Circulation d’armes légères en Mauritanie : Soixante-dix milles pièces recensées!



Circulation d’armes légères en Mauritanie : Soixante-dix milles pièces recensées!


En dépit des déclarations officielles, qui ne révéleraient pas l’étendue de la circulation des armes légères dans notre pays, celles-ci sont aujourd’hui estimées à 70.000 pièces dont les détenteurs ne sont pas identifiés avec exactitude. De quoi susciter l’inquiétude au moment où le terrorisme prend un nouveau visage.

« Armes légères et sécurité en Mauritanie, Une perspective nationale et régionale », c’est le titre du dernier rapport présenté par Stéphanie Pézard et Anne-Kathrin Glatz, deux chercheurs indépendants de l’institut Small Arms Survey. Même si le rapport, basé sur de rares informations dispensées par des sources officielles fiables ou encore sur des témoignages sur le terrain, ne révèle pas de corrélation directe entre la violation et l’usage des armes à feu en Mauritanie, la situation reste toute de même alarmante.

La Sonnette d’alarmes et priorités actuelles

Cette étude sur le trafic d’armes légères intervient à un tournant important dans la lutte contre le terrorisme en Mauritanie d’autant plus que cette circulation comprend des armes d’assaut ainsi que des armes de poing. La forte distribution des armes, notamment à cause de l’instabilité politique dans le pays, serait de l’avis de ces experts, une source de préoccupation. L’étude révèle, par ailleurs, que « les deux sources d’approvisionnement en armes des Mauritaniens sont le marché noir (où l’on trouve des armes venues du Sahara occidental, du Mali, mais aussi de pays plus méridionaux, comme la Guinée) et les « fuites » organisées dans les stocks de l’armée. Le Sud-est du pays, à cause justement d’une forte demande, est suspecté être le plus infesté par ces armes légères.


Pour atténuer la tendance au «surarmement » en vogue dans notre pays, les auteurs du rapport précisent que « le gouvernement élu en juillet 2009 devra faire face à une série de défis en matière de contrôle des armes à feu ». Parmi les priorités citées par ces conseils des, la constitution d’une Commission nationale sur les armes légères, la mise en place d’une stratégie nationale, la révision et l’actualisation de la législation sur les armes à feu, le renforcement et la sécurisation des stocks d’armes et de munitions détenus par l’Etat.

Encadrés

c) Prêts et dons d’armes : quand les stocks étatiques passent aux mains des civils
Le décret de 1960 prévoit des exceptions à l’interdiction générale d’importation,
de vente, de transport, de stockage et de possession d’armes, mais les circonstances dans lesquelles celles-ci sont accordées ne sont pas précisées. Il est seulement indiqué que des autorisations individuelles peuvent être accordés aux personnes de haut rang (art. 3) et qu’aucun permis d’importation ne peut être délivré aux personnes ayant été reconnues coupables d’infractions ou de délits en matière de chasse (art. 8 bis).
On l’a vu, le prêt d’armes par l’état-major général de l’armée est une pratique courante. Une note d’étude interne de la direction générale de la sûreté nationale mauritanienne estime que 50 000 des quelque 70 000 armes qui seraient en circulation dans la population mauritanienne proviendraient des forces armées.
Tiré du rapport de Small Arms Survey (L’étude est cofinancée par le ministère allemand des affaires étrangères).

Encadré


Comment se présente le rapport : Serial…interrogations
A l’origine de cette étude, le bureau Nouakchott du Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD) qui a organisé avec des représentants du gouvernement mauritanien un atelier afin d’étudier les problèmes liés au commerce illicite des armes légères. Cette réunion entendait également poser les premiers jalons en vue de la création d’une commission nationale et la mise en œuvre d’un plan d’action. Afin de délimiter au mieux les priorités du plan, les participants à l’atelier ont souligné la nécessité de réaliser une évaluation précise de la situation des armes légères en Mauritanie (PNUD, 2005).
Cette évaluation a été confiée au Small Arms Survey qui a entrepris ce travail avec le soutien financier du ministère allemand des Affaires étrangères et l’aide logistique du bureau du PNUD à Nouakchott.

Evaluation


Le présent rapport expose les résultats de cette évaluation. Son principal objectif est de fournir au gouvernement mauritanien informations et références pour accompagner ses efforts de mise en œuvre du Programme d’action des Nations unies. Cette étude vise, notamment, à offrir une vue d’ensemble de la demande et des stocks d’armes légères présents en Mauritanie.
Quelles catégories de la population (civils, forces de sécurité, membres des groupes armés, délinquants) recherchent et détiennent des armes légères ?
Pour quelles raisons ces individus et groupes détiennent-ils (ou souhaitent-il détenir) des armes ?
Comment ont évolué, ces dernières années, la violence armée et les perceptions de sécurité en Mauritanie ?

Le deuxième point de cette étude aborde l’étendue du commerce illicite des armes légères en Mauritanie, en particulier dans certaines régions frontalières. Comment est structuré ce marché illicite ? Quels en sont les principaux acteurs ? Quels sont les types d’armes et de munitions concernés, d’où proviennent-elles, à quel prix sont-elles vendues ?
Enfin, ce rapport évalue la situation mauritanienne au regard des armes légères et de petit calibre dans un contexte régional.


Quels sont les autres acteurs régionaux qui détiennent, achètent, vendent et utilisent des armes ?
Peut-on parler de menaces émergentes transnationales ?
Quelles sont les mesures qui ont été prises, par la Mauritanie comme par les organisations sousrégionales, régionales et internationales pour les prévenir ou y faire face ?

Tiré du Rapport


Le Quotidien de Nouakchott


Vendredi 3 Septembre 2010
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