Surtout pas les démons de ‘89.



Surtout pas les démons de ‘89.
avons en mémoire les tristes et horribles évènements de ’89 qui ont pendant longtemps affecté les deux rives. Aujourd’hui encore, certains n’hésitent pas à «jeter l’huile sur le feu» s’imaginant que nous cautionnerons leurs « couleuvres ».

Le Sénégal et la Mauritanie sont comme des « frères siamois » et n’accepteront plus de se faire entraîner dans des «guéguerres» stériles et sans lendemains pour leurs peuples, eux qui se doivent de prêcher la bonne entente et le bon voisinage.

Aujourd’hui, Dieu merci, ces douloureux évènements sont derrière nous et chacune des parties a compris combien qu’elle ne pouvait se passer de l’autre. Et c’est tant mieux ainsi.



Ce qui s’est passé récemment au sujet du recensement est une affaire « mauritano-mauritanienne » qui doit trouver ses solutions mauritaniennes sans pourtant qu’on en fasse porter le chapeau à qui que ce soit outre que nous-mêmes. Tous ceux qui protestent ont une raison de protester car comme on dit : « On n’a pas tellement tort qu’on n’a pas un tout petit peu raison ». Il n’y a pas eu suffisamment de communication. Certains s’imaginaient, à tort ou à raison, que l’actuel recensement visait à les exclure alors que le gouvernement soutenait que tel n’est pas l’intention.

Depuis la dernière « table ronde » en direct sur la TVM, les populations ont été en grande partie rassurées. Des questions pertinentes et des réponses ont permis de décrisper l’atmosphère et de rétablir une certaine quiétude dans les cœurs. Dans un pays pluriethnique tel que le nôtre, nous nous devons de veiller à notre unité et nos concitoyens, à quelque communauté qu’ils appartiennent, ne doivent pas se sentir sous-estimés, frustrés ou discriminés par rapport aux autres, d’où l’obligation morale et citoyenne de constituer des commissions nationales reflétant notre diversité chaque fois que l’enjeu peut affecter la nation. Ainsi, nous éviterons de froisser certaines susceptibilités.

Ces explications à la TVM ont eu le mérite, quoique tardifs, mais jamais assez tard, de dissiper certaines incompréhensions et allégations. Chacun sait, désormais, que nul ne sera exclu et que les préoccupations des uns et des autres seront pris en considération.

Des enjeux d’une telle portée que celle d’un recensement se doivent muris et expliqués avant d’être mis en application. Le talon d’Achille de cette opération réside dans le manque de communication. Notre petit écran consacre beaucoup de temps à des « choses » futiles alors qu’on gagnerait à utiliser ce temps à d’autres « fins plus utiles ».

Et puis, à quoi riment toutes ses phases que l’on défend volontiers « bec et ongles ». Une commission élargie aurait pu intégrer en son sein des membres chargés uniquement de ces fameux « races pures » de Mendel (ceux dont le père et la mère sont mauritaniens) et d’autres qui s’occuperaient des «hybrides» (les métis et tous les autres). Ainsi, on aura simplifié les choses aux citoyens et évité d’installer le doute d’une quelconque ségrégation, même jugée positive et pratique pour le déroulement de l’opération.

Pour revenir à la constitution de commissions, ne doit pas être membre qui veut. On doit s’assurer de la santé mentale des individus. Ils ne doivent pas cultiver pour « quelque raison non avouée » la division et s’en tenir aux questions qui leur ont été instruites car ils représentent l’Etat et celui est censé être juste. Il se trouve, à en juger à quelques questions, que certains courants extrémistes on pu passer entre les mailles.

Une question et un vœu me taraude l’esprit. La question est de savoir à quoi sert un médiateur de la république. N’avait-il pas un rôle à jouer dans des circonstances comme celles que nous venons vivre ? Je n’ai qu’une vague idée de ses attributions et j’estime qu’il en est de même pour bon nombre de nos concitoyens, d’où la nécessité de l’inviter à la TVM, ne serait-ce qu’une fois, pour qu’il nous explique en quoi consiste son rôle. Ça aussi, c’est l’absence de communication.

Le vœu est celui de voir intégré dans le gouvernement un nouveau portefeuille, un Secrétariat d’Etat chargé de « la Consolidation de l’Unité Nationale et de L’Egalité des Chances ». Je me dis que cela pourrait servir à quelque chose, ne serait-ce que pour les deux décennies à venir. A bon entendeur, salut !

Cheikh Abdel Kader Diawara






Vendredi 7 Octobre 2011
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