Spoliation des terres arables



J’ai eu à lire sur cette page Facebook un appel à une réaction concertée face aux agissements de l’état mauritanien pour l’expropriation des terres de la vallée du fleuve Sénégal. Pour ce qui est du système qui dirige la Mauritanie, la question était de savoir jusqu’où peuvent-ils aller? La réponse est tombée comme un couperet depuis 1987 jusqu’à nos jours. Aussi loin qu’ils le pourront et le voudront !
Ayant eu la chance de visiter les 12 régions que compte la Mauritanie, à l’exception de la vallée du fleuve Sénégal (considérée comme zone conquise et occupée), si vous vous aventurez à casser ne serai ce qu’un cure dent sur un lopin de terre sans l’autorisation des ayants droit vous risquez d’y laisser votre peau. J’ai eu à servir dans la région de Rosso après les évènements de 1989, il n’y a pas un colonel de l’armée ou « homme d’affaire » véreux qui n’y dispose d’un périmètre agricole. Comme c’est fait de façon a asphyxier les habitants et décourager toute reprise de vie normale, l’état n’hésite pas à se désavouer en bafouant sa propre loi. La loi Mauritanienne stipule clairement que pour chaque agglomération humaine il y a un rayon vital de 5 kilomètres qui est la propriété de l’agglomération en question. Vous pouvez vérifier de vos propres yeux que cette loi n’est applicable que dans les zones tribales. C’est pourquoi les conflits fonciers sont récurrents à l’intérieur du pays. Chaque jour que Dieu fait notre « état » condamne avec fermeté la politique de l’occupation et la colonisation Israélienne des territoires arabes tandis qu’ils font le pire chez nous. Au moins, en Israël on peut parler de conflit confessionnel entre juifs, chrétiens et musulmans. A ma connaissance en Mauritanie ce soubassement confessionnel n’est pas de mise puisque tout le monde est « musulman ». Cette occupation va à l’encontre de la religion musulmane car le bien de ton coreligionnaire te sont interdits formellement sauf bien sûr en cas de don ou de legs. Allez le dire à ceux qui n’ont pas hésité de perpétrer des massacres, viols et vols des musulmans en plein mois sacré de Ramadhan.
C’est bien beau d’afficher sur les pages Facebook, Twitter et que sais-je encore, mais la réalité est qu’il est temps d’agir sérieusement et fermement. Avant de faire quoi que ce soit il faut se mettre dans la tête que la première règle du système mis en place pour s’accaparer des terres de la vallée et qu’il n’y a pas de règle.
La deuxième règle est que broyer les negres ne constitue pas un délit. La troisième est de savoir que toute action qui sera prise où entreprise demandera des sacrifices extrêmes et énormes et s’inscrira dans la durée. Si l’action se limite à s’asseoir derriere les claviers et passer son temps a « piquer la bête » pour l’irriter, arrêtez avant qu’il ne soit trop tard.
A mon avis cela nécessite un travail studieux soutenu par une motivation sans faille aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
De l’intérieur, il est très important de ne pas verser dans l’extrémisme et mettre tous les maures dans le même sac. Il y en a qui sont épris de justice, victimes de l’injustice et qui sont prêts et peuvent aller ou aucun negre ne peut aller. Le système en place, même s’il est majoritairement piloté par des arabo berbères il bénéficie de la complicité ouverte d’une poignée de negres qui y trouve leurs comptes.
Pour ce qui est des habitants de la vallée il est temps de mener des discussions de part et d’autres du fleuve pour discuter sérieusement du système foncier hérité de nos ancêtres. La réalité est la ! Criante et cuisante à savoir l’existence de deux états distincts le Sénégal et la Mauritanie. Il est impossible de remettre en cause l’existence de ces états. Donc procéder au partage des terres entre les différentes composantes de la famille résident de part et d’autre du fleuve devient une question de survie. C’est seulement après cette opération que chaque famille aussi bien du cote sénégalais que mauritanien doit s’asseoir pour voir comment documenter ses lopins de terre de façon légale. La coordination des efforts au niveau de la vallée est une réaction de la plus grande importance. Ce qui se passe aujourd’hui au niveau Haylay6e ne doit pas être la réplique de la réaction des évènements de 1989 ou quand une famille est attaquée par une horde de tueurs, la seule réaction reste les lamentations des femmes et les cris des enfants. Le Rubicon a été longtemps franchi, il ne reste que se défendre ou devenir un tapis d’entrée (qu’Allah nous en préserve).
