Un rescapé réagit aux propos du



Un rescapé réagit aux propos du
Qui est le général Meguet ? Pour ceux qui l’ignorent c’est un officier général hissé en haut lieu de la hiérarchie militaire de l’armée mauritanienne. Mon général, suite à un article lu dans le journal Nouvelle Expression n°127 de décembre 2011 vous attribuant certains propos, nul ne pourrait rester insensible à de tels propos à effet de bombe de nature à réveiller de vieux démons de la haine et du mépris. Mon général nier les massacres commis par l’armée est une aberration et une honte, et en déduire que tout ceux qui sont morts le sont par suite de maladies diarrhéiques est une insulte à la mémoire de toutes les victimes négro-africaines et à leurs familles surtout venant de la part d’un haut officier de l’armée Nationale. Mon général ceci est une remise en cause de tout ce qui a été déjà fait et même contester le courage et la volonté du Général Abdel Aziz, Président de la République d’avoir organisé une cérémonie de prière aux morts à Kaédi et tout autres efforts fournis pour apaiser la douleur des ayants droits.


Mon Général pouvez-vous nier les électrocutions, les écartèlements, les noyades et les enterrements et toutes les pendaisons que vous qualifiez de mensongères, malgré, les témoins oculaires toujours en vie ? Le Lieutenant Sy Mamadou Saïdou n’a-t-il pas enduré l’enfer d’Inal ; où étiezvous mon général ? Mon général tous les militaires détenus dans différents camps de concentration et de tortures peuvent-t-ils tous mourir de maladie diarrhéique à Inal, Boulenour, NDB, Zouerate, Azlatt, Rosso, Kaédi, Aleg, Jreïda et autres bases de concentration ? Les forces armées ne s’en sont pas pris seulement aux militaires, mais aussi à des centaines de civils tout au long de la vallée du fleuve : les charniers de Wothie et de Sorimalé peuvent en témoigner. Mon général avez-vous oublié que des officiers, soit par peur, par haine ou par simple goût à la promotion se sont adonnés avec zèle à des séances de tortures sur des innocents jusqu’à ce que mort s’en est suivie ? Heureusement que d’autres avaient refusé avec courage et patriotisme à adhérer à cette machination, par grandeur de leur valeur militaire et de leur patriotisme, loin de tout reproche.

Mon général nier votre implication est une chose à démontrer, innocent vous restez jusqu’à la preuve du contraire, mais refuser celle des forces armées relève de votre part d’une amnésie chronique. Aujourd’hui cette implication est dépassée, l’heure est à l’implication de ses responsables. Par vos déclarations, vous confirmez votre part de responsabilité et par honneur en tant qu’officier général vous devez des explications pour éclairer l’opinion sur les morts et les fosses communes dont certainement vous connaissez les lieux. Nous avons émis des doutes quant à un regret quelconque des criminels et autres commanditaires, relatif aux exactions commises, mais l’histoire nous donne aujourd’hui raison le mal est toujours enraciné dans le cœur des tortionnaires et autres bourreaux qui n’hésitent à aucun moment de recommencer les mêmes forfaits. Le voyage d’Inal n’est pas un acte inutile, comme vous le prétendez, mais une nécessité et d’une importance capitale pour tous ceux qui ont perdu les leurs.


Mon général vous ajouter que tout orphelin désireux de voir la tombe de son père peut s’adresser à vous et vous la lui montrerez, alors je veux et j’exige de voir celle de mon petit frère pendu un certain 28 novembre à Inal ; je refuse et défie quiconque d’attribuer sa mort à une maladie diarrhéique. Le camp des mauvais n’a jamais baissé les bras pour nuire en toute tranquillité et dans l’impunité totale. Jamais il n’y’a eu d’accusation gratuite, tenir de tels propos n’aide pas à la solution de nos différents problèmes, mais à semer le doute et la confusion entre les communautés. Sachez que la grandeur d’un homme ne se mesure pas par son gigantisme corporel, ni par la couleur de sa peau. Mais par sa valeur morale, intellectuelle et professionnelle. Qui connait mieux que les rescapés, témoins oculaires, de la situation des camps et de la façon dont les nôters ont été froidement exécutés
De leur nombre De leur lieu de détention Les moyens de leur exécution Certainement vous aussi ne
l’ignorez pas. De tel propos ne sont pas digne d’un officier de votre rang. Œuvrez plutôt pour l’unité nationale, la fraternité entre les communautés pour une meilleure cohabitation paisible et sereine.



Mamadou THIOUB Victime et ayant droit S/C



Mardi 27 Décembre 2011
Boolumbal Boolumbal
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