Une fois encore Wikileaks montre les hommes politiques mauritaniens sous une facette différente, tenant un discours en directions des occidentaux différent de celui qu’ils tiennent à l’endroit des mauritaniens. Illustration avec deux comptes rendus l’un avec Ba M’bré et l’autre avec Ahmed Ould Daddah)
Rencontre avec le Président du Senat
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1. (C) La Chargé d’Affaires a eu, le 14 octobre, une rencontre avec le Président du Sénat Ba Mamadou qui serait constitutionnellement désigné président par intérim conformément à la proposition avancée par le Président de l’Assemblée Nationale Messaoud Ould Boulkheir par laquelle le Président Abdallahi retournerait à la présidence seulement pour démissionner. Ba a dit qu'il voit un consensus fort pour une option "NiNi" qui verrait le départ aussi bien du Président Abdallahi que du Général Aziz. Il croit qu'Abdallahi démissionnera volontairement si ses conseillers lui recommandent de le faire, mais il s’était empressé d'ajouter que ni lui, ni quelqu'un d'autre ne ferait cet engagement pour lui. Ba réfléchissait déjà aux termes d'une situation après coup-d'État dans laquelle il serait "Président par intérim."
Pour lui l’adoption d’une vision strictement constitutionnelle implique que le dernier Gouvernement Waghef serait constitutionnellement celui qui serait chargé d’exécuter le rôle de la gouvernance pendant une période transitoire (indiquant son désaccord avec ceux qui appelleraient à la composition non-constitutionnelle d'un gouvernement d'unité nationale pour gérer la transition. Ba pense que le délai de 3 mois indiqué dans la constitution pour un gouvernement de transition pour organiser de nouvelles élections est trop court et a indiqué que, s'il assume la présidence par intérim, il chercherait l'assistance politique/des donateurs pour un délai d’au moins six mois.
2. (C) En discutant déjà les scénarios de l’après coup d'État, Ba M’Baré n'était pas excessivement optimiste à propos du départ du Général Aziz. Il voit, chez les partisans d’Aziz, une dégradation de la confiance en l'avenir du coup d'État, mais ne voit aucun mouvement d'Aziz lui-même. Ba Mbaré croit toujours qu’il faut exercer plus de pression sur Aziz directement et indirectement à travers sa base de soutien politique, militaire et dans les milieux des affaires. Il considère vitale l'action américaine en faveur des sanctions bilatérales avant Le 20 octobre, date de la rencontre avec l'Union Européenne.
3. (C) le Président du Sénat a considère que les signaux que la junte tend la main au FNDD ne sont que pure mascarade et a écarté l’éventualité d’un dialogue national prochain. Il a vu les multiples nouveaux efforts "de médiation" internes comme, en grande partie, des efforts menés par ceux qui s'étaient mis du côté d'Aziz et essayent maintenant de sauver une place politique pour eux. Il a, cependant, vu les efforts d'une coalition de groupes mauritaniens de droits de l'homme comme sincères et potentiellement constructifs. Ba Mbaré croit qu'il y aura une majorité d'anti-coup-d'État quand le Sénat se réunit le 10 novembre composé du FNDD, RFD d'Ould Daddah et un groupe de sénateurs, qui a quitté la coalition pro coup- d'État). Il s’attend à ce que le Sénat annulera tout ce qui avait été décidé par la session "illégale" d’urgence. Au moment où une majorité d'anti-coup-d'État existe au niveau du Sénat, la situation au niveau de l'Assemblée nationale est moins claire.
4. (C) Ba Mbaré , Afro-Mauritanien Pular, a vu le risque que l'armée, composée en grande majorité, de maures blancs, essayera de créer un conflit ethnique pour détourner l'attention du coup d'État. Il croit que les militaires commencent déjà à provoquer des rapports raciaux tendus notant que certains titres fonciers d’afro-mauritaniens font soudainement l’objet de litiges dans sa zone d’origine, Boghé. Il a ajouté que la plupart des leaders afro-mauritaniens seront prudents pour ne pas se permettre d'être entraînés dans un conflit provoqué tant qu'ils croient en la possibilité d’arriver à une solution à la crise politique.
