Le 6 février dernier, Birame Ould Dah Ould Abeid, président de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) s’est vu refuser le renouvellement de son passeport qui arrive à expiration le 4 avril 2010. Les services chargés de cette formalité lui auraient fait comprendre qu’ils ont reçu les ordres de «très, très haut». Il ne pourra, donc, pas prendre part au festival du Film international sur les droits de l’Homme, à Genève, où il devait présenter un documentaire intitulé «Chasseurs d’esclaves». Suite à cette restriction, l’observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme et bien d’autres organisations se sont fortement insurgés contre cet agissement du gouvernement mauritanien. Celui-ci estime, selon un haut responsable de la Sûreté, que la patience envers Birame a atteint ses limites et que l’ordre est tombé de «traiter» le cas de ce «bavard». Depuis deux ans, Birame prend part à toutes les rencontres mondiales traitant de l’esclavage. Chaque fois, il ne rate pas l’occasion de présenter le phénomène en Mauritanie sous ses formes les plus abjectes et les plus barbares. Sa virulente intervention, le 17 février 2009, à Paris, à l’occasion de la conférence intitulée «L’esclavage en terre d’islam, pourquoi les maîtres mauritaniens n’affranchissent pas leurs esclaves», l’a propulsé très haut, dans le cercle, peu envié, des «ennemis de la Nation». Un article, paru en novembre 2009, accable le président de l’IRA de tous les maux. Il serait, même, à la solde des services de renseignements israéliens! Et ses propos, sur le rite malékite et son interprétation par les oulémas mauritaniens, lui valent une étiquette d’apostat et un diplôme de doctorat, mention très honorable, en hérésie, généreusement décerné par certains exégètes du Coran et de la Sunna. Birame, un «jeune apostat», qui ne «pèse rien», selon l’expression d’un grand de ce système, hante les nuits des plus gros responsables de la République Islamique de Mauritanie, au point qu’«on» veuille l’empêcher d’entreprendre ses «inutiles» voyages. Alors, de deux choses l’une: ou bien il y a une part de vérité dans les «sornettes» qu’il raconte; ou bien le système en place est trop fragile, incapable de faire face au moindre reproche. Pourtant, plutôt que de restreindre les libertés, mieux vaudrait asseoir une véritable stratégie de communication pour vulgariser la politique du pays, dans tous les aspects de la vie, et de barrer, ainsi, la route aux «empêcheurs de tourner en rond», aux fauteurs de troubles et autres entremetteurs de «causes perdues».
Source: http://www.lecalame .mr/i
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