Trafic humain :Un sierra-Léonaise séquestrée dans une maison close



Trafic humain :Un sierra-Léonaise séquestrée dans une maison close
Mari Camara, Sierra-Léonaise, née 1985 à Freetown a été amenée de son pays par un certain Oumar, mauritanien de mère sierra-léonaise, après avoir été aguichée par des promesses de travail bien rémunéré que lui faisait miroiter ce dernier.

C’était un jour de novembre dernier qu’elle a débarqué à Nouakchott en compagnie d’Omar et en toute illégalité, car elle n’avait aucun papier.
Mettant à profit l’irrégularité de sa situation Omar lui fait un chantage comme quoi elle doit accepter de s’installer dans une maison close sise à Sebkha , avec des sénégalaises, des camerounaises et de bien d’autres ressortissantes d’autre pays, en attendant que sa « situation se rétablisse ».
Mari n’avait d’autre choix de que d’accepter les allégations de Omar qui lui faisait croire qu’elle aura un travail avec un salaire de 400 à 500 USD.
Après avoir passé plus de deux mois dans la maison close, Mari a pris la fuite pour aller, désespérément à la croix rouge ou dans d’autres institutions pour sauver sa vie, car son état de santé s’est dégradé, depuis qu’elle a commencé à avoir des saignements chroniques.
Au niveau de la croix rouge, quelqu’un lui a conseillé de se rendre à l’Association de Femmes Chefs de Familles(AFCF) pour trouver refuge.
Entre temps, Oumar la fait sortir de sa fugue par les policiers du 2ème commissariat de Sebkha à qui il avait déclaré qu’il s’agit de sa femme.
Les policiers, sans demander la moindre preuve sur ce prétendu mariage, ordonne à Mari de se présenter, quotidiennement « en attendant.. ».
Le 6 février Mari se présente à la présidente de l’AFCF à qui elle fait état de sa situation.
Cette dernière demanda alors à son avocat de se rendre au commissariat pour traiter son cas. Sur place l’avocat passe le commissaire au bout du fil à la présidente de l’AFCF.
Le commissaire dit à Mme Aminetteou Mint Elmoctar d’éviter de médiatiser ce cas qui, selon lui, n’est d’aucune gravité et qu’une solution sera trouvée.
A ma grande surprise, dira Aminettou, quelques minutes après, Mari Camara me téléphone pour me dire qu’elle est entrain d’être expulsée de la Mauritanie.
Aminettou téléphona au 2ème commissariat, à la compagnie routière, mais personne ne répondait. C’est alors qu’elle s’est rendue à la compagnie routière où elle a pu constaté que mari se trouvait. C’était vers 14 heures. A 16 heures, Mari lui confirme qu’elle vient d’être acheminée sur Rosso, pour être, par la suite expulsée vers le Sénégal.
L’AFCF , qui continue de se battre contre ce cas de trafic humain, dénonce l’impunité de Omar qui serait présenté par certains policiers comme étant un protégé d’une personnalité haut placée dans la hiérarchie de la police mauritanienne. Il s’agit, note Aminetteou d’un « intouchable, un hors la loi au dessus de la loi ! »
Aussi, ajoute Aminettou « Nous dénonçons le cas de Omar, qui ne serait que l’arbre qui cache la forêt. Il est inadmissible que derrière chaque criminel, chaque réseau, chaque trafiquant se trouve un homme de loi ! »


Source: ANI

Lundi 22 Février 2010
Boolumbal Boolumbal
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