Le Secrétaire Général de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Antiesclavagiste (IRA-section Mauritanie), une association non reconnue mais très active, a vivement attaqué le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, certains érudits de l’Islam et le parti islamiste modéré Tawassoul sur plusieurs questions d’intérêt national (esclavage, lutte contre le terrorisme…..) réclamant au passage une politique de discrimination « positive » vis-à-vis « des esclaves », dimanche, au cours d’une conférence de presse.
Une rencontre à l’issue de laquelle un document très virulent sur l’affaire Ramdhane Ould Mohamed, la guerre contre Al Qaida, les menées islamistes sont évoquées dans des termes condamnant vivement les agissements du pouvoir.
La déclaration de l’IRA présente la mort par balle du « martyr » Ould Mohamed (un garçon haratine tombé sous les balles d’un policier lors d’une cérémonie sociale à Riyad) comme « un crime ethnique récurrent dans la pure tradition » mauritanienne, qui banalise les atteintes aux droits des individus considérés comme esclaves. Une affaire dont la suite est connue : une impunité en faveur de l’auteur, garantie par une justice de classe « qui blanchit les coupables ». Le mouvement déplore au passage « le silence coupable des autorités, de la classe politique et de la société civile ». Une manière de perpétuer « un système de violence idéologique, physique et morale contre la communauté des esclaves et anciens esclaves ». Un état de fait et une politique dont l’objectif est « de maintenir une catégorie sociale de la population nationale loin de la conscience de classe en faveur de laquelle l’IRA s’est investi dans son combat » et dont l’avènement « sonnera le glas du pouvoir de minorité basé sur la ségrégation et la préférence de naissance ».
Sur un autre plan, il rejette la guerre d’Aziz contre le terrorisme et lance une attaque en règle contre Tawassoul et sa thèse développée dernièrement pour réclamer une politique de discrimination positive.
Biram Ould Dah Ould Abeid et ses amis rejettent également « la guerre déclenchée sur les frontières Nord- Est de la Mauritanie prolongée en territoire malien ». Une action qui relève d’une activité « de violence et de mercenariat au profit d’une puissance étrangère, la France ». L’organisation rejette le principe du règlement des conflits intra et inter-états par « la violence et le sang ».
Suit alors la dénonciation « de la supercherie » des Islamistes à propos de la question de l’esclavage. Un problème national dont l’IRA « s’arroge le droit et le devoir d’insurrection morale et intellectuelle contre des normes prescrites, érigées en dogmes et permettant aux groupes dominants de prolonger leurs privilèges indus ».
Le mouvement islamiste modéré Tawassoul est invité à réviser sa copie et sa lecture de la question de l’esclavage. Une révision qui passe obligatoirement par la révision de certains concepts attribués à l’Islam, et de nature à perpétuer toutes les inégalités et les injustices. D’où un appel à la rupture par « la reconstruction d’un droit musulman instrumentalisé comme idéologie de domination de la majorité ».
Du coup, les dernières déclarations de la mouvance islamistes modérée sur la question de l’esclavage sont frappées du soupçon d’une offensive commanditée par le pouvoir du fait des relations très étroites entre le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, et une personnalité de l’ombre, mais véritable éminence grise du mouvement islamiste, l’imam Mohamed Hacen Ould Dedow.
Au Finish, l’IRA prône une politique de discrimination positive en faveur des esclaves et anciens esclaves pour combler les insuffisances et le retard dont ils sont « victimes ». Une action qui doit être précédée par « un diagnostic sans complaisance de la situation démographique et sociale de l’esclavage et de la situation des haratines ». Une revendication dont la satisfaction serait « la reconnaissance des torts causés » à travers « un dispositif de réparation des préjudices fondé sur une démarche politique de réconciliation nationale ».
