Un conseil aux h’ratines : le respect ne se négocie pas, il s’impose…



Un conseil aux h’ratines : le respect ne se négocie pas, il s’impose…
Après la sortie du manifeste du h’artani enfumé, d’abord par des anonymes puis rebelote six mois plus tard officiellement à visage découvert, voilà que les signataires lancent un véritable pavé dans la mare politique. Ce qu’ils réclament est défendable mais le problème c’est que pour exiger, il faut être en mesure de soutenir le rapport de forces or nos amis n’ont pour l’instant aucune troupe capable de mettre en échec des élections qui ne tiendraient pas compte de leurs exigences faute de troupes :

« Les listes candidates à la députation au niveau des Moughata’a et comportant plus d’un député au scrutin majoritaire, doivent nécessairement comporter un député Haratine en position d’éligibilité sous peine de subir les effets de ce vote- sanction.

- Pour les circonscriptions électorales, représentées au parlement par un seul député, il serait inadmissible qu’aucun Hartani ne figure sur chaque liste candidate comme titulaire ou comme suppléant et ce compte tenu de leur majorité absolue ou relative dans l’ensemble des Moughata’a du pays ;

- Les partis politiques qui présenteraient des listes candidates à la députation au scrutin proportionnel où le déséquilibre ethnique sera manifeste – c.-à-d.les partis qui ne présenteront aucun Hartani à la tête de l’une de leurs listes élues à la proportionnelle - , seront l’objet d’un vote de barrage afin d’empêcher l’accès à l’assemblée nationale de toute liste à caractère exclusiviste et/ou discriminatoire ;

- Le comité de suivi du "MANIFESTE du 29 Avril" entend, ainsi, et résolument, mener une campagne active pour barrer la route du parlement à toutes les listes qui symbolisent l’exclusion, le racisme, le tribalisme, la féodalité et l’ordre ancien. »

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En un mot : exiger sans troupes, c’est menacer sans légitimité. Tout le malheur de l’élite h’ratine est ainsi résumé sinon comment expliquer qu’un Messoud après une vie de lutte dans un pays où la communauté majoritaire est h'artanienne n’ait pu avoir que 4 députés et encore, il n’a pas su les garder tous car l’un a fait dissidence, l’autre est allé on ne sait où.

La façon dont Messoud a été traité par le système après s’être assagi, à savoir comme un h’artani comme il faut, est due à sa ligne politique et idéologique : contrairement aux révolutionnaires du manifeste, Messoud se prend pour un arabe, le revendique et il estime que h’ratines et bidhânes forment la même communauté celle des maures (noirs et blancs) ; un peu comme si les afro-américains se prenaient pour des W.a.s.p à savoir selon wiki « Le terme de White Anglo-Saxon Protestant (abrégé par l'acronyme WASP et pouvant se traduire en français par protestant blanc anglo-saxon) désigne l'archétype de l'Américain blanc favorisé, descendant des immigrants protestants d'Europe du nord-ouest, dont la pensée et le mode de vie ont structuré la Nation américaine depuis les premières colonies anglaises du XVIIe siècle. ».

Ainsi Messoud a fini par être l’exemple pour le système du h’artani à soutenir.

Là où Messoud a été enfumé, à l’insu de son plein gré, c’est que pour lui éviter d’aller rassembler les h’ratines derrière un parti pour la cause h’artanienne, le pouvoir l’a traité comme s’il avait déjà des troupes. Messoud a alors eu le pouvoir de placer au cœur du pouvoir toute une génération de h’ratines ayant sa ligne idéologique et la même stratégie politique à savoir pénétrer tous les rouages du pouvoir plutôt que chercher à le renverser en créant une déchirure avec les frères maures. De là que pendant que Messoud était traité comme un H incontournable comme s’il était capable de lever des troupes, son parti n’a pu recueillir que 4 députés aux dernières élections.

