TROP C’EST TROP : libérez Hanevi tout de suite !



Le 6 janvier, quelques heures après que le Premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ait fini d’exposer sa déclaration de politique générale à l’assemblée nationale, SOS DISCRIMINES réagissait en s’indignant de la synchronisation de cette communication très attendue avec la libération des hommes d’affaires parmi les plus riches du pays et qui sont en grande partie responsables de notre faillite économique, même si on peut trouver à redire sur la façon dont la justice mauritanienne s’est comportée avec une soumission parfaite aux injonctions de l’exécutif.

Et SOS DISCRIMINES rappelait qu’au lieu de tenter de faire oublier aux mauritaniens les promesses du Président Mohamed Ould Abdel Aziz faites pendant les Etats Généraux de la Démocratie, qu’il aurait été plus élégant de libérer aussi un autre prisonnier beaucoup moins riche.

Un prisonnier pauvre dans le pays du Président des Pauvres méritait un sort plus clément. Hanevi Ould Dehah, le Directeur de Publication du site Taqadoumy croupit en prison alors qu’il a fini de purger sa peine ! Cette situation est révoltante car il s’agit d’un vrai recul des libertés, nous sommes dans un Etat où on paie sa faute plus cher que la sentence prononcée publiquement par la Justice.

Et cela peut nous arriver à nous tous. Imaginer qu’un juge condamne un prévenu à un jour de prison. Le déclaré coupable se voit déjà libre, en famille et au travail le surlendemain n’est-ce pas ? Ces projets de vie ne s’arrêtent pas. Il a fait une petite erreur que fort heureusement il ne paie qu’en se privant de 24 heures de liberté.

Le surlendemain donc, devant le portail de la prison, l’attend sa femme, ses gosses. Lui n’a pas dormi toute la nuit et s’est réveillé tôt pour sortir de ce trou où il n’a même pas eu le temps de se plaindre qu’on mange mal, qu’on se fait tabasser par de dangereux détenus de droit commun.

A la porte, le juge qui l'a condamné revient lui dire sans aucune gêne « écoutes tu as payé ta faute mais tu restes en taule. On a dit à madame et les gosses de rentrer à la maison sans toi. On ne sait pas combien de temps on va te garder encore. Tu as le droit de faire une grève de la faim si tu veux. Mais ça ne changera rien. L’Etat, c’est nous ».

Mais quel crédit on peut donner à cette justice ? Citoyens, on ne peut pas laisser faire une connerie pareille. Ce qui arrive à Hanevi est terrible. Trop c’est trop : libérez immédiatement, et dans l’heure Hanevi ! libérez-le tout de suite avec condamnation de la justice mauritanienne qui est vraiment descendue très bas.

Si Hanevi n’est pas libéré, SOS DISCRIMINES sortira de la légalité pour le libérer, quitte à le rejoindre en taule. Nous appelons toutes les ong de droits humains à se tenir prêtes pour une action d’envergure et tirer Hanevi hors du cachot. Si on laisse faire, nous serons tous définitivement prisonniers de l’arbitraire.

A partir de maintenant, le portrait de Hanevi sera notre Signe et notre devise « tous les Hommes naissent libres et égaux en Droit », 1er article de la déclaration universelle des droits de l’homme, est remplacée par libérez tout de suite Hanevi ! Il en sera ainsi jusqu’à sa sortie vivant des geôles de l’arbitraire.


Nous appelons toutes les associations mauritaniennes à faire ce geste et à ne compter que sur nous-même pour défendre notre liberté. Toutes nos félicitations à Raddho Mauritanie et à tous les mauritaniens qui souffrent avec impuissance devant ce cas unique de détention sans limite de durée.



Nouakchott, 14 janvier 2010 –1h00 GMT

SOS DISCRIMINES MAURITANIE


Source: Sos Discrimines

Jeudi 14 Janvier 2010
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