Togo | Crimes de sang contre les démocrates : Sens de la mobilisation autour des commémorations

Voici deux semaines que toute l’Opposition togolaise se mobilise pour honorer la mémoire de tous ceux qui ont été les premiers à tomber pour que le Togo opère ses premiers pas démocratiques. Des victimes qui ont un statut particulier aux yeux des Opposants. Car, non seulement, depuis 20 ans, aucune lumière n’a été faite sur la mort de ces Togolais mais aussi, la cause pour laquelle ces Togolais sont tombés est loin de se matérialiser.



Togo | Crimes de sang contre les démocrates : Sens de la mobilisation autour des commémorations
Les opposants togolais ont certes commémoré séparément, le 16 avril 2011, le 20ème anniversaire du début d’une litanie d’éliminations physiques de démocrates togolais (anonymes comme leaders de tous genres). Cette commémoration en rangs dispersés a été l’œuvre du Frac et du Front-Sage plus un certain nombre de ses partenaires recrutés aussi bien dans la politique que dans le monde des Osc (Organisations de la société civile). Mais, dans un « camp » comme dans l’autre, on est unanime sur la nécessité de ne pas oublier ces éliminations physiques, au regard de leur gravité et des conséquences fâcheuses qu’elles ont produites sur le processus démocratique au pays des Gnassingbé.

Des divisions idéologiques mais pas historiques

« Nous avons tenu à marcher dans les rues de Lomé ce 16 avril pour rappeler à nos compatriotes que c’est à partir d’avril 1991 que les Togolais ont commencé à donner leur vie pour que s’enracine progressivement la démocratie au Togo et dire par la même occasion les nombreux défis qui restent à relever pour le quotidien des Togolais soit plus reluisant », a expliqué Jean Yawovi Degli, Coordinateur du Front-Sage, à l’issue de la marche organisée par son Front en milieu du dernier week-end. Au Frac, on partage le même souci de vérité sur les morts précitées, tout en les interprétant autrement.

« Nous sommes toujours en quête de notre véritable indépendance au Togo. Avril 1991 est le début d’une longue série de massacres en terre togolaise attestés par Amnesty International. C’est le cas des évènements macabres de 1998, dans le cadre de la présidentielle remportée par Gilchrist Olympio. C’est également l’occasion de rappeler la venue au Togo empêchée par le Rpt de Pierre Sané (responsable d’une Commission d’enquête Oua-Onu sur les violations des droits humains). Le cycle infernal des disparitions physiques au Togo prendra une autre dimension en avril 2005, à la faveur de la proclamation des résultats de la présidentielle de cette année-là », explique Claude Ameganvi, le secrétaire national chargé de la Coordination du Pt (Parti des travailleurs).

Une lecture que partage Jean-Pierre Fabre de l’Anc en ces termes : « Le devoir de mémoire en ce mois d’avril est hyper important (…) La liste des massacres qui continuent au Togo et qui ont pris de l’ampleur en avril 91 est longue et mérite que la mobilisation populaire contre le Rpt se poursuive. Au cours de ce même mois d’avril 91, des élèves togolais ont été froidement abattus pour avoir voulu tout simplement imiter un geste de déboulonnage de la statue d’Eyadèma Gnassingbé, sur l’esplanade du Palais des Congrès de Lomé ».

Afriscoop

Mardi 19 Avril 2011
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