans cette coordination. L’UFP ne lui a jamais inspiré confiance même s’il reste un allié à certaines occasions. Faute d’une réelle entente avec le RFD dont on a pas apprécié l’approbation du coup d’Etat contre un président démocratiquement élu, le parti ne sait plus à quel Saint se vouer.

C’est dire que la tâche de Said Jinnit en ce moment à Nouakchott n’est pas aisée.

Moussa Diop


Source: http://amadel.vox.com

Vendredi 3 Septembre 2010
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