Un journaliste mauritanien dénonce la mauvaise image véhiculée par les pratiques 'esclavagistes'...

...dans son pays.



Un journaliste mauritanien dénonce la mauvaise image véhiculée par les pratiques 'esclavagistes'...
Le directeur du journal mauritanien ‘’le Calame’’ réputé très critique à l’endroit du gouvernement de l’ancien président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya (1984-2005) qualifie de ‘’mauvaise publicité’’ pour son pays ; ‘’les descentes opérées chez des familles mauritaniennes accusées par certains ONGs de pratiques esclavagistes’’.

‘’La Mauritanie est désormais banalement citée parmi les États où l’esclavage a encore cours, au 21ème siècle’’ a déploré Ahmed Ould Cheikh dans un éditorial publié dans la dernière édition du ‘’Calame’’ intitulé ‘’la vie est un choix’’.

Selon lui, ‘’ces affaires d’esclavage posent un véritable problème qui nécessite une solution urgente. Il s’agit d’un sujet d’actualité qui préoccupe beaucoup des Mauritaniens et surtout la communauté maure, souvent indexée par les ONGs anti esclavagiste.

Il s’attaque aux décideurs, en précisant qu’il ne suffit pas de promulguer une loi criminalisant les pratiques esclavagistes, appelant à son application.

Évoquant l’origine de cette pratique esclavagiste en Mauritanie, l’éditorialiste attribue la responsabilité à la société, ‘’sa hiérarchisation, ses inégalités, le socle sur lequel elle est bâtie’’. Il invite à ne pas stigmatiser la seule communauté maure dans la prolifération de cette pratique.

’Toutes les autres communautés, au même titre, sont coupables d’esclavage et d’exploitation de mineur(e)s’’ a-t-il dénoncé, faisant allusion aux autres ethnies mauritaniennes (Soniké, pulaar et Wolof). ‘’

Accusons les pouvoirs publics de ne pas appliquer la loi et de ne pas prendre les mesures, courageuses, pour réunir les conditions d’une véritable intégration économique de toutes les couches défavorisées. Mettons les doigts sur les plaies dont souffrent les descendants d’esclaves et qui ont pour noms: carence en terres cultivables, entretien quasiment institutionnalisé d’une féodalité anachronique; impossibilité d’accéder à l’école sinon ségrégation des résultats scolaires; enclavement, pauvreté, inaccessibilité des soins de santé’’ note-il.

Au sujet des conséquences sociales des jeunes antiesclavagistes l’éditorialiste estime que leur combat peut produire des effets secondaires qui risquent de ‘’pénaliser, d’abord, ceux pour lesquels il est mené’’. ‘’Des familles entières, qui vivaient aux crochets de leurs, employés se retrouvent prises au dépourvu’’, avertit-il.

La solution pour lui est de laisser aux personnes exploitées une certaine liberté de décision, en tenant compte de leur avis et de leurs besoins exprimés.

‘’Dans une société où des centaines de milliers de personnes vivent en situation de pauvreté ou d’extrême pauvreté, où la liberté de choix s’amenuise, au fur et à mesure qu’on descend dans l’échelle sociale, il s’agit moins d’interdire que d’ouvrir de nouvelles perspectives’’, souligne l’éditorialiste.

Source : Agence de Presse Africaine |

Jeudi 7 Avril 2011
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