De Quelle Mauritanie rêvons-nous ?



De Quelle Mauritanie rêvons-nous ?
Le rêve de chaque mauritanien quelque soit son appartenance politique, sociale ou autre est de vivre en paix dans un pays de liberté, de démocratie et de prospérité. Si cet idéal est partagé par tous il est loin de se réaliser encore. Et pour qu’il se réalise, il faudrait opérer un changement de mentalités et surtout repartir sur de nouvelles bases plus saines. Nous avons entendu chaque dirigeant de ce pays peu importe le temps de son règne à la tête du pays, dire ses ambitions de soigner la misère du peuple en lui offrant des conditions de vie convenables , avec des salaires substantiels , un accès aux soins de santé , une justice pour tous , une éducation moderne , des conditions de travail décentes . Nous avons écouté plusieurs fois nos présidents prendre des engagements sur l’honneur à la veille de chaque fête religieuse, de chaque anniversaire de notre indépendance nationale, s’adresser à la nation avec des mots pleins de promesses. Mais toutes ces belles paroles ne sont que démagogie et duperie. En agissant de la sorte , nos dirigeants n’ont habitué à dire au peuple que des mensonges politiques et ce peuple n’a retenu de ceux qui les gouvernent que de fausses déclarations. Pourtant cela n’a pas empêché les mauritaniens de continuer à espérer de leurs dirigeants des actes de changement réels. Beaucoup de programmes ont été mis en place pour lutter contre la pauvreté. Le fameux cadre stratégique de lutte contre la pauvreté le (CSLP ) qui a suscité un grand intérêt des bailleurs de fonds qui y ont répondu favorablement à coup de financements , n’a pas fait bouger la situation de la pauvreté dans le pays. Cette manne financière a profité à ceux qui ont piloté ces programmes au grand dam des populations censées bénéficier de cet argent qui aurait permis de construire des foyers modestes et décents aux habitants des zones périphériques et à fournir des logements aux fonctionnaires de l’Etat. L’accès à l’eau potable n’a pas échappé à ce triste sort que d’autres programmes sociaux ont connu. Les forages destinés à alimenter en eaux potables des populations des coins enclavés ont été distribués à d’influents hommes politiques alors qu’en Mauritanie il ya des endroits où des ruraux et des citadins restent des jours à la recherche de quoi boire et se laver pendant que des chameaux pataugent dans des flaques d’eau versées devant des forages financés dans le cadre de programmes d’accès universel aux services sociaux . Sur le plan de l’éducation, la réalité est loin d’être reluisante. Des fonds énormes ont servi à construire des écoles en plein désert, à les équiper alors que des déficits criants sont enregistrés dans de grandes agglomérations du pays , en matière d’infrastructures et de personnel enseignant. Nouakchott, la capitale est une ville où la pauvreté gagne du terrain faute de politique sociale conséquente de la part d’un gouvernement qui se morfond dans un immobilisme déconcertant qui n’a que trop duré. Face à tous ces échecs répétés et d’une absence de changement en vue, les mauritaniens se posent davantage de questions sur leur avenir et surtout sur la capacité de leurs dirigeants à faire une rupture avec le passé et donner des raisons d’espérer au peuple. Nous voulons d’une Mauritanie qui change véritablement de visage, avec une approche plus pragmatique et des priorités plus urgentes. Faute de quoi c’est toujours une Mauritanie plus que jamais condamnée à comptabiliser ses crises qui aggravera les souffrances du peuple…

Cheikh Tidiane Dia


Source:
le-renovateur.com

Mardi 5 Octobre 2010
Boolumbal Boolumbal
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