Défi du Dialogue National en Mauritanie : Entre Espoir et Réalité



Récemment, j'ai visionné une vidéo présentant le compte rendu de Ba Mohamed Moustapha suite à son audience avec le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, ainsi qu'une interview de Tombé Amara Camara, député de l'UDP de la Moughataa de Ould Yengé, portant sur le dialogue national initié par le président.

Le dialogue national est présenté comme une démarche intellectuelle et responsable visant à trouver des solutions pour la cohésion nationale et les problèmes de cohabitation qui persistent en Mauritanie. Cependant, si le gouvernement de Mohamed Ould Cheikh Ghazouani n'a pas montré une volonté claire d'engager un dialogue franc et responsable, il est crucial que chaque acteur politique, soucieux de l'avenir de la nation, participe activement à ce processus pour contribuer à la construction d'une Mauritanie unie.

La cohabitation entre les différentes composantes de la population mauritanienne est identifiée comme le premier problème majeur du pays. Les gouvernements successifs sont accusés d'être responsables de la situation actuelle, ayant adopté une politique de division pour mieux régner. Des témoignages font état de pratiques d'esclavage subies par une partie de la population noire, de déplacements forcés de milliers de Mauritaniens noirs vers le Sénégal et le Mali, et de l'exécution de plus de six cents militaires noirs dans les casernes, dont 28 pendus à Inal dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990.

L'accaparement des terres cultivables des populations noires du sud se poursuit. Une récente réunion des cultivateurs de la vallée du Sud à Nouakchott s'est tenue sans la participation des habitants de la vallée, soulignant un manque d'inclusion. Les enfants noirs mauritaniens se voient souvent privés de leurs droits fondamentaux, notamment l'accès à l'identité et à l'éducation. Des violences, allant jusqu'à des meurtres dans les commissariats, sont rapportées sans que les responsables ne soient inquiétés. Des massacres, comme celui survenu à Kaedi lors des élections présidentielles ayant porté Mohamed Ould Cheikh Ghazouani au pouvoir, posent la question de la responsabilité des autorités.

Le pays a connu plusieurs dialogues par le passé, souvent perçus comme des tentatives de légitimation des régimes en place. Pour qu'un véritable dialogue national ait lieu, il est impératif que tous les Mauritaniens soient considérés et traités comme des citoyens à part entière. Ce n'est qu'en reconnaissant cette égalité fondamentale que la nation pourra espérer s'unir autour d'une table pour construire un avenir commun et prospère.

Abou SARR

Mercredi 25 Juin 2025
Boolumbal Boolumbal
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