Les étudiants de l’université de Nouakchott se sont rentrés en grève illimitée depuis hier, dimanche. Ils entendent ainsi protester contre ce qu’ils estiment être le ‘‘refus de l’administration d’apporter les solutions réelles’’ à leurs problèmes, particulièrement le transport et le restaurant universitaire. L’Union nationale des étudiants de Mauritanie, d’obédience islamiste et qui avait remporté la majorité des sièges lors des dernières élections des représentants des étudiants aux différents conseils de l’université et des facultés, s’oppose à ce mouvement et croit que le ministère, même si ce syndicat est en guère ouverte avec le recteur, a apporté un début de solution aux problèmes posées à l’université. Cela n’a pas empêché les étudiants grévistes d’empêcher le déroulement des cours.
Les clivages au sein de l’université de Nouakchott sont ainsi en train de refléter les divergences de vue au niveau de la classe politique.
La Mauritanie est-elle entrée dans une mauvaise saison sociale? C’est la question que redoute tout le monde. Après le préavis de grève déposé par plusieurs centrales syndicales nationales pour protester contre le décret précisant les indemnités de transport et de non logement, voici les étudiants de l’Université de Nouakchott qui entrent dans la danse.
Le porte-parole des alliances estudiantines organisatrices du mouvement de grève, Nagi Ould Abdoullah, cité par le site d’information continue Al Akhbar, affirme que le mot d’ordre de grève est suivi dans toutes les facultés. Il explique, par ailleurs, que les raisons qui ont poussé les différentes associations à déclarer cette grève, résident surtout dans l’absence de réponse aux doléances des étudiants de la part de l’administration et sa fuite en avant précisant que toutes les parties concernées, y compris la primature, ne leur ont apporté jusqu’ici que les promesses qui n’ont pas été tenues, sur le terrain de la réalité.
Par rapport à la grève, le responsable estudiantin, promet que la grève ira crescendo et que les étudiants grévistes prendront les mesures nécessaires pour réaliser leurs revendications au chapitre desquelles le problème du transport arrive en tête.
Accusations réciproques
La grève ne s’est pas passée sans provoquer des dissensions au sein des organisations estudiantines. Le porte parole des grévistes accuse l’Union nationale des étudiants de Mauritanie (non gréviste) d’être sous la botte de l’administration et d’avoir comploté avec elle contre les intérêts globaux des étudiants. Il déplore que cette organisation soit devenue ‘‘un instrument entre les mains de l’administration pour attaquer les étudiants, les hypnotiser et les détourner de la défense des intérêts de l’étudiant’’.
Répondant à ces accusations, le secrétaire général de l’Union nationale des étudiants de Mauritanie, Mohamed Mahmoud Ould Addoullah, cité par Al Akhbar, déclare que ‘‘ces accusations n’ont aucun fondement et que les raisons essentielles de la non participation de son association à la grève sont surtout liés à la réponse positive de l’administration qui commence réellement à traiter convenablement les problèmes…’’ Il a ajouté que leur combat a eu des répercussions positives et ‘‘ce après que l’administration ait décidé d’exhausser toutes les revendications urgentes en mobilisant 26 bus pour le transport universitaire…’’
Le comportement du ministère avec eux, dit-il, reflète une volonté réelle pour résoudre les problèmes, ce qui dicte un peu de retenue et de patience afin d’accorder au ministère le temps de mettre de l’ordre’’.
Joignant l’acte à la parole, son syndicat a organisé une contre manifestation pour contrecarrer la grève. Mais cela n’a pas eu jusqu’ici une grande influence sur le mouvement de grève. Les grévistes paraissent en position de force du fait qu’ils ont réussi à empêcher le déroulement des cours dans les différentes facultés. Fait marquant, tout de même et pas fréquent sous nos cieux, est l’absence d’interventions des forces de police dans cette affaire qui reste encore limitée à l’Université.
Ombre de la politique
Les divergences au sein de l’université paraissent reproduire fidèlement les clivages existant sur la scène politique. L’Union nationale des étudiants de Mauritanie, un syndicat affilié à la mouvance islamique modéré et particulièrement au parti Tawassoul de Jamil Ould Mansour, développe des thèses douces à l’égard du pouvoir. Un reflet fidèle de la position politique des Islamistes par rapport au président Aziz qu’ils ménagent, pour ne pas dire caressent dans le sens du poil, depuis l’élection de juillet 2009. Ils ne sont pas encore ses alliés, mais rien ne les empêchent de le devenir.
Face à cette association, se dressent les autres associations estudiantines, plus proches de l’opposition et de ses thèses. Ces dernières organisations ne veulent pas du tout attendre et ses meneurs sont accusés par leurs adversaires de chercher à provoquer des problèmes gratuits dans les facultés.