Rencontre avec Ahmed Ould Daddah
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5. (C) Le Chargé d’Affaires a aussi rencontré, le 14 octobre, leader formel de l'opposition, Ahmed Ould Daddah, qui est maintenant pro-coup d’Etat/puis anti-coup-d'État. Comme toujours, Ould Daddah était pensif et nuancé dans ses avis - un trait qui n'est pas compris par le public qui le voit de plus en plus comme un opportuniste, qui fait beaucoup de volte-faces. Ould Daddah a dit, "je me sens de temps en temps un peu plus optimiste pour la situation, en notant que deux mois après le coup d'État; il y a un consensus national sur le besoin de faire sortir les militaires. À part quelques parlementaires "indépendants", Ould Daddah a dit que les militaires n'ont plus aucune base politique. Cela dit, Ould Daddah a dit qu'il ne voyait toujours pas beaucoup d'indications d'empressement de renoncer chez Aziz. Il a fourni d’énormes efforts pour identifier une force d’influence clé sur le général puisqu'Aziz garde toujours son propre conseil et a peu d'associés avec influence réelle sur lui. Il ne voit pas beaucoup d’opportunités pour voir Aziz renoncer volontairement au pouvoir. Il voit que le rôle de la pression internationale est utile dans la mesure où elle encourage ceux qui sont autour du général à l’abandonner finalement en créant une sorte de la stratégie "du premier manchot" qui rendra rapidement le général sans importance une fois la première personne qui le craint se jette à l'eau.
6. (C) Daddah a dit au Chargé d’affaires qu'il continue à en appeler au FNDD et qu'il voit le besoin d’un dialogue sérieux entre les parties. Il diverge avec le FNDD et Boulkheir sur la question du retour du Président Abdallahi au bureau même si c’est provisoire – en observant que c’est symboliquement impossible pour les militaires de l’accepter. Pour Ould Daddah, si Abdallahi est préparé pour démissionner il devrait le faire sans retourner à la présidence. Daddah a dit qu'il n'est pas opposé à l'idée de Boulkheir de voir le Président du Sénat diriger un gouvernement de transition mais il a vu cette idée peu probable pour des raisons telles que (a) Ba est trop proche de Sidi Ould Cheikh Abdallahi et (b) les ‘‘questions de corruption de Ba’’. Ould Daddah voit la sortie de la crise à travers un gouvernement de transition fortement indépendant qui pourrait même laisser un rôle pour Aziz comme Président purement nominal pendant la transition.
7. (C). Ould Daddah voit comme pire issue possible de la crise actuelle, le retour du Colonel Vall. Ould Daddah condamne Vall d'avoir le sang des afro-mauritaniens sur les mains à la fin des années 80, d’être profondément impliqué dans le trafic de drogue et d’être, peut-être, le plus corrompu des mauritaniens.
8 (c). Ould Oaddah a averti qu’aucune résolution à la crise ne doit être aux dépens de l'armée dont le rôle "en Mauritanie est maintenant nécessaire plus que jamais dans son histoire. Il a vu que le départ des militaires de la politique a besoin d'être accompagné d’un engagement politique à fournir la formation, l'équipement et l'assistance à cette armée pour faire face aux défis réels de sécurité en Mauritanie.
HANKINS
Rencontre avec le Président du Senat
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1. (C) La Chargé d’Affaires a eu, le 14 octobre, une rencontre avec le Président du Sénat Ba Mamadou qui serait constitutionnellement désigné président par intérim conformément à la proposition avancée par le Président de l’Assemblée Nationale Messaoud Ould Boulkheir par laquelle le Président Abdallahi retournerait à la présidence seulement pour démissionner. Ba a dit qu'il voit un consensus fort pour une option "NiNi" qui verrait le départ aussi bien du Président Abdallahi que du Général Aziz. Il croit qu'Abdallahi démissionnera volontairement si ses conseillers lui recommandent de le faire, mais il s’était empressé d'ajouter que ni lui, ni quelqu'un d'autre ne ferait cet engagement pour lui. Ba réfléchissait déjà aux termes d'une situation après coup-d'État dans laquelle il serait "Président par intérim."
Pour lui l’adoption d’une vision strictement constitutionnelle implique que le dernier Gouvernement Waghef serait constitutionnellement celui qui serait chargé d’exécuter le rôle de la gouvernance pendant une période transitoire (indiquant son désaccord avec ceux qui appelleraient à la composition non-constitutionnelle d'un gouvernement d'unité nationale pour gérer la transition. Ba pense que le délai de 3 mois indiqué dans la constitution pour un gouvernement de transition pour organiser de nouvelles élections est trop court et a indiqué que, s'il assume la présidence par intérim, il chercherait l'assistance politique/des donateurs pour un délai d’au moins six mois.
2. (C) En discutant déjà les scénarios de l’après coup d'État, Ba M’Baré n'était pas excessivement optimiste à propos du départ du Général Aziz. Il voit, chez les partisans d’Aziz, une dégradation de la confiance en l'avenir du coup d'État, mais ne voit aucun mouvement d'Aziz lui-même. Ba Mbaré croit toujours qu’il faut exercer plus de pression sur Aziz directement et indirectement à travers sa base de soutien politique, militaire et dans les milieux des affaires. Il considère vitale l'action américaine en faveur des sanctions bilatérales avant Le 20 octobre, date de la rencontre avec l'Union Européenne.