Toujours à l’intérieur il est nécessaire d’organiser les populations du plus petit hameau à la plus grande agglomération au vu de l’importance de l’action et désigner des interlocuteurs à chaque niveau.
Je vois déjà des têtes qui se remuent pour dire que nous n’en avons pas les moyens. Je leur dis : « là où il y a la volonté les moyens suivront». La richesse, ce n’est pas ce que vous avez mais c’est ce que vous faites avec ce que vous avez. Evitez de faire la différence entre ceux qui ont suivi l’école moderne et l’école traditionnelle et même ceux n’ont pas eu la chance d’aller ni dans l’un ou l’autre des écoles ne doivent être laissé de cote.
De l’extérieur « la diaspora poulet » a un rôle primordial à jouer. Il y a plus d’un quart de siècle que cette diaspora existe, ou qu’elle soit en Europe ou aux USA, rien de tangible n’a été fait au contraire même en dehors de la Mauritanie les querelles intestines ont détruit toutes les ébauches d’actions car chacun veut forcer la porte de l’Histoire. Malheureusement pour eux, la porte de l’Histoire ne s’ouvre que de l’intérieur. Si vous voulez la forcer, vous sortirez par la fenêtre et tomberez dans la marre des eaux stagnantes de l’oubli comme la était Muawiya.
La Mauritanie fait partie de la sphère d’influence de l’état français. Personne ne se maintient au pouvoir dans les sphères d’influence française dans le monde sans l’appui explicite de l’état français (demandez à Laurent Gbagbo). Penser que l’état français, qui a exfiltré le tortionnaire ely ould dah pour le soustraire à la justice, lèvera le petit doigt parce que les negres sont en train d’être massacrer en Mauritanie c’est se mettre le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.
Chez nous, nous avons opté pour une nouvelle approche. Au lieu d’essayer de contacter un sénateur ou un élu, nous informons le citoyen « lamnda » et lui demandons de passer l’information et de l’incorporer dans son agenda pour l’imposer à son potentiel ou actuel représentant. Et ça commence à porter des fruits. Il est très important de mentionner avant tout dialogue, que l’islam est une religion et que L’arabe est une culture. La situation du negre mauritanien est la preuve vivante que ce qui se passe aujourd’hui dans le monde n’a rien de religieux mais plutôt les soubresauts d’une bête blaissée a mort. Tous les musulmans ne sont pas des arabes, tout comme tous les arabes ne sont pas musulmans. Toutes les cultures se valent, la diversité culturelle est l’un des signes divin que chacun se doit de défendre. La défense de sa culture et de son bien est un devoir religieux.
A l’adresse de l’actuel président du système qui a saupoudrer les yeux des victimes par sa prière des morts à Kaédi, les morts ne reviendront plus jamais, mais les villages occupés ou rasés auxquels le système a donné de nouveaux noms dans le souci de les faire disparaitre à jamais, eux peuvent reprendre leur appellations d’origine. Il n’y a pas
De raison que Seeno Kuna (Medina), Wiinnde Cilude (Daar Al Baydha) pour ne citer que ces deux cas ne reprennent pas leurs noms d’origine. La matière est là, mais elle est amorphe. Ce qu’il faut c’est de la façonner et se fixer un objectif clair vers lequel chaque pas nous rapprochera.

Bon Ramadan
Source: Bocar Dieng via facebook mbara city

Dimanche 19 Juin 2016
Boolumbal Boolumbal
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