Conflits de compétence vous avez dit ! : Un remaniement corrigera t-il le quiproquo ?



Conflits de compétence vous avez dit ! : Un remaniement corrigera t-il le quiproquo ?
Affaires étrangères ou affaires africaines, Naha Mint Mouknass ou Dr Bâ Coumba, aucune au départ même n’est à sa place véritable. Ce n’est certainement pas une affaire de compétence qu’il y a derrière ces nominations fantaisiste à la tête de ces départements.
Mint Mouknass avant d’être recyclé dans la diplomatie, se trouvait être député élue sur une liste nationale en 2006. Elle n’a presque jamais siégé à l’Assemblée nationale, préférant plutôt s’installer à l’étranger partageant son temps entre tripoli et les pays du Golf. Mais de l’étranger, elle suivait tout ce qui se passait dans le pays d’autant qu’elle s’était fâchée avec Sidi Ould Cheikh Abdellahi auquel elle reprochait de ne l’avoir pas coopté dans son gouvernement. De fil en aiguille, les relations entre l’UDP et le président élu en 2007, sont devenues tellement exécrables que Naha Mint Mouknass décide de se retirer de la Majorité qui soutenait Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Ainsi ouvrait-elle le bal d’une contestation suivie de près par les militaires qui l’avaient soutenu contre Ahmed Ould Daddah. Après elle, d’autres députés de la Majorité vont se rebeller et même constituer un front. Chaque jour Sidi Ould Cheikh Abdellahi se réveillait pour entendre toute sorte de griefs contre lui. Mohamed Ould Abdel Aziz tapis dans l’ombre tirait les ficelles, jusqu’au moment où le président de la République poussé dos au mur ne savait plus que faire. Mais en réalité le fruit de la contestation était mure. Ainsi, Sidi Ould Cheikh Abdellahi sera déposé le 6 août 2008 par Mohamed Ould Abdel Aziz qu’il venait de nommer il n’y a pas longtemps au grade de général en même temps que trois autres officiers supérieurs notamment :

Mohamed Ould Ghazouani, Félix négri et Hadi de la DGSN. L’UDP heureuse de voir Sidi Ould Cheikh Abdellahi déposé par un coup d’Etat, soutient les nouveaux maîtres du Palais présidentiel. Mint Mouknass défend bec et ongles le coup d’Etat comme tant d’autres partis de la majorité. Les opposants au putsch et la communauté internationale condamnent la prise de pouvoir par la force refusent de reconnaître le nouveau maître des lieux. Une crise politique s’ouvre alors et la lutte est sans merci entre le pouvoir et l’opposition. Les accords de Dakar, obtenu à l’arraché par le médiateur sénégalais, Me Abdoulaye Wade, consacre des élections présidentielles le 18 juillet 2009 que Mohamed Ould Abdel Aziz remporte au premier tour. Naha Mint Mouknass est propulsé ministre des affaires étrangères dans le troisième gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Pour autant notre diplomatie ne s’en porte pas mieux. Jusqu’ici elle continue de patiner. Parce que d’abord Naha Mint Mouknass n’entretient pas de bonne relation avec le chef du gouvernement Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Il semble que leurs relations soient au plus mauvais. Non plus avec Bâ coumba, elles sont des plus mauvaises puisque les deux femmes s’ignorent royalement. Aucune ne semble accepter l’autre. Nommé aux affaires africaines, un poste pour l’heure aux contours mal définis, un conflit de compétence oppose les deux dames surtout les limites des ces compétences.

Naha joue sa carte


En fait l’architecture issue du décret du 30 mars créant le ministère délégué auprès du PM chargé des affaires africaines est plus qu’ambiguë. Dès lors, il est à se demander pourquoi le nouveau département a été au premier ministère plutôt qu’aux affaires étrangères ! Il aurait été plus rationnel et plus conforme à la solution choisie par d’autres pays pour éviter une confusion dans les rôles. Toujours est-il que depuis sa nomination, Bâ Coumba avait pris ses quartiers dans l’immeuble du gouvernement et elle commença à recruter ses collaborateurs. Et tout de suite elle fut sollicitée par le gouvernement. C’est ainsi que le 15 mai, elle remit à Abuja (Nigéria), un message de condoléances du Président Mohamed Ould Abdel Aziz à Goodluck JONATHAN, président du Nigeria, auquel elle transmit également les félicitations de son homologue mauritanien à l'occasion de son accession à la Magistrature suprême de son pays. Elle en profita pour présenter les condoléances du Président de la République à la veuve du Président Yaradwa.
Mais elle eut aussi des entretiens politiques avec M. Odien AJUMOGOBIA, ministre nigérian des affaires étrangères. Selon l’AMI, les entretiens qui ont eu lieu à cette occasion ont porté sur le renforcement de la coopération entre les deux pays. Il a été aussi question de la réouverture de l'ambassade du Nigeria à Nouakchott. La ministre aurait saisi cette occasion pour poser les problèmes liés à la réciprocité de visas pour nos ressortissants se rendant au Nigeria. En somme tout le travail d’une ministre chargée des affaires africaines. Vers le 20 Mai, elle a représenté à Yaoundé, le président Mohamed Ould Abdel Aziz aux festivités commémoratives du 50ème anniversaire de l'indépendance du Cameroun. Pour bien la renforcer dans son rôle, le Conseil des ministres du jeudi 6 mai 2010 nomma les membres de son cabinet mais surtout nomma directeur de la Coopération Bilatérale M. Bass Abal Abbass, précédemment Directeur Afrique au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Et directeur des Organisations Régionales M.Hamdi Ould Hakky, précédemment Directeur Adjoint Afrique au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Ainsi toute la direction Afrique au ministère des affaires étrangère lui fut cédée. Et, l’organigramme du MAEC donne à la direction Afrique : la charge de connaître et de traiter de l'ensemble des questions relatives aux relations de la Mauritanie avec les États de l'Afrique au Sud du Sahara (.. ) Cette direction Afrique «conduit et anime les études et analyses nécessaires à la préparation de l'action diplomatique et à sa mise en œuvre sur le plan bilatéral avec chacun des États relevant de son aire de compétence ainsi qu'avec les organisations et institutions qui s'y rattachent. » On ne peut, être plus clair !
Mais le 25 mai, fête de l’Union Africaine, Naha Mint Mouknass brûla la politesse à Coumba Ba et sortit un communiqué pour commémorer l’évènement. Il n’en fallait pas plus pour qu’un froid s’installe entre les deux dames toutes deux jalouses de leur prérogatives. L’arbitrage du premier ministre était nécessaire pour les départager. Celui-ci tergiversa longtemps avant de saisir le président qui trancha en amenant Naha avec lui à la réunion de la Cen sad mais surtout en l’envoyant représenter la Mauritanie au sommet de l’UA aux cotés du Premier ministre. Dans la foulée Naha coprésida la 10ème session de la grande commission mixte de coopération mauritano- sénégalaise avec son homologue sénégalais Me Madické Niang. Ainsi la coupe était pleine pour provoquer l’explosion de colère de Bâ Coumba qui n’aurait pas hésité d’évoquer l’affaire au premier ministre. Depuis, elle boude son bureau et reste chez elle en attendant le remaniement qui viendra corriger ce quiproquo ou les emporter toutes les deux.

Ould Mansour



Source: http://www.pointschauds.info

Mardi 24 Août 2010
Boolumbal Boolumbal
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