Le ministre des finances, Kane Ousmane, ex vice président de la Banque Africaine de Développement (BAD) et le gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), Sid’Ahmed Ould Rais, ont achevé une mission à Washington la semaine dernière. Objectif : un départ sur de nouvelles bases de la coopération entre la Mauritanie et les institutions financières internationales, tout particulièrement le Fonds Monétaire International (FMI), après la suspension de ses programmes consécutive au coup d’état du 6 août 2008.
Le gouvernement de Ould Mohamed Laghdaf, médiocre et peu populaire, ressemble au noyé qui cherche à s’accrocher à tout celui qui s’approche de lui afin de sortir sa tête de l’eau. En vain. Les règles internationales en la matière paraissent rigides et doivent être respectées à la lettre. En dépit de la disponibilité internationale vis-à-vis du pouvoir, celui-ci n’arrive pas jusqu’ici à pouvoir en profiter.
La mission dépêchée à Washington est intervenue dans un contexte économique interne morose, fait d’une profonde déprime. Celui-ci est notamment marqué par une véritable crise de liquidité. Une réalité prégnante dont la preuve est fournie par un net ralentissement des activités notées surtout à l’occasion de la fête religieuse du Mouloud au cours de laquelle les gros commerçants et divers vendeurs d’articles spécialisés, qui se frottaient traditionnellement les mains en pareilles circonstances, affichaient une mine d’enterrement.
Autre symptôme de cette absence de liquidités, et de la situation d’un état complètement fauché qui tire le diable par la queue (les rares fois où il parvient à la saisir) : certaines catégories d’employés de la puissance publique, rémunérés par le budget national, sur la base d’un Certificat de Services Faits (CSF), n’ont pas touché leurs salaires depuis 2 longs mois.
Au même moment, l’Etat, par l’intermédiaire de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), institut d’émission de notre très fragile monnaie nationale, lançait un appel en vue de la vente de bons du trésor à hauteur de 15 milliards d’ouguiyas, dans ce qui ressemble fortement à une tentative classique de renflouer des caisses désespérément vides.
En gros, le déplacement du staff de nos finances nationales dans la capitale fédérale américaine et plaque tournante de la finance mondiale, vise la signature d’un nouveau programme avec le FMI. Une « formalité » incontournable, qui n’a pas encore été accomplie depuis l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, synonyme de retour à l’ordre constitutionnel.
Quelques missions du fond sont effectivement venues à Nouakchott pour constater la donne constitutionnelle post 18 juillet 2009 et le retour à la légalité.
Mais, rien n’a encore été formalisé et signé, font remarquer de nombreux observateurs.
L’explication de l’importance de la dernière mission gouvernementale à Washington, rentre donc dans le cadre d’un véritable chemin de croix, celui du retour à des rapports « huilés » avec le FMI. Un partenariat au développement incontournable et dont l’aval doit permettre aux autorités de disposer d’un nouveau programme signé avec l’institution qui est nécessaire comme attestation de respectabilité dans le monde exigent et sans états d’âmes des Finances internationales. Sans cela on ne peut point envisager la tenue annoncée de la fameuse table ronde avec les bailleurs de fonds prévue à Bruxelles théoriquement à la fin du mois de mai 2010.
Une manière de dire que le précieux sésame que représente cette entente formalisée avec le FMI est indispensable avec le rendez vous capitale de Bruxelles. Un quitus qui doit servir « d’assurance » dans le cadre du prochain conclave avec la communauté des bailleurs de fonds.
Toutefois, pour signer un nouveau document programme avec le gouvernement, le fonds exigerait de profonds réaménagements du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP).
Course contre la montre
Les autorités de Nouakchott sont prêtes à suivre la direction indiquée. Le gouvernement a pris des engagements et compte adopter toutes les mesures pratiques utiles en vue de satisfaire l’exigence de son partenaire.
Mais, en dépit de cette volonté tout à fait louable, les obstacles et peaux de bananes, pour arriver à la signature du document réclamé par notre puissant partenaire ne manquent pas, selon l’avis de nombreux spécialistes de l’économie et des rapports entre les institutions financières internationales et les pays en développement.
En réalité, l’élaboration des modifications réclamées pour le toilettage du CSLP prendrait au bas mot huit mois. D’où le risque d’un inévitable retard par rapport à la table ronde de Bruxelles, qui conditionne le financement de plusieurs futurs projets au cours des prochaines années.
La question existentielle est alors de savoir comment la Mauritanie pourrait faire face à une telle urgence, avec un gouvernement inscrit au registre des abonnés absents, totalement décrié par l’opinion pour son « incompétence » malgré les CV ronflants de certains de ses membres, qui, du reste, se sont révélés comme de piètres meneurs d’hommes (managers).
Décidemment, face à cette course contre la montre pour satisfaire au diktat du FMI et au saut d’obstacles que représente l’obligation de présenter des projets bancables pour vaincre l’éternel écueil lié à la faiblesse de la capacité d’absorption, le pouvoir a du pain sur la planche.
