Un fils du guide libyen pilonne Wade : 13 milliards pour Karim, le prix de la rébellion contre Kadhafi

Me Wade s’était bien défoulé sur Kadhafi au mois de juin dernier à Bengazi, le traitant de tous les noms devant la communauté internationale. Aujourd’hui, c’est Saïf Al Islam, le fils du guide libyen, qui monte au créneau pour accuser Me Wade d’avoir reçu treize milliards en contrepartie de cette opération commando.



Un fils du guide libyen pilonne Wade : 13 milliards pour Karim, le prix de la rébellion contre Kadhafi
Le fils de Kadhafi Saïf-Al-Islam vient de confirmer ce que certains leaders de l’opposition sénégalaise pensaient du voyage éclair du chef de l’Etat sénégalais à Benghazi au mois de juin dernier. C’est-à-dire que Me Wade était en mission commandée auprès des rebelles du Cnt pour descendre en flammes le guide libyen, sous les caméras du monde entier. Eh bien, le fils de Kadhafi dit la même chose. Dans un entretien accordé au quotidien français Le Monde, Saïf-Al-Islam a laissé entendre que Wade a agi sous l’emprise de l’argent que lui aurait versé le Qatar activé par la France. Interrogé sur les soutiens dont bénéficie le Cnt de la part de quelques pays africains, le fils du Guide libyen répond sans ambages : ‘La France a ses valets en Afrique. Ils ne vénèrent pas Dieu, ils vénèrent l'Elysée. Certains ont leurs raisons. Abdoulaye Wade a reçu 20 millions d'euros (13 milliards de francs Cfa) pour son fils. C'est le Qatar qui a payé, nos espions nous disent tout.’
Une accusation à la hauteur de l’acte posé par Me Wade qui ne s’était pas limité à répondre à l’invitation du comité national de transition. Il s’était défoulé comme il n’est pas permis sur son ex-ami Kadhafi qu’il avait traité de tous les noms. Pourtant, avait commenté Ousmane Tanor Dieng, ‘Wade devait être le dernier président africain à lâcher le guide affaibli. En effet, le président Wade était tellement proche de Kadhafi qu’il s’était fait son bras droit pour le projet de gouvernement continental théorisé par le guide libyen. Wade s’était chargé de convaincre les autres chefs d’Etat du continent. Le voilà aujourd’hui qui traite Kadhafi de dictateur, d’assassin, de despote arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Me Wade ignorait-il tout cela quand le même Kadhafi suggérait aux Sénégalais en 2005, de faire de Wade un président à vie ? ’ C’est pourquoi beaucoup d’observateurs ont pensé que Me Wade a été ‘utilisé’ par les Occidentaux, notamment la France qui a décidé d’en finir avec l’homme fort de Tripoli. Surtout que, avant d’arriver à Benghazi, Wade est passé d’abord par Paris où il aurait rencontré Juppé. Comme pour prendre des directives. Au retour, après avoir craché du venin sur son ex-ami, Wade est repassé par Paris. Comme pour faire un compte-rendu à la France. ‘Tout cela pour bénéficier des retombées de la chute de Kadhafi et faisant avaliser son projet de succession monarchique par les puissances étrangères’, avaient analysé certains leaders de l’opposition sénégalaise.

En tout cas, le fils de Kadhafi aujourd’hui frappé comme son père par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (Cpi) ne décolère pas contre le chef de l’Etat sénégalais. Mais surtout contre les membres du Cnt qu’il ne veut même pas appeler ‘rebelles’. ‘Je les appelle plutôt des rats. Ils n'ont aucune chance de prendre le contrôle de la Libye par le biais de l'Otan et de la France. Les rats sont très fiers d'eux-mêmes. Ils n'étaient personne. Maintenant, ils sont reçus à l'Elysée, au 10 Downing Street, chez Obama. Il y a des avions, des sous-marins qui font la guerre pour eux. C'est comme au cinéma, mais le peuple ne les soutient pas. Un jour, vous vous souviendrez de ce que je vous dis : les rats n'ont strictement aucune chance de contrôler ce pays. Ce sont des traîtres. Ils travaillent avec des Européens, des Américains, d'autres encore pour bombarder leur propre peuple’, peste Saïf Al Islam dans l’entretien accordé au journal français le Monde.

Le fils du guide affirme en outre que les véritables enjeux sont l'argent et le pétrole. ‘Personne ne soutient les rebelles en Syrie, par exemple. Mais ici, il y a du pétrole. La Libye est un gigantesque gâteau que les pays (étrangers) veulent se partager. Ça suffit, on n'est pas dans un bazar. On fait couler le sang des gens pour pouvoir signer ces contrats’ .

Georges Nesta DIOP

Mardi 5 Juillet 2011
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