Célébration de l’an 1 du mandat de Ould Abdel Aziz : les fausses notes d’une conférence de Presse



Célébration de l’an 1 du mandat de Ould Abdel Aziz : les fausses notes d’une conférence de Presse
Mohamed Ould Abdel Aziz a célébré l’an 1er de son mandant issu des urnes par une conférence de presse à laquelle aussi le peuple devait avoir droit à la parole en direct sur les ondes des médias publics. L’événement était très attendu en raison de son caractère particulier et même rare. Les yeux étaient rivés sur le palais des congrès où s’est déroulée cette conférence de Presse.

Le Président avait sans doute quelque chose d’important à dire. Mais la bonne formule avait –elle été trouvée par ceux qui avait en charge la tenue de cette initiative médiatique. Cela a été loin d’être le cas. Le fiasco était visible !

Première fausse note : le choix de ceux qui devaient animer cette conférence de Presse n’a pas fait l’unanimité au sein des milieux de la presse où les publications qui comptent n’ont pas été conviées de manière officielle et respectable.

Conséquence : les parutions indépendantes régulières n’ont pas assisté à cette conférence. En cette période de vacances de la presse, il fallait inviter les journaux qui éditent encore pour couvrir cet événement. Les lecteurs de la presse privée constateront que la portée médiatique de cette conférence sera en deçà des attentes.

La deuxième fausse note, ce sont les interventions des « Moutedakhilnes » qui semblent se circonscrire à des gens taillés sur mesure. Ce qui a rendu le contenu du « spectacle » tendancieux et bien orienté. Tout au long de la prestation du président, beaucoup pensaient que le niveau des interventions allait s’améliorer. Les choses ce sont engluées dans le magma de la complaisance et le manque de professionnalisme est venu encore vider cette conférence de presse de son contenu qui n’a pas reflété la diversité des opinions.

Au final, l’exercice n’a pas été pédagogique mais éminemment politique destiné à la consommation nationale et internationale. Et là aussi c’est raté . Les réactions dans les milieux de la presse ne font que commencer pour dénoncer le manque de professionnalisme avec lequel cette conférence a été organisée.

Le président est –elle bien conscient des défaillances qui ont marqué le face à face manqué avec le peuple?
Ainsi pour dire, le président de la République a tenu hier soir sur les écrans de la TVM, d’Aljazeera Moubashir, ainsi que sur les ondes de Radio Mauritanie sa première conférence de presse directe avec le peuple mauritanien, caractérisée dans ses débuts par des dérangements qui avaient empêché les spectateurs d’écouter l’introduction de cet événement inédit, portant les motifs qui sont à l’origine de son organisation.

Dans ses réponses à la première question posée par son interlocuteur, le président de la République a précisé que le changement du 3 août 2005, avait échoué dans la réalisation des objectifs politiques et socioéconomiques pour lesquels il était venu. Mohamed Ould Abdel Aziz a également indiqué que la situation du pays s’est davantage détériorée sous le règne de l’ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, louant particulièrement sa propre action à la tête du pays depuis son accession au pouvoir.

Evoquant dans cette conférence de presse l’attitude de ses opposants, le président de la République a accusé ces derniers de persister dans leur refus de ne pas le reconnaitre comme chef d’Etat démocratiquement élus pour des raisons strictement politique dira-t-il, précisant tout de même que des réels progrès ont été réalisés depuis les dernières consultations présidentielles. Des citoyens de zones reculées du pays ont pu prendre part à cette importante conférence de presse dont cet acteur de la société civile, qui avait soulevé une question à partir de Kaédi, relative à l’enclavement de certaines localités du Gorgol.

L’intervenant a précisé dans ses interrogations que les 4 moughataa de cette Wilaya sont totalement privées d’infrastructures de base fondamentales pour être reliées à Kaédi et au reste du pays, surtout en période d’hivernage, où les biens et les personnes n’ont plus d’autres solutions pour se déplacer que les pirogues. A cette question, le président de la République a répondu en disant qu’il détient un programme spécial destiné à relever les défis de désenclavement des localités du pays dans toutes les régions, indiquant que la priorité est actuellement accordée aux Wilayas de Tiris Zemmour et du Guidimakha, du fait que depuis l’indépendance de la Mauritanie, ces régions ne sont liées au reste du pays par aucune route bitumée, a ajouté Mohamed Ould Abdel Aziz.

Toujours sur ce sujet de désenclavement de régions à l’accès difficile, le président de la République a signalé que le projet de réalisation de la route nationale de Selibaby avait été confié à une société australienne, avec laquelle, un contrat a été signé par la main interposée de l’Union européenne. Et d’ajouter que cette multinationale est malheureusement tombée en faillite, promettant tout de même d’amener le bitume jusqu’aux portes de Selibaby dans les plus brefs délais.

Ould Abdel Aziz a défendu également le travail réalisé par l’IGE, précisant qu’elle est parvenue à mettre à nu des détails inquiétants relatifs au pillage systématique de l’Etat, notamment de l’hôpital de Nouadhibou, expliquant ce qui est arrivé par l’ampleur de la gabegie qui, selon lui, caractérise certains cadres mauritaniens auxquels a été confiée la réalisation de cette importante infrastructure sanitaire. Par rapport à cet aspect précis, le président de la République a fait savoir que l’Etat n’a pu récupérer que 3 millions de dollars sur un investissement initial de 7 millions de dollars, soulignant par ailleurs que les équipements de dernier cri importés pour la modernisation de l’hôpital de la capitale économique avaient été volés, malgré leur utilisation précédente, avant d’assurer que la police chargée des crimes économiques travaille d’arrache-pied sur ce dossier. A suivre

Evoquant la situation du secteur éducatif, le président a indiqué qu’elle est catastrophique et très mauvaise, précisant qu’elle doit être généralement révisée, avec une priorité accordée aux besoins nationaux en la matière. Mohamed Ould Abdel Aziz a par ailleurs ajouté qu’il a attiré l’attention du Premier ministre sur cette question, dont la tenue de journées nationales de concertation sur le secteur et sa révision de a à z. Au sujet des forces armées, le président de la République a souligné que les budgets accordés à la modernisation de cette institution, dont 50 millions de dollars don de l’Arabie Saoudite, ont été entièrement investis dans les besoins de mise à niveau de ces corps vitaux pour la stabilité du pays. Nous y reviendrons.

Les fausses notes de l’événement.

Une médiatisation court depuis plusieurs jours sur cette conférence de presse à laquelle la majorité des journaux n’ont pas été invités. En effet, plusieurs directeurs de publication, responsables de sites électroniques et rédacteurs en chef avaient protesté hier contre leur exclusion, indiquant qu’au rythme où elle se tiendra la conférence de presse du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas inédite dans son genre, rappelant que sous Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, une autre conférence de presse réservée à une poignée de journalistes avait été tenue.

Le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement à qui revient la responsabilité de convier la presse dans un tel cas de figure, fait l’objet depuis hier de tous les critiques qui, conjuguées au boomerang attendu de l’échec de la conférence de presse de Ould Abdel Aziz, pourra catapulter ses actuels patrons, qui selon les éditeurs mécontents accumulent les erreurs depuis quelques temps…

Source: Le Rénovateur Quotidien

Jeudi 5 Août 2010
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