Yacoub Ould Moine ! Ce jeune matheux à l’allure d’éphèbe et à la voix rauque serait l’un des députés de l’opposition qui a mis le plus de bâtons dans les roues du gouvernement. En effet, certains sites d’information vont jusqu’à parler de menaces réelles qui pèseraient désormais sur ce député du RFD (Rassemblement des forces démocratiques), principal parti de l’opposition dite radicale, pour avoir particulièrement acculé au cours des dernières séances de question orale à l’Assemblée Nationale, le ministre de la Justice et son homologue de l’Education Nationale.
Avec l’esprit cartésien qui le caractérise, Yacoub Ould Moine, professeur de Mathématique de grade universitaire, prend toujours le soin de compiler un dossier en béton avant d’aller enquiquiner les membres du gouvernement qu’il décide de cuisiner et sur qui il prend toujours le soin de se renseigner. C’est dans ce cadre que ces deux dernières sorties face au ministre de la Justice, Abidine Ould Khaïry et le super ministre de l’Education Nationale, Ahmed Ould Bahiya, alimentent-elles encore les discussions de salon à Nouakchott, au point de remporter ces jours-ci le titre de l’opposant qui a le plus importuné le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Fouineur jusqu’au bout, par déformation professionnelle sans doute, le député Yacoub Ould Moine est considéré comme celui qui a le plus mis à nu les insuffisances constatées dans plusieurs départements et secteurs publics, relevé les incompétences qui gangrènent l’administration ainsi que toutes les tares d’une gabegie que les autorités assurent avoir banni des usages et qu’il parvient à prouver comme une formule mathématique qu’elle est encore là, plus revigorée que jamais.
Il a ainsi interpellé le ministre de la Justice sur la recrudescence des détentions arbitraires qui selon lui gangrène le système judiciaire en Mauritanie depuis l’avènement du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, évoquant le sort de certains prisonniers condamnés en 1998 à un an de prison et qui continuent 13 années après à croupir en prison. Il a même rappelé le refus du ministre de la Justice, Abidine Ould Khaïry, de donner suite à un courrier de l’Ordre national des avocats (ONA) lui transmettant le souhait de certains avocats étrangers à défendre ces prisonniers.
Se basant sur le dernier Rapport du Bâtonnier de l’ONA, véritable dénonciation de l’état actuel de la justice en Mauritanie, accusée d’avoir fait le lit gras aux violations des procédures judiciaires, le député Yacoub Ould Moine a reposé le cas de l’ex-Directeur des Procapec (Ahmed Ould Khattry) libéré pour avoir purgé en préventive les deux années auxquelles la Cour criminelle vient de le condamner au cours de ses audiences en cours. Il a posé également le cas de l’ex-Commissaire aux Droits de l’Homme, Mohamed Lemine Ould Dadde, qui se trouve depuis plus d’un an en prison, alors que le délai légal du mandat de dépôt le concernant a expiré depuis quelques semaines, après son deuxième et dernier renouvellement
Troisième entorse soulevée par Ould Moine, l’immixtion flagrante de l’Exécutif dans le domaine judiciaire, à travers une action du ministre de la Justice visant à démettre un magistrat pour un verdict jugé complaisant dans le dossier de la drogue. Pour le député, il s’agit-là tout simplement d’une expédition punitive à l’encontre d’un juge du siège qui a dis le droit sur la base des éléments qui lui ont été présentés. Il a aussi mis en exergue les nombreuses contradictions qui ont émaillé la gestion de ce dossier de la drogue, notamment cette libération condescendante du principal suspect par le truchement d’une grâce présidentielle et en dehors des procédures légales, ce qui à ses yeux devait conduire tout magistrat respectueux du droit à acquitter ses supposés complices. Il a rappelé en outre les nombreuses décisions judiciaires que l’Etat a toujours refusé d’exécuter, dans des dossiers n’ayant aucun lien avec la drogue, s’étonnant ainsi de la rapidité avec laquelle cette décision de grâce au profit du principal suspect dans le dossier de la drogue a été exécutée et la hargne des pouvoirs judiciaires à conserver des prisonniers impliqués dans des affaires bénignes et ayant purgé depuis longtemps la durée de leur peine.
Face au ministre de l’Education Nationale, les échanges vinaigrés entre les deux hommes ont frisé par moment le règlement personnel. Au ministre qui l’accusait de soulever en permanence des dossiers ayant trait à des gens de sa tribu ou de sa région, le député Yacoub Ould Moine, très courroucé, lui a rappelé le temps où il était venu le voir pour intercéder en sa faveur lorsque le Directeur de la Société des Hydrocarbures (SMH) suspendit son salaire, pour mettre fin au double revenu qu’il tirait de son emploi à la SMH et de ses cours à l’Université de Nouakchott. Le député poussera d’ailleurs la méchanceté plus loin en soulignant que lorsque le Directeur de la SMH, désirant lui faire conserver son pain à la SMH lui décocta un contrat de consultant chargé des études, il en fut incapable pour cause d’incompétence. Il faut dire que le ministre de l’Education Nationale ne l’avait pas non plus ménagé, lui qui dira que le député lui en veut parce que ses émoluments de professeur à l’Université ont été coupés et qu’il a depuis remué ciel et terre pour les rétablir.