La ligne politique et raciale de Messoud est parfaitement défendable car qui peut obliger tel ou tel h’artani à rompre les liens avec la communauté maure ? Cette affaire de l’identité des h’ratines est l’affaire de tout métissage. Si on estime que seule la culture fait l’identité alors les h’ratines sont aussi arabes que je suis franco-sénégalo-mauritanien vu que culturellement je connais plus Louis XIV que tel mourabitoune et les philosophes des lumières français m’ont plus apporté de matériaux pour appréhender le monde que les séquelles de l’âge d’or de l’arabité errante telle qu'elle divague chez nous, sans parler d’une jeunesse entière avec les wolofs qui fait que les sénégalais me sont plus proches que les syriens ou les saoudiens.

Nul n’est responsable de l’héritage colonial et à chacun son colon sauf qu’il en est certains dont la culture permet l’ouverture de l’esprit en servant de voile à sa barque quand d’autres veulent le voiler dans tous les autres sens du terme jusqu’à la roue de la bicyclette bancale. Du désert d'Arabie à Danton en passant par Lat Dior Ngoné Latyr Diop jusqu’aux Oulad Ebéri et autres Kounta, la culture maure des temps anciens ceux d’avant les fanatismes culturels, cette culture métisse coule dans mes veines pour un coeur qui bat avec les autres cultures pour autant de sang neuf. Qui devant moi peut dire que je ne suis pas un maure ? Un maure oui ! mais un maure 2.0 parfaitement métis qui regarde le tribalisme et les castes comme les séquelles de la préhistoire encore vivace qu'il faut combattre mais qui estime que c'est à chaque h'artani de choisir entre rester debout, choisir une chaise, s'asseoir entre les chaises ou l'une après l'autre en fonction de son bon plaisir.

Pour le reste, à chacun son colon, les français pour tous comme les arabes pour les berbères jusqu’aux arabo-berbères pour les négro-mauritaniens et tout ce monde pour les h’ratines. C’est ce qui fait que la Mauritanie est notre terre à tous car nous sommes tous et des colonisés et des métis sauf certains qui pensent que leur sang est pur depuis la nuit des temps à Damas.

De la même manière personne ne peut reprocher à certains h’ratines d’estimer que la fraternité maure c’est de l’enfumage et que sans les h’ratines les maures ne représentent plus rien en Mauritanie et que sans les h’ratines les négro-mauritaniens ne seraient pas dominés. Aussi une telle puissance numérique culturellement métisse car de sang tout aussi nègre qu’arabo-berbère vu le droit de cuissage au fil des siècles, une telle puissance ne devrait pas être le bras armé des uns contre les autres ni la masse pauvre mais une force incontournable dont l’élite devrait détenir le pouvoir au lieu d’être à son service.

Ceux qui pensent ainsi sont les tenants du manifeste du h’artani enfumé. Birame Ould Dah en est le symbole le plus radical. Pour l’instant leur discours ne rassemble pas grand monde, tout au plus permet-il à certains h’ratines d’obtenir plus de postes pour montrer combien ce discours séparatiste de l’élite h’artanienne marginalisée est une posture politique volontairement incendiaire mais ne tenant aucun compte de la réalité du pays où maures ou négro-mauritaniens, tout le monde trinque.

On peut penser ce qu’on voudra de ce mouvement, toujours est-il qu’il est lancé et n’est pas prêt de s’arrêter car cette fracture entre h’ratines et maures est le dernier résultat de la décomposition de la culture maure dont l’articulation fraternelle avec l’élite h’artanienne est dans le même état que le pays.

On ne refait pas l’histoire et on ne peut arrêter le progrès. Reste que ce n’est pas parce qu’un h’artani indexe le système car il en est exclu que ce hartani vaut mieux que le système comme il ne suffit pas de décréter un mouvement pour lui donner une assise populaire. Reste que rien ne pourra plus arrêter ce mouvement car l’élite h’artanienne est plus nombreuse que les places à pourvoir dans le système à reformer pendant qu’en face le malheur des h’ratines est tenace car il ne perd en rien de sa vigueur malgré le lot de nominations.


Source:http://chezvlane.blogspot.fr

Samedi 24 Août 2013
Boolumbal Boolumbal
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