Provoquer pour impressionner
Professeur de son état, issu de la région du Trarza, Biram Ould Abeïd s’est revelé les trois dernières années comme un défenseur de la communauté hratine dont il est issu. Il développe des thèses jugées extrémistes, n’hésitant pas par exemple à appeler les militaires hratines à la désobéissance et à la révolte contre le système des ‘’maures blancs’’ qui, à ses yeux, constituent une minorité qui suce le reste de la population. Son audace va plus loin que cela en s’attaquant aux oulémas de l’Islam, accusés de légaliser le système social en vigueur. Dans sa dernière sortie, il avait appelé les gens à ne plus prier derrière Dedew, Ould Lemrabott et Hamden. Son combat est soutenu ouvertement par de rares imams issus de sa communauté.
Les adversaires de Biram voit en lui un ‘’opportuniste’’ en quête de sa part du gâteau national au nom de l’appartenance haratine et estiment qu’il constitue le plus grand danger pour l’unité nationale. Certains parmi eux estiment même qu’il est service commandé pour le compte d’Israël afin de semer la guerre en Mauritanie, exactement comme ils avaient procédé au Soudan.
Quelque soit la réalité du combat de Ould Adeïd, son discours devient de plus en plus audible, surtout dans les milieux de la classe instruite hratine qui réclame une plus grande implication dans ce qui se passe dans le pays, particulièrement au niveau de la distribution des ressources. Ce constat est d’autant plus vrai que n’importe quel cadre de cette communauté peut apposer la signature de Biram à la fin de n’importe quel boulot qui contient généralement des doléances allant dans le même sens que son combat. C’est donc un phénomène et non pas un simple homme qui développe un discours extrémiste.
Il faut ajouter à cela que Biram, à travers son discours, cherche à s’approprier la cause hratine en plaçant la barre très haut et en privant les autres de l’exploiter. En plus de cela, il semble vouloir occuper la place laissée libre par le leader historique d’El Horr, Messaoud Ould Boulkheïr, devenu depuis la dernière présidentielle un leader national dans lequel se reconnaît une opinion qui n’est pas de son catégorie sociale. Enfin, il y a l’héritage de Messaoud que dispute beaucoup de gens et qui pourrait échoir à celui qui développe le discours le plus anti-conformiste.
Cheikh Sidya
Source: http://www.rmibiladi.com
Une rencontre à l’issue de laquelle un document très virulent sur l’affaire Ramdhane Ould Mohamed, la guerre contre Al Qaida, les menées islamistes sont évoquées dans des termes condamnant vivement les agissements du pouvoir.
La déclaration de l’IRA présente la mort par balle du « martyr » Ould Mohamed (un garçon haratine tombé sous les balles d’un policier lors d’une cérémonie sociale à Riyad) comme « un crime ethnique récurrent dans la pure tradition » mauritanienne, qui banalise les atteintes aux droits des individus considérés comme esclaves. Une affaire dont la suite est connue : une impunité en faveur de l’auteur, garantie par une justice de classe « qui blanchit les coupables ». Le mouvement déplore au passage « le silence coupable des autorités, de la classe politique et de la société civile ». Une manière de perpétuer « un système de violence idéologique, physique et morale contre la communauté des esclaves et anciens esclaves ». Un état de fait et une politique dont l’objectif est « de maintenir une catégorie sociale de la population nationale loin de la conscience de classe en faveur de laquelle l’IRA s’est investi dans son combat » et dont l’avènement « sonnera le glas du pouvoir de minorité basé sur la ségrégation et la préférence de naissance ».
Sur un autre plan, il rejette la guerre d’Aziz contre le terrorisme et lance une attaque en règle contre Tawassoul et sa thèse développée dernièrement pour réclamer une politique de discrimination positive.
Biram Ould Dah Ould Abeid et ses amis rejettent également « la guerre déclenchée sur les frontières Nord- Est de la Mauritanie prolongée en territoire malien ». Une action qui relève d’une activité « de violence et de mercenariat au profit d’une puissance étrangère, la France ». L’organisation rejette le principe du règlement des conflits intra et inter-états par « la violence et le sang ».