Il faut souligner que le député Yacoub Ould Moine qui a rejoint le RFD peu avant la chute d’Ould Taya, est toujours resté fidèle à la ligne politique qu’il a choisie. A ce titre, il s’est toujours montré mordant face aux différents régimes qui se sont succédés depuis en Mauritanie.
Cheikh Aïdara
Avec l’esprit cartésien qui le caractérise, Yacoub Ould Moine, professeur de Mathématique de grade universitaire, prend toujours le soin de compiler un dossier en béton avant d’aller enquiquiner les membres du gouvernement qu’il décide de cuisiner et sur qui il prend toujours le soin de se renseigner. C’est dans ce cadre que ces deux dernières sorties face au ministre de la Justice, Abidine Ould Khaïry et le super ministre de l’Education Nationale, Ahmed Ould Bahiya, alimentent-elles encore les discussions de salon à Nouakchott, au point de remporter ces jours-ci le titre de l’opposant qui a le plus importuné le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Fouineur jusqu’au bout, par déformation professionnelle sans doute, le député Yacoub Ould Moine est considéré comme celui qui a le plus mis à nu les insuffisances constatées dans plusieurs départements et secteurs publics, relevé les incompétences qui gangrènent l’administration ainsi que toutes les tares d’une gabegie que les autorités assurent avoir banni des usages et qu’il parvient à prouver comme une formule mathématique qu’elle est encore là, plus revigorée que jamais.
Il a ainsi interpellé le ministre de la Justice sur la recrudescence des détentions arbitraires qui selon lui gangrène le système judiciaire en Mauritanie depuis l’avènement du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, évoquant le sort de certains prisonniers condamnés en 1998 à un an de prison et qui continuent 13 années après à croupir en prison. Il a même rappelé le refus du ministre de la Justice, Abidine Ould Khaïry, de donner suite à un courrier de l’Ordre national des avocats (ONA) lui transmettant le souhait de certains avocats étrangers à défendre ces prisonniers.
Se basant sur le dernier Rapport du Bâtonnier de l’ONA, véritable dénonciation de l’état actuel de la justice en Mauritanie, accusée d’avoir fait le lit gras aux violations des procédures judiciaires, le député Yacoub Ould Moine a reposé le cas de l’ex-Directeur des Procapec (Ahmed Ould Khattry) libéré pour avoir purgé en préventive les deux années auxquelles la Cour criminelle vient de le condamner au cours de ses audiences en cours. Il a posé également le cas de l’ex-Commissaire aux Droits de l’Homme, Mohamed Lemine Ould Dadde, qui se trouve depuis plus d’un an en prison, alors que le délai légal du mandat de dépôt le concernant a expiré depuis quelques semaines, après son deuxième et dernier renouvellement
Troisième entorse soulevée par Ould Moine, l’immixtion flagrante de l’Exécutif dans le domaine judiciaire, à travers une action du ministre de la Justice visant à démettre un magistrat pour un verdict jugé complaisant dans le dossier de la drogue. Pour le député, il s’agit-là tout simplement d’une expédition punitive à l’encontre d’un juge du siège qui a dis le droit sur la base des éléments qui lui ont été présentés. Il a aussi mis en exergue les nombreuses contradictions qui ont émaillé la gestion de ce dossier de la drogue, notamment cette libération condescendante du principal suspect par le truchement d’une grâce présidentielle et en dehors des procédures légales, ce qui à ses yeux devait conduire tout magistrat respectueux du droit à acquitter ses supposés complices. Il a rappelé en outre les nombreuses décisions judiciaires que l’Etat a toujours refusé d’exécuter, dans des dossiers n’ayant aucun lien avec la drogue, s’étonnant ainsi de la rapidité avec laquelle cette décision de grâce au profit du principal suspect dans le dossier de la drogue a été exécutée et la hargne des pouvoirs judiciaires à conserver des prisonniers impliqués dans des affaires bénignes et ayant purgé depuis longtemps la durée de leur peine.
Face au ministre de l’Education Nationale, les échanges vinaigrés entre les deux hommes ont frisé par moment le règlement personnel. Au ministre qui l’accusait de soulever en permanence des dossiers ayant trait à des gens de sa tribu ou de sa région, le député Yacoub Ould Moine, très courroucé, lui a rappelé le temps où il était venu le voir pour intercéder en sa faveur lorsque le Directeur de la Société des Hydrocarbures (SMH) suspendit son salaire, pour mettre fin au double revenu qu’il tirait de son emploi à la SMH et de ses cours à l’Université de Nouakchott. Le député poussera d’ailleurs la méchanceté plus loin en soulignant que lorsque le Directeur de la SMH, désirant lui faire conserver son pain à la SMH lui décocta un contrat de consultant chargé des études, il en fut incapable pour cause d’incompétence. Il faut dire que le ministre de l’Education Nationale ne l’avait pas non plus ménagé, lui qui dira que le député lui en veut parce que ses émoluments de professeur à l’Université ont été coupés et qu’il a depuis remué ciel et terre pour les rétablir.
Il faut souligner que le député Yacoub Ould Moine qui a rejoint le RFD peu avant la chute d’Ould Taya, est toujours resté fidèle à la ligne politique qu’il a choisie. A ce titre, il s’est toujours montré mordant face aux différents régimes qui se sont succédés depuis en Mauritanie.
Cheikh Aïdara
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