3. (C) le Président du Sénat a considère que les signaux que la junte tend la main au FNDD ne sont que pure mascarade et a écarté l’éventualité d’un dialogue national prochain. Il a vu les multiples nouveaux efforts "de médiation" internes comme, en grande partie, des efforts menés par ceux qui s'étaient mis du côté d'Aziz et essayent maintenant de sauver une place politique pour eux. Il a, cependant, vu les efforts d'une coalition de groupes mauritaniens de droits de l'homme comme sincères et potentiellement constructifs. Ba Mbaré croit qu'il y aura une majorité d'anti-coup-d'État quand le Sénat se réunit le 10 novembre composé du FNDD, RFD d'Ould Daddah et un groupe de sénateurs, qui a quitté la coalition pro coup- d'État). Il s’attend à ce que le Sénat annulera tout ce qui avait été décidé par la session "illégale" d’urgence. Au moment où une majorité d'anti-coup-d'État existe au niveau du Sénat, la situation au niveau de l'Assemblée nationale est moins claire.
4. (C) Ba Mbaré , Afro-Mauritanien Pular, a vu le risque que l'armée, composée en grande majorité, de maures blancs, essayera de créer un conflit ethnique pour détourner l'attention du coup d'État. Il croit que les militaires commencent déjà à provoquer des rapports raciaux tendus notant que certains titres fonciers d’afro-mauritaniens font soudainement l’objet de litiges dans sa zone d’origine, Boghé. Il a ajouté que la plupart des leaders afro-mauritaniens seront prudents pour ne pas se permettre d'être entraînés dans un conflit provoqué tant qu'ils croient en la possibilité d’arriver à une solution à la crise politique.
Rencontre avec Ahmed Ould Daddah
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5. (C) Le Chargé d’Affaires a aussi rencontré, le 14 octobre, leader formel de l'opposition, Ahmed Ould Daddah, qui est maintenant pro-coup d’Etat/puis anti-coup-d'État. Comme toujours, Ould Daddah était pensif et nuancé dans ses avis - un trait qui n'est pas compris par le public qui le voit de plus en plus comme un opportuniste, qui fait beaucoup de volte-faces. Ould Daddah a dit, "je me sens de temps en temps un peu plus optimiste pour la situation, en notant que deux mois après le coup d'État; il y a un consensus national sur le besoin de faire sortir les militaires. À part quelques parlementaires "indépendants", Ould Daddah a dit que les militaires n'ont plus aucune base politique. Cela dit, Ould Daddah a dit qu'il ne voyait toujours pas beaucoup d'indications d'empressement de renoncer chez Aziz. Il a fourni d’énormes efforts pour identifier une force d’influence clé sur le général puisqu'Aziz garde toujours son propre conseil et a peu d'associés avec influence réelle sur lui. Il ne voit pas beaucoup d’opportunités pour voir Aziz renoncer volontairement au pouvoir. Il voit que le rôle de la pression internationale est utile dans la mesure où elle encourage ceux qui sont autour du général à l’abandonner finalement en créant une sorte de la stratégie "du premier manchot" qui rendra rapidement le général sans importance une fois la première personne qui le craint se jette à l'eau.
6. (C) Daddah a dit au Chargé d’affaires qu'il continue à en appeler au FNDD et qu'il voit le besoin d’un dialogue sérieux entre les parties. Il diverge avec le FNDD et Boulkheir sur la question du retour du Président Abdallahi au bureau même si c’est provisoire – en observant que c’est symboliquement impossible pour les militaires de l’accepter. Pour Ould Daddah, si Abdallahi est préparé pour démissionner il devrait le faire sans retourner à la présidence. Daddah a dit qu'il n'est pas opposé à l'idée de Boulkheir de voir le Président du Sénat diriger un gouvernement de transition mais il a vu cette idée peu probable pour des raisons telles que (a) Ba est trop proche de Sidi Ould Cheikh Abdallahi et (b) les ‘‘questions de corruption de Ba’’. Ould Daddah voit la sortie de la crise à travers un gouvernement de transition fortement indépendant qui pourrait même laisser un rôle pour Aziz comme Président purement nominal pendant la transition.
7. (C). Ould Daddah voit comme pire issue possible de la crise actuelle, le retour du Colonel Vall. Ould Daddah condamne Vall d'avoir le sang des afro-mauritaniens sur les mains à la fin des années 80, d’être profondément impliqué dans le trafic de drogue et d’être, peut-être, le plus corrompu des mauritaniens.
8 (c). Ould Oaddah a averti qu’aucune résolution à la crise ne doit être aux dépens de l'armée dont le rôle "en Mauritanie est maintenant nécessaire plus que jamais dans son histoire. Il a vu que le départ des militaires de la politique a besoin d'être accompagné d’un engagement politique à fournir la formation, l'équipement et l'assistance à cette armée pour faire face aux défis réels de sécurité en Mauritanie.
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