Suit alors la dénonciation « de la supercherie » des Islamistes à propos de la question de l’esclavage. Un problème national dont l’IRA « s’arroge le droit et le devoir d’insurrection morale et intellectuelle contre des normes prescrites, érigées en dogmes et permettant aux groupes dominants de prolonger leurs privilèges indus ».
Le mouvement islamiste modéré Tawassoul est invité à réviser sa copie et sa lecture de la question de l’esclavage. Une révision qui passe obligatoirement par la révision de certains concepts attribués à l’Islam, et de nature à perpétuer toutes les inégalités et les injustices. D’où un appel à la rupture par « la reconstruction d’un droit musulman instrumentalisé comme idéologie de domination de la majorité ».
Du coup, les dernières déclarations de la mouvance islamistes modérée sur la question de l’esclavage sont frappées du soupçon d’une offensive commanditée par le pouvoir du fait des relations très étroites entre le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, et une personnalité de l’ombre, mais véritable éminence grise du mouvement islamiste, l’imam Mohamed Hacen Ould Dedow.
Au Finish, l’IRA prône une politique de discrimination positive en faveur des esclaves et anciens esclaves pour combler les insuffisances et le retard dont ils sont « victimes ». Une action qui doit être précédée par « un diagnostic sans complaisance de la situation démographique et sociale de l’esclavage et de la situation des haratines ». Une revendication dont la satisfaction serait « la reconnaissance des torts causés » à travers « un dispositif de réparation des préjudices fondé sur une démarche politique de réconciliation nationale ».
Provoquer pour impressionner
Professeur de son état, issu de la région du Trarza, Biram Ould Abeïd s’est revelé les trois dernières années comme un défenseur de la communauté hratine dont il est issu. Il développe des thèses jugées extrémistes, n’hésitant pas par exemple à appeler les militaires hratines à la désobéissance et à la révolte contre le système des ‘’maures blancs’’ qui, à ses yeux, constituent une minorité qui suce le reste de la population. Son audace va plus loin que cela en s’attaquant aux oulémas de l’Islam, accusés de légaliser le système social en vigueur. Dans sa dernière sortie, il avait appelé les gens à ne plus prier derrière Dedew, Ould Lemrabott et Hamden. Son combat est soutenu ouvertement par de rares imams issus de sa communauté.
Les adversaires de Biram voit en lui un ‘’opportuniste’’ en quête de sa part du gâteau national au nom de l’appartenance haratine et estiment qu’il constitue le plus grand danger pour l’unité nationale. Certains parmi eux estiment même qu’il est service commandé pour le compte d’Israël afin de semer la guerre en Mauritanie, exactement comme ils avaient procédé au Soudan.
Quelque soit la réalité du combat de Ould Adeïd, son discours devient de plus en plus audible, surtout dans les milieux de la classe instruite hratine qui réclame une plus grande implication dans ce qui se passe dans le pays, particulièrement au niveau de la distribution des ressources. Ce constat est d’autant plus vrai que n’importe quel cadre de cette communauté peut apposer la signature de Biram à la fin de n’importe quel boulot qui contient généralement des doléances allant dans le même sens que son combat. C’est donc un phénomène et non pas un simple homme qui développe un discours extrémiste.
Il faut ajouter à cela que Biram, à travers son discours, cherche à s’approprier la cause hratine en plaçant la barre très haut et en privant les autres de l’exploiter. En plus de cela, il semble vouloir occuper la place laissée libre par le leader historique d’El Horr, Messaoud Ould Boulkheïr, devenu depuis la dernière présidentielle un leader national dans lequel se reconnaît une opinion qui n’est pas de son catégorie sociale. Enfin, il y a l’héritage de Messaoud que dispute beaucoup de gens et qui pourrait échoir à celui qui développe le discours le plus anti-conformiste.
Cheikh Sidya
Source: http://www.rmibiladi.com
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