Bonne chance messieurs du gouvernement…Et un plus de patience chers compatriotes !
Cheikh Sidya
Source: Biladi
Le gouvernement de Ould Mohamed Laghdaf, médiocre et peu populaire, ressemble au noyé qui cherche à s’accrocher à tout celui qui s’approche de lui afin de sortir sa tête de l’eau. En vain. Les règles internationales en la matière paraissent rigides et doivent être respectées à la lettre. En dépit de la disponibilité internationale vis-à-vis du pouvoir, celui-ci n’arrive pas jusqu’ici à pouvoir en profiter.
La mission dépêchée à Washington est intervenue dans un contexte économique interne morose, fait d’une profonde déprime. Celui-ci est notamment marqué par une véritable crise de liquidité. Une réalité prégnante dont la preuve est fournie par un net ralentissement des activités notées surtout à l’occasion de la fête religieuse du Mouloud au cours de laquelle les gros commerçants et divers vendeurs d’articles spécialisés, qui se frottaient traditionnellement les mains en pareilles circonstances, affichaient une mine d’enterrement.
Autre symptôme de cette absence de liquidités, et de la situation d’un état complètement fauché qui tire le diable par la queue (les rares fois où il parvient à la saisir) : certaines catégories d’employés de la puissance publique, rémunérés par le budget national, sur la base d’un Certificat de Services Faits (CSF), n’ont pas touché leurs salaires depuis 2 longs mois.
Au même moment, l’Etat, par l’intermédiaire de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), institut d’émission de notre très fragile monnaie nationale, lançait un appel en vue de la vente de bons du trésor à hauteur de 15 milliards d’ouguiyas, dans ce qui ressemble fortement à une tentative classique de renflouer des caisses désespérément vides.
En gros, le déplacement du staff de nos finances nationales dans la capitale fédérale américaine et plaque tournante de la finance mondiale, vise la signature d’un nouveau programme avec le FMI. Une « formalité » incontournable, qui n’a pas encore été accomplie depuis l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, synonyme de retour à l’ordre constitutionnel.
Quelques missions du fond sont effectivement venues à Nouakchott pour constater la donne constitutionnelle post 18 juillet 2009 et le retour à la légalité.
Mais, rien n’a encore été formalisé et signé, font remarquer de nombreux observateurs.
L’explication de l’importance de la dernière mission gouvernementale à Washington, rentre donc dans le cadre d’un véritable chemin de croix, celui du retour à des rapports « huilés » avec le FMI. Un partenariat au développement incontournable et dont l’aval doit permettre aux autorités de disposer d’un nouveau programme signé avec l’institution qui est nécessaire comme attestation de respectabilité dans le monde exigent et sans états d’âmes des Finances internationales. Sans cela on ne peut point envisager la tenue annoncée de la fameuse table ronde avec les bailleurs de fonds prévue à Bruxelles théoriquement à la fin du mois de mai 2010.
Une manière de dire que le précieux sésame que représente cette entente formalisée avec le FMI est indispensable avec le rendez vous capitale de Bruxelles. Un quitus qui doit servir « d’assurance » dans le cadre du prochain conclave avec la communauté des bailleurs de fonds.
Toutefois, pour signer un nouveau document programme avec le gouvernement, le fonds exigerait de profonds réaménagements du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP).
Course contre la montre
Les autorités de Nouakchott sont prêtes à suivre la direction indiquée. Le gouvernement a pris des engagements et compte adopter toutes les mesures pratiques utiles en vue de satisfaire l’exigence de son partenaire.
Mais, en dépit de cette volonté tout à fait louable, les obstacles et peaux de bananes, pour arriver à la signature du document réclamé par notre puissant partenaire ne manquent pas, selon l’avis de nombreux spécialistes de l’économie et des rapports entre les institutions financières internationales et les pays en développement.
En réalité, l’élaboration des modifications réclamées pour le toilettage du CSLP prendrait au bas mot huit mois. D’où le risque d’un inévitable retard par rapport à la table ronde de Bruxelles, qui conditionne le financement de plusieurs futurs projets au cours des prochaines années.
La question existentielle est alors de savoir comment la Mauritanie pourrait faire face à une telle urgence, avec un gouvernement inscrit au registre des abonnés absents, totalement décrié par l’opinion pour son « incompétence » malgré les CV ronflants de certains de ses membres, qui, du reste, se sont révélés comme de piètres meneurs d’hommes (managers).
Décidemment, face à cette course contre la montre pour satisfaire au diktat du FMI et au saut d’obstacles que représente l’obligation de présenter des projets bancables pour vaincre l’éternel écueil lié à la faiblesse de la capacité d’absorption, le pouvoir a du pain sur la planche.
Bonne chance messieurs du gouvernement…Et un plus de patience chers compatriotes !
Cheikh Sidya
Source: Biladi
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