Quoi qu’il en soit, il est difficile de séparer la situation universitaire de l’état général qui prévaut dans le pays. Toujours est-il qu’il est bien connu que les conflits sociaux commencent souvent par des revendications syndicales et finissent dans les crises politiques. Que Dieu nous en garde !
O. Bladi
Source: Biladi
Les clivages au sein de l’université de Nouakchott sont ainsi en train de refléter les divergences de vue au niveau de la classe politique.
La Mauritanie est-elle entrée dans une mauvaise saison sociale? C’est la question que redoute tout le monde. Après le préavis de grève déposé par plusieurs centrales syndicales nationales pour protester contre le décret précisant les indemnités de transport et de non logement, voici les étudiants de l’Université de Nouakchott qui entrent dans la danse.
Le porte-parole des alliances estudiantines organisatrices du mouvement de grève, Nagi Ould Abdoullah, cité par le site d’information continue Al Akhbar, affirme que le mot d’ordre de grève est suivi dans toutes les facultés. Il explique, par ailleurs, que les raisons qui ont poussé les différentes associations à déclarer cette grève, résident surtout dans l’absence de réponse aux doléances des étudiants de la part de l’administration et sa fuite en avant précisant que toutes les parties concernées, y compris la primature, ne leur ont apporté jusqu’ici que les promesses qui n’ont pas été tenues, sur le terrain de la réalité.
Par rapport à la grève, le responsable estudiantin, promet que la grève ira crescendo et que les étudiants grévistes prendront les mesures nécessaires pour réaliser leurs revendications au chapitre desquelles le problème du transport arrive en tête.
Accusations réciproques
La grève ne s’est pas passée sans provoquer des dissensions au sein des organisations estudiantines. Le porte parole des grévistes accuse l’Union nationale des étudiants de Mauritanie (non gréviste) d’être sous la botte de l’administration et d’avoir comploté avec elle contre les intérêts globaux des étudiants. Il déplore que cette organisation soit devenue ‘‘un instrument entre les mains de l’administration pour attaquer les étudiants, les hypnotiser et les détourner de la défense des intérêts de l’étudiant’’.
Répondant à ces accusations, le secrétaire général de l’Union nationale des étudiants de Mauritanie, Mohamed Mahmoud Ould Addoullah, cité par Al Akhbar, déclare que ‘‘ces accusations n’ont aucun fondement et que les raisons essentielles de la non participation de son association à la grève sont surtout liés à la réponse positive de l’administration qui commence réellement à traiter convenablement les problèmes…’’ Il a ajouté que leur combat a eu des répercussions positives et ‘‘ce après que l’administration ait décidé d’exhausser toutes les revendications urgentes en mobilisant 26 bus pour le transport universitaire…’’
Le comportement du ministère avec eux, dit-il, reflète une volonté réelle pour résoudre les problèmes, ce qui dicte un peu de retenue et de patience afin d’accorder au ministère le temps de mettre de l’ordre’’.
Joignant l’acte à la parole, son syndicat a organisé une contre manifestation pour contrecarrer la grève. Mais cela n’a pas eu jusqu’ici une grande influence sur le mouvement de grève. Les grévistes paraissent en position de force du fait qu’ils ont réussi à empêcher le déroulement des cours dans les différentes facultés. Fait marquant, tout de même et pas fréquent sous nos cieux, est l’absence d’interventions des forces de police dans cette affaire qui reste encore limitée à l’Université.
Ombre de la politique
Les divergences au sein de l’université paraissent reproduire fidèlement les clivages existant sur la scène politique. L’Union nationale des étudiants de Mauritanie, un syndicat affilié à la mouvance islamique modéré et particulièrement au parti Tawassoul de Jamil Ould Mansour, développe des thèses douces à l’égard du pouvoir. Un reflet fidèle de la position politique des Islamistes par rapport au président Aziz qu’ils ménagent, pour ne pas dire caressent dans le sens du poil, depuis l’élection de juillet 2009. Ils ne sont pas encore ses alliés, mais rien ne les empêchent de le devenir.
Face à cette association, se dressent les autres associations estudiantines, plus proches de l’opposition et de ses thèses. Ces dernières organisations ne veulent pas du tout attendre et ses meneurs sont accusés par leurs adversaires de chercher à provoquer des problèmes gratuits dans les facultés.
Quoi qu’il en soit, il est difficile de séparer la situation universitaire de l’état général qui prévaut dans le pays. Toujours est-il qu’il est bien connu que les conflits sociaux commencent souvent par des revendications syndicales et finissent dans les crises politiques. Que Dieu nous en garde !
O. Bladi
Source: Biladi
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