
Il y a dix ans la Mauritanie se retirait de la CEDEAO dans la précipitation, sans avoir eu le soin de consulter ses citoyens. Principales causes avancées par le gouvernement de l’époque, la monnaie unique qui devait intervenir en 2004 et la levée des barrières douanières au sein de l’union régionale. En 2009, soit cinq ans après cette échéance théorique, rien de cela n’est arrivé. Le retrait mauritanien procédait d’une fausse alerte. D’aucuns l’expliquent comme la nécessité de faire le choix entre le Maghreb Arabe et l’Afrique de l’Ouest, ignorant sans doute que l’Ile Maurice, le dragon africain, fait à la fois partie de la SADC et de la COMESA.
En restant au sein de la CEDEAO, nous aurions joué le rôle de trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. En restant au dehors, nous devenons une grosse pierre d’achoppement de l’intégration entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Ce rôle de trait d’union naturel qui découle de notre bi-culturalité est joué aujourd’hui par le Maroc et le Sénégal, nos deux voisins immédiats. Cela d’autant que la panne du Maghreb pousse le Maroc à se tourner vers l’Atlantique et l’Algérie, privée de débouché vers l’Océan, vers les terres profondes selon une orientation Sud-est. A la route Rabat-Nouakchott –Dakar, déjà fonctionnelle, s’oppose le cordon Alger-Lagos, toujours sur maquette. Les batailles idéologiques de naguère sont remplacées aujourd’hui par la conquête des marchés. Dans ce cadre, trois pays maghrébins (Tunisie, Maroc, Libye) cherchent chacun en ce qui le concerne à occuper les marchés «vierges » de l’Afrique de l’Ouest. Nous présentons peu d’avantages comparatifs par rapport ces trois pays hormis le fait de comprendre mieux la psychologie d’un bambara, d’un dioula ou d’un diola. Mais, tout comme les libanais face aux syriens, saoudiens, iraniens et émiratis, nous aurions pu jouer les bons interprètes et les médiateurs culturels entre arabes et africains.
En décembre 2000, lors du retrait, la Mauritanie présentait une balance commerciale excédentaire avec tous les pays de la CEDEAO à l’exception du Sénégal. C’est dire combien ce retrait a affecté nos exportations. Notons que, encore aujourd’hui, aucun commerçant mauritanien ne peut ouvrir boutique à Tunis, Tripoli, Rabat ou Alger. Il peut le faire à Abidjan et à Dakar sans aucune formalité.
Pour l’heure, tant que la dynamique de la CEDEAO n’est pas en place, nous n’avons rien à craindre. Mais qu’adviendra-t-il en 2020 quand l’UE et la CEDEAO auront signé leur accord de libre-échange, sachant qu’aussi bien le Maroc, la Tunisie et l’Algérie ont chacun, de manière individuelle, finalisé de larges accords d’association avec le vieux continent ?
Source: Mauritanies1
En restant au sein de la CEDEAO, nous aurions joué le rôle de trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. En restant au dehors, nous devenons une grosse pierre d’achoppement de l’intégration entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Ce rôle de trait d’union naturel qui découle de notre bi-culturalité est joué aujourd’hui par le Maroc et le Sénégal, nos deux voisins immédiats. Cela d’autant que la panne du Maghreb pousse le Maroc à se tourner vers l’Atlantique et l’Algérie, privée de débouché vers l’Océan, vers les terres profondes selon une orientation Sud-est. A la route Rabat-Nouakchott –Dakar, déjà fonctionnelle, s’oppose le cordon Alger-Lagos, toujours sur maquette. Les batailles idéologiques de naguère sont remplacées aujourd’hui par la conquête des marchés. Dans ce cadre, trois pays maghrébins (Tunisie, Maroc, Libye) cherchent chacun en ce qui le concerne à occuper les marchés «vierges » de l’Afrique de l’Ouest. Nous présentons peu d’avantages comparatifs par rapport ces trois pays hormis le fait de comprendre mieux la psychologie d’un bambara, d’un dioula ou d’un diola. Mais, tout comme les libanais face aux syriens, saoudiens, iraniens et émiratis, nous aurions pu jouer les bons interprètes et les médiateurs culturels entre arabes et africains.
En décembre 2000, lors du retrait, la Mauritanie présentait une balance commerciale excédentaire avec tous les pays de la CEDEAO à l’exception du Sénégal. C’est dire combien ce retrait a affecté nos exportations. Notons que, encore aujourd’hui, aucun commerçant mauritanien ne peut ouvrir boutique à Tunis, Tripoli, Rabat ou Alger. Il peut le faire à Abidjan et à Dakar sans aucune formalité.
Pour l’heure, tant que la dynamique de la CEDEAO n’est pas en place, nous n’avons rien à craindre. Mais qu’adviendra-t-il en 2020 quand l’UE et la CEDEAO auront signé leur accord de libre-échange, sachant qu’aussi bien le Maroc, la Tunisie et l’Algérie ont chacun, de manière individuelle, finalisé de larges accords d’association avec le vieux continent ?
Source: Mauritanies1